Rivalité retrouvée

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Entraînée avec autant de force que de douceur contre un torse dur, semblant musclé, la jeune femme était presque sûre que l'apparition était un homme. De plus, ce dernier donnait l'impression d'être bien plus grand qu'elle, confirmant son hypothèse. En une seconde, la panique s'empara d'elle. La peur naquit en son coeur. Quelqu'un l'agressait et cela, en plein milieu du jardin appartenant à sa demeure. Cet individu avait réussi à passer les systèmes de sécurité de la famille, en plus de ne pas se faire repérer par un seul de ses membres. Ce qui signifiait que ce n'était pas un débutant. Mais pourquoi ? La kidnapper pour réclamer une rançon à son père ou pour abuser d'elle de force ? A cette idée, refusant qu'un autre représentant de la gente masculine puisse la toucher en dehors de son aimé, elle commença à se débattre et à vouloir crier. Cependant, rien ne sortit de sa bouche. Pourtant, aucune main ne la lui obstruait. Elle était libre de signaler sa détresse. Non, ce fut une voix suave et sensuel lui arrivant aux oreilles qui la paralysa, stoppant tous ses gestes et la fit écarquiller les yeux de surprise.

"- Hinata, ma princesse. Je te tiens enfin dans mes bras. 

- Na... Naruto... C'est toi... C'est bien toi,  bégaya-t-elle en se retournant et posant ses mains sur chacune des joues de son petit-ami qui avait gardé ses bras autour de sa taille. 

-  C'est bien moi... Tu m'as man..."

L'Uzumaki ne put terminer sa phrase qu'il sentit de faibles coups de poings sur sa poitrine. Interloqué par de tels gestes, il baissa les yeux vers sa dulcinée. Cette dernière le frappait faiblement, de ses maigres forces et pourtant, il avait l'impression que son coeur était poignardé à chaque impact. Ce qui lui fit le plus mal fut surtout les larmes qui s'échappaient de ses paupières closes, lui cachant ses belles pupilles immaculées qu'il aimait tant admirer. Naruto n'arrivait pas à trouver les raisons de ce ruissellement. Etait-ce de joie de le revoir devant elle ou pour une autre cause ? Il craignait d'en être le responsable, encore une fois. Pourtant, depuis leur réconciliation téléphonique, le blond avait fait des efforts afin de d'être le plus disponible possible pour Hinata. D'ailleurs, le lendemain de ce fameux jour, bien que soulager d'avoir réglé les choses avec elle, l'Uzumaki était un peu en froid avec Sasuke. Les deux meilleurs amis s'étaient quelque peu ignorés, tout en avançant dans les couloirs épaule contre épaule comme à leur accoutumée. 

En réalité, Naruto avait eu encore du mal à digérer son refus de faire demi-tour. Si les rôles avaient été inversés, il était certain qu'il n'aurait pas réfléchi à deux fois. De son côté, l'Uchiwa était resté le même homme stoïque à l'attitude de  froide digne de sa puissante famille. Les deux frères de coeur avaient été à la fois proches et distants, meilleurs amis et meilleurs rivaux. Leur soif de dépasser l'autre, surtout le blond, était revenue au grand galop. Tous leurs camarades l'avaient senti et vu lors de la course de 5000 m, où c'était leur endurance qui était jaugée et qui était nécessaire à sa réussite. Pourtant, cette épreuve sportive avait été transformée en défi où chaque duelliste faisait en sorte de prendre la place de son concurrent et de finir avant celui-ci. Naruto et Sasuke n'avaient pas renoncé une seule seconde de céder un seul centimètre de terrain. Tous ne savaient pas comment et où ils avaient trouvé assez d'énergie et de force pour sprinter pratiquement tout du long, mais surtout lors des derniers mètres. 

Durant ces derniers, les instructeurs avaient été abasourdis de voir apparaître deux silhouettes masculines dans l'ultime ligne droite, emportées par une vitesse monstre, bien plus grande que celle qu'ils avaient l'habitude de constater à la fin d'un 5000 m. Les candidats avaient plutôt tendance à arriver en traînant presque des pieds, le corps enduit d'une belle pellicule de sueurs. Bon, c'était aussi le cas des deux sportifs, leurs cheveux mouillés et collés sur leur front. Cependant, ils avaient couru avec détermination et leur rythme avait même semblé augmenter à la vue de la ligne d'arrivée. Pourtant, cette dernière n'avait pas désigné de vainqueurs. Les deux frères de coeur l'avaient franchi en même temps. Bien qu'ils fassent tout pour camoufler leur état éreinté, par fierté sans doute, ils n'avaient pas pu résister à leur essoufflement mutuel. Leur effort terminé, les deux rivaux du jour avaient été penchés en avant, les mains appuyés sur les genoux. Tout en cherchant à récupérer leur souffle et remplir leurs poumons d'air, ils continuaient à se défier du regard.

La mort d'un coeur pur Tome 1  Du rêve à la désillusionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant