Un abandon dur à digérer

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Ino se rappelait trop bien combien de fois sa meilleure amie avait été humiliée par sa propre mère et cela devant tous leurs amis. Combien de fois elle avait dû lui transmettre le numéro de téléphone de l'hôtel où leur séjour linguistique ou pédagogique se déroulait, juste pour obtenir la confirmation par la réception que les dortoirs n'étaient pas mixtes et qu'elle dormait bien soit seule, soit avec une camarade de sexe féminin. L'ultime humiliation pour Sakura fut quand madame Haruno l'avait obligée à lui transmettre l'adresse et le numéro des Aburame lors de la fête d'anniversaire de leur hériter, juste avant la rentrée à l'école de médecine, alors qu'elle était majeure. Elle avait même poussé le bouchon jusqu'à exiger de parler à un adulte, comme si sa fille avait encore 5 ans. Elle voulait absolument être claire avec les hôtes. Elle avait ainsi ordonné de savoir si la chair de sa chair aurait sa propre chambre et qu'aucun homme ne viendrait l'y rejoindre. Heureusement, le père de Shino avait accepté de jouer le jeu quand il avait vu les larmes contenues de la jeune femme sur son visage et comment elle encaissait très mal cette exigence maternelle. Il avait alors rassuré son interlocutrice, alors même que cette dernière avait été très vindicative. 

En réfléchissant bien, avec du recul, Ino se demandait s'il avait bien fait. Peut-être qu'il aurait mieux valu l'envoyer se faire voir ailleurs. Enfin, le maître de maison n'avait certainement pas voulu mettre Sakura encore plus en difficulté. En tout cas, la Yamanaka se rappelait bien comment ils avaient tous réagi. Tous avaient regardée cette dernière avec compassion, et encore plus Naruto, son meilleur ami qui éprouvait encore pour elle un peu de sentiments amoureux durant cette période. Elle revit alors l'image d'Hinata qui s'était montrée la plus attentionnée à l'égard de la rose, et cela malgré le fait que celle-ci avait déjà commencé à s'attaquer à elle. D'ailleurs, en pensant à la Hyuga, la copine de Saï trouvait qu'il existait certaines similitudes entre ses deux amies. Tout comme Sakura, l'aimée de Naruto avait dû aussi rendre des comptes à son père et à travers lui aux anciens qui exigeaient d'elle qu'elle rentra directement chez elle après les cours, à moins de vouloir recevoir un appel des plus rageurs ou voir apparaître le chauffeur des Hyuga arriver pour venir la chercher par la peau des fesses.  

En gros, pas de sorties, pas de soirée, que les études avec une exception pour la pratique de son sport favori, l'équitation. Cependant, ce flicage déjà bien lourd n'avait pas été aussi poussé que pour la rose et cela grâce à la présence de Neji. En effet, avec un tel chaperon, sérieux et discipliné, les anciens avaient jugé qu'il n'y avait aucune crainte à avoir pour son innocence. Ainsi, Hinata avait pu accepter quelques invitations à goûter ou à dormir chez une de ses amies que parce que son cousin aurait été présent. De plus, sa majorité en poche, vivre quelque peu sa vie le lui avait été accordée grâce à son père et après qu'elle ait fait ses preuves, sans passer par la case demande d'autorisation obligatoire. En gardait-elle des séquelles de cette surveillance permanente ? Sans doute, mais jusqu'à quel degré ? De ça, Ino l'ignorait. Malheureusement, concernant Sakura, elle n'était pas sûre que celle-ci puisse bénéficier d'un armistice comme la Hyuga. 

Oui, la copine de Saï priait pour que la mère de la rose ne profite pas d'elle et de la situation pour faire main basse une nouvelle fois sur son esprit. Cela avait été assez difficile autrefois de faire admettre à sa soeur de coeur que sa vie n'était pas dictée dans son ensemble que par et pour sa génitrice. L'aménagement de Sakura en dehors de la maison parentale avait été un soulagement pour la blonde, et une victoire face à l'ingérence maternelle. Dommage que sa "liberté" ait eu pour finalité le comportement de l'année précédente. 

"- Ben qu'est-ce que tu fais planter là, Ino, s'éleva la voix de la rose, la faisant sortir de ses pensées.

En effet, alors que Sakura la tirait vers les pistes et donc vers leurs camarades, la Yamanaka avait subitement arrêté sa course, se répercutant sur celle de la rose, tellement son esprit était parti loin. Revenant à la réalité, la jeune blonde lui répondit. 

La mort d'un coeur pur Tome 1  Du rêve à la désillusionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant