♥️Aydan♥️
Tel un automate, je sors en reculant de sa chambre. Son regard rempli de haine et de dégoût me retourne le bide à un point que mon estomac se contracte et me donne un haut-le-cœur. Zorah ne me lâche pas des yeux, si bien que je ne peux pas croire à un moment d'égarement ni même à une quelconque confusion. Elle sait ce qu'elle fait, elle a parfaitement conscience des mots qu'elle vient de me jeter en pleine gueule.
- Aydan, m'interpelle la douce voix d'Oriane.
Je l'entends, mais je demeure inerte, incapable de réagir. Mon esprit est déconnecté du monde réel, seule la phrase de Zorah résonne en moi.
- Eh mec !
Zayshann se plante devant moi, ses mains se posent sur mes épaules pour capter mon attention et son visage reflète l'incompréhension.
- Qu'est-ce qu'il y a ? demande-t-il.
- Elle ne veut plus de moi.
J'articule ma réponse si doucement que je ne suis pas sûr qu'il l'ait entendu. C'est fini. Mes jambes me lâchent, je m'écroule au sol en ayant l'impression de chuter du haut de la pointe du Burj Khalifa. Oriane se précipite aussitôt pour aider son fils à me relever.
- Qu'est-il arrivé, mon grand ? s'inquiète-t-elle.
- Elle l'a dégagé, m'man. Va la voir, essaie de la raisonner, je vais ramener Aydan chez lui.
L'expression faciale de mon beau-frère, qui ne l'est plus, est désormais fermée. Je ressens les ondes négatives qui émanent de lui, mais tout ce qui m'importe à cet instant ; c'est que la femme que j'aime ne souhaite plus ma présence dans sa vie. Son rejet accouplé à la perte de notre enfant fait voler mon cœur, mon âme et tout mon être en éclat. Je m'éparpille à même le sol en une multitude de petits morceaux. Je pensais ne pas connaître pire que la mise en terre de notre fille, et pourtant j'ai la sensation de me trouver dans une vierge de fer que l'on referme le plus doucement possible. Je crève à petit feu, grignoté par tout un tas d'émotions que je ne reconnais pas tant elles se rencontrent dans un savant mélange de douleur insoutenable.
- Je suis tellement désolée, Aydan, déclare Oriane, les larmes aux yeux.
Je ne réponds pas, je n'y arrive pas. Elle me prend dans ses bras et me promet de tout faire pour calmer sa fille. J'entends ce qu'elle me dit, j'assimile chaque mot, mais rien ni personne ne fera changer d'avis à Zorah. Au fond de moi, je savais comment ça se finirait. Elle m'a annoncé elle-même qu'elle ne savait pas avoir mal. Mon instinct m'a
soufflé plus d'une fois qu'elle ne pourrait pas me pardonner, j'aurais dû m'y préparer. J'aurais dû m'écouter.Zayshann m'invite à sortir de ce putain d'hôpital dans lequel, j'ai tout perdu, absolument tout. J'erre comme l'ombre de moi-même auprès de ce gars qui me conduit jusqu'à la voiture de sa sœur, il m'aide à m'installer, me somme de m'attacher alors je m'exécute sans broncher. Je me sens vide et totalement perdu.
Quelques minutes après avoir pris la route Zayshann déclare :
- Je ne suis pas étonné par ce qu'elle te fait subir. Zorah est spéciale. Elle peut trouver du bon, ou même redonner le moral à quiconque traverse un merdier sans nom, mais quand elle est touchée personnellement, ma sœur change. Elle devient son propre opposé. Je l'ai déjà vue agir, Aydan. Je l'ai vue réduire en cendre sa relation avec Alexandre. Je ne cautionne pas ce qu'il lui a infligé, mais elle n'a pas été tendre avec lui. Et en toute franchise, même si je n'approuve pas le comportement de ma sœur, il se peut que sa décision soit le mieux pour toi.
- Comment ça pourrait l'être ?
- Crois-moi, la Zorah, remplit de douceur que tu connais, n'existe plus. Dans ton état, tu finirais en poussière auprès d'elle.
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Nous Étions Destinés | Tome 1 et 2 |
Romance⚠️ Attention! il s'agit d'un premier jet, les corrections ne sont pas faites ⚠️ Trigger Warning : Violence, maltraitance infantile, sexe, mort, deuil prénatal, vulgarités. Les ténèbres ne se trouvent pas seulement dans les endroits sombres. Elles s...