La mort d'un coeur pur Tome 1 Du rêve à la désillusion

Où étais-tu ?

Naruto devait visiblement se résigner à faire demi-tour, la mort dans l'âme, mais d'un autre côté, à quoi s'attendait-il au juste ? Qu'elle lui saute au cou alors qu'il avait fait son enfant gâté ? Expirant, quelque peu abattu par sa stupidité, il s'apprêtait à reprendre le chemin de la sortie qu'un murmure presque inaudible lui arriva aux oreilles. Curieux de nature, il se décida à relever les yeux et à fouiller la pièce du regard. Au début, il ne vit rien de particulier, quand il vit derrière un renforcement, caché par une plante verte, un pied dépassé. La chaussure qui l'habillait lui semblait bien familière. Poussé par une intuition, il s'avança prudemment. Petit à petit, une silhouette se découvrit à lui. Il se mit alors à sourire tendrement, ses pupilles s'éclaircissant d'une lueur de romantisme. Assisse sur une chaise, sa princesse se présentait à lui, mais sa respiration calme et profonde, ainsi que ses magnifiques prunelles closes la montrait toute endormie. 

Doucement, à pas de loup, le blond fit un pas, puis un autre pour finir par s'agenouiller devant sa belle au bois dormant. Visiblement, sa nuit avait dû être courte, ou du moins mouvementée pour se laisser autant aller dans une salle d'attente. Un pincement au coeur le prit à cette supposition. A tous les coups, la cause de cette insomnie était certainement ses messages. Doucement, il leva la main et lui caressa la joue. Il aurait aimé la laisser récupérer, la regardant dormir tellement elle était belle, mais elle ne pouvait pas rester ainsi. De un, elle risquait de se faire mal au cou et de deux, la secrétaire les attendait pour pouvoir fermer le cabinet durant la pose de midi. A son effleurement, Naruto vit le nez de sa belle tressauter, ce qu'il trouva très mignon, bien qu'il avait envi d'en rire. Puis, petit à petit, la prison des paupières libéra la si belle couleur de ses yeux. Papillonnant un peu à cause de la lumière, ceux-ci s'ouvrirent sur le visage souriant du blond qui la regardait amoureusement.

"- Bonjour, ma princesse.

- Na... Naruto, mais que...

- Tu t'es endormie dans la salle d'attente pendant que je discutais avec Kurenaï.

- Oh, se redressa Hinata en se frottant les yeux du revers de sa main. 

- Viens, nous devons quitter les lieux. Je t'amène chez Ichiraku. 

- D'a... d'accord," accepta sa petite-ami qui glissa ses doigts dans la main tendue de son aimé.

Ce dernier l'aida à se relever, et ce fut sans vraiment compte où il l'emmenait, ayant répondu machinalement, que la Hyuga se laissa tirer, passant devant l'accueil, une étincelle encore un peu endormie au fond de ses prunelles. Quand le couple sortit enfin dehors, l'air frais l'aida à émerger de son demi-sommeil et qu'elle réalisa sa main dans celle de son petit-ami, enfin si elle pouvait encore l'appeler ainsi. Baissant le regard sur leurs paluches entrelacées, elle se souvint qu'elle s'était endormie sur la chaise des interrogations pleine la tête. Elle était entrain de regarder la prescription que lui avait été rédigé, quand la question de son utilité lui traversa l'esprit. Cela faisait au moins deux-trois mois qu'elle avait pris rendez-vous, en fait dès le moment où l'insistance de Naruto était de plus en plus pressante et qu'elle réagissait de plus en plus malgré ses aspirations. Cependant, maintenant que leur couple était sur le fil du rasoir, cette précaution de se protéger d'une grossesse n'était-elle pas devenue superflu, au vu de tous les événements de ces derniers mois ? Pourtant, il l'avait appelée sa princesse et lui tenait chaudement la main, alors pourquoi elle s'était sentie aussi rejeter hier et même encore aujourd'hui ?

Ce fut donc avec un flou total en elle qu'Hinata s'était assoupie et ensuite réveillée par Naruto. Le retour du doute lui fit glissée ses doigts de ceux de ce dernier qui le réalisa. Il ralentit ses pas et se tournant vers elle pour lui en demander la raison, mais les mots restèrent au fin fond de sa bouche. En effet, la tête basse et l'aura sombre de la Hyuga lui percèrent le coeur. Oh, son geste l'avait à la fois interpellé et blessé. Néanmoins, il le méritait quelque peu, cette ignorance. Il avait été un véritable crétin, à réagir ainsi à son silence de la veille. Il en avait marre d'être aussi tendu à cause de leur entourage. Entre Neji, les anciens, Kiba et Sakura, il se demandait quand tout cela cesserait. Toutefois, ce n'était pas à elle d'en payer le prix. Les amoureux continuèrent ainsi leur chemin dans un silence pesant, chacun ne sachant pas trop comment aborder un sujet de conversation. Tous les deux étaient plongés dans leur pensée jusqu'à ce qu'ils arrivent à l'échoppe du restaurant de ramen. Par galanterie, Naruto ouvrit la porte et laissa passer Hinata en première pour ensuite s'installer en face d'elle sur une banquette. Cependant, la tension était toujours palpable, même Tenshi et sa fille n'osaient intervenir pour briser la glace. Quand les plats furent posés devant eux, le silence était toujours de rigueur, le début du repas également quand enfin le silence se brisa.