Nous Étions Destinés | Tome 1 et 2 |

41 - Le cul dans l'Oise

Aydan

Je retrouve Aminata dans la salle de boxe et l'aide à installer le matériel tout en lui demandant comment s'est passée la séance de Zorah. J'ai beau être en colère, et lui en vouloir d'être proche de Yoann, mes sentiments pour elle sont toujours présents et même si je voudrais m'en foutre, je n'y arrive pas. Je suis incapable de tirer un trait sur mon histoire avec elle, incapable de regarder une autre femme, qu'importe si Zorah me tue à petit feu.

Aminata m'informe de son évolution, elle m'apprend qu'elle a fait de gros progrès et qu'elle est déterminée à retrouver son niveau avant l'accident. Cette nouvelle me fait plaisir, bien que ça ne m'étonne pas. Au fond, c'est une battante et si elle a décidé d'avancer dans sa vie de façon psychologique, il est tout bonnement logique que sa détermination soit à son maximum sur le plan physique.

- Merci pour les infos, et pour le travail que tu fais avec elle. Je ne suis pas convaincu que ça se serait aussi bien passé avec une autre personne.

- Tu la connais bien, c'est ce qu'elle m'a dit aussi, ricane-t-elle.

Rien d'étonnant. Zorah est une foutue cabocharde et si on la contrarie, elle se braque et c'est fichu.

- Assez pour savoir ça, en tout cas, réponds-je. Je te laisse te préparer, à plus Ami et encore merci.

- De rien, c'est mon job et elle est cool.

J'acquiesce et me dirige vers la sortie lorsque Zorah entre.

- Salut Ami !

Sa voix chantonne, son sourire éclaire son visage, mais se fane aussitôt lorsqu'elle me voit. Ça fait mal ! J'encaisse et serre les dents, sa réaction me prend aux tripes, mais je ne dois rien laisser paraitre. Je passe à côté d'elle et poursuis mon chemin avec indifférence, pourtant une fois encore, je me sens comme un homme que l'on continue de battre à terre.

Je me rends dans mon bureau, à peine installé, Ely entre sans prendre la peine de frapper.

- Dis, j'ai deux soucis dans le planning des salles, déclare-t-elle le nez dans ses feuilles.

- Mais encore ?

Elle me tend la paperasse et je repère assez vite ce qui pose problème. Avec les séances de Zorah ajoutées à la va-vite, deux cours n'ont pas été déplacés. Je soupire légèrement agacé par la situation, d'autant que nous avons vérifié plusieurs fois que tout était bon. Je me lève et prends la direction de la salle de Zumba sans un mot pour ma cousine. Depuis la soirée au Woody Wood Bar, j'évite de parler avec elle, au moins pendant ce temps-là, elle ne me raconte pas de connerie sur les soi-disant sentiments de sa copine.

Lorsque j'arrive, je capte rapidement l'attention d'Amélie. Un sourire éclot sur son visage et elle me rejoint aussitôt en donnant des directives.

- On peut repousser ce cours de boxe au soir ?

- Impossible, je suis prise.

- Quel soir es-tu libre ? demandé-je en lui tendant la feuille.

Elle m'annonce qu'elle est navrée, mais qu'elle ne peut pas déplacer son cours parce que sa sœur sera chez elle. Bien que blasé, je la remercie et la laisse retourner à ses élèves. Depuis notre explication, tout est revenu à la normale entre nous, l'entente est bonne et surtout, même si elle demeure toujours tactile, elle y est quand même moins ce que j'apprécie. Si je mets de côté ce qu'il s'est produit l'autre soir, c'est une fille sympathique avec qui le feeling passe bien, donc je mets tout ça sur le compte de l'alcool et ne me prends pas la tête avec tout ce que ma cousine a pu me dire. Après tout, si elle interprète aussi bien les intentions d'Amélie que celles de Zorah, je n'ai rien à craindre de mon employée.