Un symbole de l'immaculée

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Alors qu'elle venait de vivre son petit plaisir en solitaire, et de se poser cette question qui la mortifiait, Hinata entendit le loquet de sa porte s'actionner. Elle réalisa que quelqu'un allait rentrer dans sa chambre sans se faire annoncer. Et comme à chaque fois qu'elle osait pousser ses caresses un peu plus loin jusqu'à la jouissance, et qu'elle avait peur d'en être surprise, son coeur s'emballa, mais de crainte. Tout son corps se préparait à la fuite. La honte l'envahit qu'on ait pu l'entendre. Oh, c'était une réaction que beaucoup sûrement ressentait comme elle, tellement la sexualité était un sujet tabou dans notre société, surtout dans certain milieu très religieux. Cependant, la peur s'ajouta à ce sentiment. Elle en tremblait, au point qu'elle se recroquevilla sur elle-même et fermant les yeux, comme si ainsi, elle disparaîtrait ou qu'on la laisse tranquille, la croyant endormie. La jeune femme savait pertinemment que c'était ridicule de se sentir honteuse et de réagir ainsi.

La masturbation était pourtant un acte qui avait un bien-fait reconnu de beaucoup, engendré par le plaisir et les différentes hormones qui y contribuaient. Ainsi, en plus d'un sommeil facilité et de la réduction de l'état de nervosité favorisant une sensation de détente, elle permettrait une meilleure connaissance de soi et ainsi de découvrir ses zones érogènes les plus stimulantes, en gros connaître au mieux sa propre anatomie intime. Se découvrir par ce biais aurait l'avantage de renforcer ou de gagner en confiance en soi en acceptant ce corps qui nous ferait tant de bien. De part cette découverte, guider son partenaire et ses gestes serait donc aussi plus faciles, enfin quand on n'était pas aussi timide qu'elle. En effet, la Hyuga ne savait pas si elle aurait le courage de parler de ça avec Naruto au moment opportun. Pourtant, comme beaucoup de femme, elle espérait connaître l'orgasme et il paraîtrait que la pratique du plaisir solitaire faciliterait son avènement le moment venu, mais toutefois sans garantis, surtout si l'amant n'était pas vraiment à l'écoute.

 Autre chose la laissait perplexe. La masturbation serait un moyen d'acquérir une véritable satisfaction et donc d'améliorer l'image qu'elle aurait d'elle-même. En pensant à ça, Hinata doutait un peu car pour le moment, elle n'en avait pas vu l'ombre de cet avantage. Quelque chose de plus puissant la bloquerait-elle ? Son éducation stricte et portée sur les traditions religieuses était peut-être en cause, même si elle espérait que non, car elle était fière des savoirs qu'on lui avait enseignée. Néanmoins, à force d'entendre ses amies en parler durant leur soirée entre filles, la Hyuga avait plus ou moins réussi à faire la part des choses entre le spirituel et la réalité du monde physique. Tant que l'exhibition et la course à l'homme n'étaient pas le but ultime, tant que ses instincts restaient sous contrôle, respectant son humanité, à les entendre, il n'aura rien d'honteux à pratiquer un petit plaisir en solitaire. Alors pourquoi, n'arrivait-elle pas à s'y faire et à l'accepter ?

A moins que ce soit la manière dont on les lui avait inculqués qui en était la raison et non le fond. En effet, les anciens lui avaient aussi inculqué que la recherche du plaisir par celui de la chaire et du sexe était un péché puni par le monde divin. Croyante depuis petite, elle avait peur de trahir sa religion et ces enseignements en la pratiquant, mais surtout de finir foudroyer par sa famille. La jeune femme avait beau être tout à fait consciente du côté instinctif et naturel de la masturbation, mais elle n'arrivait pas à s'empêcher d'appréhender et n'arrêtait de frissonner à l'idée du bûcher sur lequel les anciens l'élèveraient pour lui faire payer un si grand manquement à l'honneur des Hyuga. Il fallait avouer qu'aucune discussion ne pouvait s'échanger dès que cela touchait le sexe. Toutes les questions que les jeunes de sa famille osaient poser étaient envoyées aux oubliettes sans aucunes réponses que des leçons de moral et de menaces plus ou moins exprimées, mais toujours sous-entendues dans l'intonation si un d'entre eux insistait ou se rebellait face à la doctrine familiale. 

C'était ainsi pratiquement prohibé, alors si cela se savait que l'héritière pratiquait ce geste érotique, elle ne donnait pas cher de sa peau. Hinata se voyait déjà mise au pilori de la morale et du jugement néfaste, ainsi que plus que discriminatoire. Maintenant, elle était là, tremblante de peur à entendre sa porte s'ouvrit doucement et une voix l'appeler.  

La mort d'un coeur pur Tome 1  Du rêve à la désillusionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant