Un bonheur douloureux

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Hinata tremblait face à ce défi de regard dans lequel s'étaient lancés les deux adversaires devant elle. Elle aurait aimé se transformer en petite souris pour filer dans son trou et fuir devant cette aura presque meurtrière. Le plus difficile à supporter pour elle fut ce sentiment de culpabilité qui l'assaillait. A cause d'elle, le couple de son cousin semblait sur la sellette. Une envie de se recroqueviller sur elle-même montait de plus en plus du fond de ses entrailles. Cependant, la Hyuga ne voulait pas abandonner sa meilleure amie qui avait pris sa défense et défié pour elle son propre petit-ami. Elle resta donc à sa place, mais immobile, n'osant aucun geste, aucune parole. De plus, un évitement aurait suggéré à Neji qu'elle avait quelque chose à se reprocher. Elle ne désirait nullement passer au détecteur de mensonge qu'était son parent. Elle ne savait pas comment il y arrivait, mais il possédait le mystérieux pouvoir de détecter ses mensonges. Le silence continua à sévir dans ce couloir, alors que d'autres membres de la famille commençaient à se montrer très intéresser par le spectacle qu'ils formaient tous trois. 

Neji s'en rendit compte et en serra les poings. Cette situation risquait de se terminer en scandale, surtout si les anciens s'en mêlaient. Et bien sûr, la personne qui allait en pâtir, ce n'était pas lui, mais sa cousine. Il le refusait catégoriquement. De plus, cela lui faisait mal de voir cet air aussi sévère et presque colérique sur le visage de celle qui avait réussi à faire fondre une partie de la glace de son coeur. Cependant, ce qui lui faisait le plus souffrir était cette petite lueur de tristesse qu'il arrivait à distinguer. Elle était diffuse, mais elle était bien présente. Les minutes continuèrent à s'écouler avant qu'enfin, un des deux prenne une initiative. Tenten prit de force la main d'Hinata et la tira après elle. Néanmoins, et contrairement à son envi de courir, elle passa en marchant solennellement à côté de son aimé, sans prononcer un seul mot et sans le regarder. Hinata garda la tête un peu basse, n'osant pas intervenir. 

"- Si Hinata était avec toi hier soir, pourquoi étais-tu toute seule ce matin quand je suis venue te chercher ?"

Sa dulcinée arrêta ses enjambées face à cette question. Apparemment, son aimé ne désirait pas les laisser partir sans avoir quelques réponses. Sa compagne avait d'ailleurs un peu pâli, l'esprit à la recherche d'une solution, une excuse plausible. 

"- Et bien, commença Tenten avant d'être coupée. 

- Je suis partie avant que tu n'arrives. Je suis allée voir Naruto avant de rentrer... Il me manquait, affirma timidement l'aînée de Hiashi qui avait décidé de lui avouer une demi-vérité pour ne pas paraître suspecte. Il n'y a pas de mal à ça.  

- Mmm, fit un peu mécontentant Neji. Il n'y a pas de mal tant qu'il est correct avec toi. 

- Il l'est, se redressa Hinata face à une nouvelle attaque, même si son coeur tambourinait de crainte de devoir peut-être essuyer un autre conflit. De toute façon, cela ne te regarde pas. 

- Mais, voulut insister l'héritier. 

- Non, il suffit, lui interdit sa cousine. Laisse-moi tranquille ! 

- Je suis d'accord avec Hinata, l'appuya Tenten. Fous-nous la paix ! Allez viens Hinata."

L'ayant invité à la suivre, la Hyuga obtempéra en laissant ainsi seul le jeune homme qui en grinça les dents. Les deux amies s'avancèrent sans une seule parole entre elle. Chemin faisant, le peu de courage, qui avait jailli en la soeur d'Hanabi face à l'attaque sournoise de son cousin, s'envola à chaque foulée. Elle regardait, honteuse de l'avoir entraînée dans cette histoire, sa confidente de toujours, celle qui l'avait bien souvent soutenue face à son ancien amour de sens unique. Comment pouvait-elle rattraper le coup ? En faisant en sorte de sauver le couple de Tenten en se soumettant aux exigences de Neji ? Mais... Et sa propre romance dans ce cas ? Pouvait-elle la sacrifier ? Non, elle aimait trop Naruto pour renoncer à lui et c'était pourquoi elle ne voulait rien dire à personne. Cependant, elle se sentait quand même mal. Arrivées dans le jardin, les deux compagnes s'installèrent sur un banc et restèrent ainsi jusqu'enfin, une des deux prenne la parole. 

La mort d'un coeur pur Tome 1  Du rêve à la désillusionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant