Nous Étions Destinés | Tome 1 et 2 |

45 - Je te vois avec le cœur

❤️ Aydan ❤️

Lorsque nous arrivons chez elle, Zorah m'entraîne dans sa chambre. Je m'allonge sur son lit et la regarde chercher je ne sais quoi dans le placard d'en face. Elle en sort un poste audio qu'elle branche, puis elle quitte, à nouveau, la pièce pour revenir avec une pochette de CD.

- J'ai ce qu'il te faut, déclare-t-elle.

- Ah ouais ? Mais tu sais, je t'ai toi et c'est déjà énorme.

- Attends de voir le combo que je te réserve, répond-elle pleine de malice.

Je souris. Cette nana est juste excellente, elle devine que je n'ai pas envie de parler et ne m'y force pas. Elle patiente simplement et me laisse aborder le sujet quand je serais prêt à le faire.

Zorah insère le disque dans le lecteur et monte le volume. Un air de guitare électrique retentit en overdrive, exactement comme j'aime. C'est un avantage d'avoir une femme aux bons gouts musicaux.

- Andy Timmons, hein ? demandé-je, lorsqu'elle se tourne vers moi.

Zorah me regarde étonnée, et un sourire éclatant se dessine sur son visage. Putain qu'elle est belle !

- Yeah ! T'es fort, Amour. De la guitare, je me suis dit que c'était pile ce qu'il nous fallait après, cet après-midi de malade.

Je suis bien d'accord avec elle, mais tant qu'elle ne sera pas dans mes bras, je n'arriverai pas à me détendre. J'enlève mon t-shirt et lui fais signe de me rejoindre. Elle s'exécute et pose sa tête contre moi, Zorah me connait assez pour savoir ce que je veux, et sans attendre sa main vient caresser mon torse ainsi que mon abdomen. Sous sa tendresse et son amour, je me laisse submerger par mes pensées.

Beaucoup de révélations ont frappé à ma porte, récemment. J'ai vraiment du mal à croire que toute mon existence repose sur un mensonge et que Ray le savait. Je lui en veux, je me sens trahi et en même temps, il est le père que j'aime, mon modèle. Discuter avec William m'a paru bizarre, je ne le reconnais pas comme mon paternel, il reste fiché comme étant le client favori de Zorah.

J'ai l'impression de ne rien contrôler dans ma vie, d'être spectateur de tout ce qui se passe et que depuis toujours, je me fais balader. Je suis comme un étranger dans mon enveloppe charnelle, qui se trouve être l'unique chose que je gère. Au final, les seuls points positifs dans tous ces chamboulements, que je rencontre ces derniers temps, sont mes amours.

- Ma vie entière est un leurre.

Zorah cesse ses caresses et s'assied de façon à me faire face. Ses iris azur plongent dans les miens et elle rétorque :

- Faux ! Nous deux, ce n'est pas un leurre et notre famille n'en est pas un non plus, Aydan.

- Peut-être, mais tout le reste si... Putain ! Je viens de réaliser qu'Ely n'est même pas ma cousine.

Cette prise de conscience me retourne et m'achève. Je me renfrogne et le visage de ma belle se couvre de compassion. Elle glisse sa main dans la mienne, et me contre avec douceur :

- Peu importe qui est ton père, Aydan, ton lien avec elle est unique. D'ailleurs, quand je vous regarde, je n'ai pas l'impression de voir un cousin et sa cousine, mais un frère et sa sœur. Vous vous considérez comme tels, le sang qui coule dans vos veines ne signifie rien.

Ses mots se logent dans mon esprit, comme toujours, elle arrive à trouver ceux qui me font du bien.

- Je ne sais pas !

- Bien sûr que si !

- En tout cas, une chose est sûre, c'est que je me sens vide, Bae ! Je n'ai pas eu de base solide pour me construire, tout se casse la gueule, et je t'embarque avec moi. Je déteste ça, je savais bien que j'aurais dû rester loin de toi.