L'hymen, preuve de virginité ?

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 Il s'apprêtait à poser la question qu'une voix s'éleva de derrière les anciens.

- Un examen que je ne ferai pas. Rien, ni personne ne m'y oblige et ne m'y obligera quelque soit vos menaces. En cela implique mon devoir de médecin. »

Dans l'embrasure de la porte qu'elle venait d'ouvrir, se dressait furibonde et muer par une colère froide Kurenaï. Tous se retournèrent vers elle, alors que derrière, toujours dans la pièce, la concernée par toute cette agitation était allongée sous ses draps, en position fœtale et semblant dormir. La tante de Konohamaru ferma l'accès, la cachant à leur vue. Bien qu'inquiet, Hiashi ne fit aucun geste vers sa fille, attendant qu'enfin quelqu'un lui donne des explications.

« - Vous ne pouvez refuser, intervint le grand-père d'Halya. Vous savez ce qu'il adviendra si vous ne le faites pas.

- Il ne se passera rien du tout, lui sourit mesquinement la gynécologue. Si j'apprends qu'un de mes collègues force Hinata à se soumettre à un examen de virginité contre son grès, je porterai moi-même plainte contre lui et face à une telle faute déontologique, soyez en sûr qu'il ne pourra plus exercer, à moins de dénoncer ses instigateurs contre la clémence des jurés.

- Mais...

- Il suffit, cria Hiashi. Je vous ordonne de m'expliquer ce qu'il se passe au juste et pourquoi j'entends parler d'examen de virginité. »

A cette injonction, toute la situation lui fut rapportée, ainsi que la découverte de la pilule contraceptive. Un silence s'en suivit durant lequel le chef de la famille resta les yeux fermés, les bras croisés devant lui. Il réfléchissait. Sa jauge de patience ayant atteint sa limite, un des accusateurs de son aînée le rompit et l'interpella.

« - Vous comprendrez bien volontiers, Hiashi, qu'en dehors de nos convictions religieuses, nous devons savoir si Hinata est pure en cas de proposition de mariage sérieuse provenant d'une grande famille. Un certificat de virginité est nécessaire, même primordial. Kurenaï se doit de l'examiner.

- Et moi, je m'y refuse. De toute manière, vous n'avez aucun pouvoir sur moi, messieurs. Vous n'êtes pas les parents directs d'Hinata et quand bien même...

- Dans ce cas... Hiashi, vous êtes le père. Je vous exergue à exiger un tel examen et la rédaction de ce certificat, insista un autre, faisant preuve d'impolitesse en la coupant. Que diraient nos partenaires s'ils savaient que notre héritière ait offert sa virginité à Naruto ? Et s'il la mettait enceinte l'abandonnant à son triste sort, refusant de prendre ses responsabilités, que deviendrions-nous ? Nous désirons simplement savoir si une jeune femme de notre maison eut le déshonneur de perdre sa virginité en dehors du mariage et ainsi nous faire pâlir de honte.

- Hinata dit être vierge et je la crois, affirma la gynécologue, se faisant son avocat.

- Je suis d'accord avec Kurenaï, intervint Ko qui accompagnait le chef de famille. Les affaires sont les affaires, et la sexualité de nos enfants n'a rien à y faire. Comme le dis le dicton, rendons à Dieu, ce qui est à Dieu, et ce qui est à César, à César.

- Merci Ko. De plus, aucun contrat de mariage, ni aucune procédure de mariage civil n'exigent ce genre de certificat. Ce dernier n'a aucun impact légal et législatif, surtout s'il a été imposé par la force à la femme. Ce serait considéré comme une agression sexuelle pure et simple. Je vous fais également remarqué, messieurs, que même Hiashi ne peut exiger de moi ou d'Hinata qu'elle se plie à cet examen. La seule qui peut me le demander est justement Hinata et elle l'a refusée. Je la soutiendrais dans sa décision. »

Son monologue terminé, la Sarutobi resta planter devant la chambre, formant comme une barrière entre sa filleule et ses accusateurs. Elle défiait quiconque de lui faire encore plus de mal et de continuer à l'humilier. De son côté, Hiashi gardait toujours le silence. Il sentait que derrière tout ça, c'était lui qu'on essayait d'atteindre, sur qui on voulait abattre le couperet de la vengeance. Apriori, ses réfractaires désiraient utiliser sa propre fille pour le mettre en porte à faux ou pour condamner sa décision d'accepter la relation entre Naruto et elle, refusant ainsi un mariage arrangé. Si son aînée n'était plus vierge, peut-être était-ce l'occasion de l'humilier et de l'obliger à l'unir de force avec un prétendant choisi par le conseil, donc par eux ? La voix sans émotion du chef de famille se fit finalement entendre au bout de quelques secondes, leur faisant perdre petit à petit leur air suffisant, alors que la sienne grandissait à vue d'oeil, les écrasant.

La mort d'un coeur pur Tome 1  Du rêve à la désillusionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant