Un pique-nique non tenu

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Les secondes passèrent ainsi dans l'indécision et l'impatience des deux protagonistes. Naruto espérait recevoir une réponse positive, en fait, il en était presque convaincu. De son côté, le poids de deux jours éprouvants, de la tristesse et du désespoir envahit le corps d'Hinata qui se sentait de plus en plus lourde. Elle avait maintenant l'impression de peser des tonnes. L'adrénaline due au stress et à l'angoisse, et qui lui avait permise de tenir debout, s'était soudain évanouis, ne circulant plus dans ses veines. La sensation d'être en coton la prit, renforçant la lassitude qui lui tombait à l'instant dessus. Ses yeux la piquèrent. Elle leva la main, mais bizarrement, même ce simple geste lui parut difficile à exécuter, afin de les frotter comme un enfant sur le point d'aller dormir.

« - Tu as l'air fatigué Hinata, s'inquiéta Naruto, en lui caressant la joue.

- Je n'ai pas beaucoup dormi ces derniers temps et avec ce qui s'est passé, ce n'était pas facile de trouver le repos de l'esprit.

- Je suis désolé, » culpabilisa encore le blond, l'imaginant aisément faire des cauchemars et se torturant face à son attitude.

Le cœur de sa princesse ne l'avait certainement pas laissée en paix durant tout ce temps et c'était sa faute. Enfin, il ne pouvait pas revenir en arrière, la machine de voyage dans le temps n'ayant pas été inventée. Le plus important, c'était ce qui se passait maintenant et ce n'était pas le moment de faire son enfant gâté.

« - Alors Iruka aura le plaisir de te voir une prochaine fois. Il vaut mieux que tu te reposes.

- Je crois aussi. Tu m'excuseras auprès de lui.

- Pas de problème... Bon, et bien que je vais rentrer. Je t'appelle demain. »

Naruto offrit à sa dulcinée un chaste baiser. Il allait ensuite prendre congé qu'elle se saisit de sa main pour le retenir.

« - J'aimerai t'inviter à passer le temps qui reste avec moi.

- Chez toi ?

- Bien sûr. Tu pourrais même rester dîner si tu veux... A moins que tu as autres choses à faire.

- Non, rien de prévu... Et puis quand bien même, j'aurai annulé si c'était pour rester avec toi. Je préfère largement ta compagnie, ma princesse. »

La Hyuga rougit à cette déclaration et le guida jusqu'à sa chambre. A l'intérieur, elle invita son blond à s'installer le temps qu'elle aille chercher un vase pour le bouquet qui commençait à montrer quelques signes de fatigue. Ainsi, l'Uzumaki, laissant choir son blouson sur une chaise, fit le tour du propriétaire. Oh, il était déjà rentré dans cette pièce, mais l'être humain était de nature curieuse, alors il zieuta sur ce qui avait de changer. Tout d'abord, il tomba sur le casque de moto qu'il lui avait prêtée. Cette vision lui rappela soudainement qu'il l'avait invitée à faire un tour sur son bolide. Il avait complètement oublié. Il espérait qu'elle aussi, sinon ce serait terrible. Il serait le plus mauvais des petit-amis. Il allait devoir y remédier, enfin si on le lui laissait le temps.

Ne voulant plus y penser, il continua à jeter un coup d'œil à ce qui l'entourait. Sa belle avait incrusté dans le bois de sa coiffeuse, au niveau du miroir, plusieurs photos de leur couple. Le jeune homme en sourit tendrement avant de voir un cadre couché sur la table de chevet, face vers le bois du meuble. Il s'avança et le prit entre ses mains. C'était également une photographie d'eux le jour du bal de Noël entrain de danser après leur mise en couple, elle les yeux brillants de joie d'être dans ses bras, et lui lumineux comme jamais. Cette représentation de leur bonheur avait été agrandie, encadrée et devait trôner habituellement près d'elle, veillant sur ses rêves. L'avoir trouvé basculer sur l'image lui pinça le cœur, car cela illustrait bien l'état d'abattement d'Hinata de ces derniers jours. Elle n'avait plus voulu voir son visage avant de dormir.

La mort d'un coeur pur Tome 1  Du rêve à la désillusionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant