Un retour à la normale ou...

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Les secondes passèrent ainsi devant un duel de regard. Seul le bruit de la trotteuse de l'horloge au sein de la cuisine non loin se faisait entendre. La tension était palpable, au point que les muscles de la rose, étirés à leur maximum, donnaient des signes de faiblesse. Sakura se sentait sur le point de craquer. Elle n'aimait vraiment pas devoir faire face à ce genre d'atmosphère engendré par sa mère, la poussant dans ses plus extrêmes retranchements pour ne pas se laisser submerger par la honte de ne pas la contenter. Plus le temps passait, plus sa volonté de tenir s'amoindrissait et partait en lambeaux. Elle allait finalement montrer drapeau blanc que le son de la porte se fit entendre, la sauvant. 

"- Sakura, ma petite fleur ! 

- Bonjour, papa, cria celle-ci de sa place. On se trouve au salon. 

- Ah ma chérie, comment vas-tu, rentra monsieur Haruno en lui faisant la bise. Je me suis inquiété de ne pas te voir hier. 

- Rassure-toi papa. Tout va bien. Comme je l'ai expliqué à maman, j'ai croisé Naruto avec Hinata et je suis resté avec eux sans faire attention à l'heure. 

- Oh, très bien, lui sourit compatissant son paternel, au courant de la brisure de son coeur. Et ça s'est bien passé ?

- Parfaitement, lui répondit sa fille le rassurant par une risette sincère sachant de quoi il parlait. Ne t'inquiète pas. Je suis sur le bonne pente pour m'en remettre. 

- Ca, c'est toi qui l'affirme, rétorqua madame Haruno, en continuant à la foudroyer de ses yeux revolver. Tu te rends compte, Kizashi, que ta fille renonce à conquérir l'un des meilleurs parties de Konoha. Elle avait la possibilité d'être plus que considérée par la société et elle va rien y faire pour l'obtenir, abdiquant devant une pimbêche de Hyuga. 

- Est-ce vrai, demanda le père de la jeune femme qui confirma d'un signe de tête.   

- Je ne te comprends pas, Sakura, continua la mère de famille. Je croyais que tu l'aimais. 

- Peut-être, je ne sais plus en vérité si je l'ai vraiment aimé, lui avoua Sakura. Je crois surtout que j'ai fait tout ça pour de mauvaises raisons. Je suis déterminée à travailler à mon propre bonheur et ce n'est pas en courant derrière un homme déjà pris et très amoureux de sa petite-amie que j'arriverai à l'atteindre.

- Tu as perdu l'esprit pour envisager cela. Naruto est un sacré prétendant, un héritier, et ce serait idiot de passer à côté de cette chance. Tu vas te reprendre tout de suite, jeune fille.

- Non, maman ! Je m'épanouirais par mes propres moyens, au travers de mon travail, de mes amis et non au travers d'un mari socialement élevé, surtout si aucun amour ne me lie à lui. J'ai pris ma décision et je m'y tiendrais.

- Comment ?! Comment peux-tu nous montrer autant d'ingratitude, nous qui t'avons tout donnée. Ne veux-tu donc pas nous voir heureux après tous les sacrifices que nous avons faits ? Je désire tant être rassurée qu'il ne t'arrivera rien après que mon heure soit venue en te sachant bien marier.

- Maman, tenta Sakura, un peu hésitante, mais toujours aussi têtue à tenir sa résolution. Cela ne rime à rien puisqu'il ne m'aime pas. Il est avec Hinata et il est déterminé à rester avec elle. Tout ce que j'ai pu faire, n'a servi à rien. Je refuse de sacrifier des années à courir derrière une chimère.

- Mais qu'est-ce qu'on va faire de toi ? Que vas-tu devenir si tu n'obtiens pas ton diplôme et si tu ne deviens pas son disciple ? Un bon mariage te maintiendrait loin de la misère. 

- Mebuki, calme-toi, intervint monsieur Haruno. Sakura a pris une décision et ce n'est plus une petite fille. J'aimerai comme toi qu'elle soit à l'abri du besoin, mais elle y arrivera par ses propres moyens. Elle se destine à une grande carrière et je suis sûr qu'elle en est capable."

La mort d'un coeur pur Tome 1  Du rêve à la désillusionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant