64 - Une douceur infinie

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Zorah

J'observe le véhicule d'Alexandre s'éloigner, emportant avec lui l'amour de ma vie. J'ai beau vivre cela depuis presque deux ans, ce moment m'est toujours aussi difficile. Je ne m'y habitue pas et je déteste toujours autant d'être séparé de Malia.

Deux mains se posent sur mes épaules, la chaleur d'Aydan m'enveloppe aussitôt dans une bulle de réconfort, je ne suis pas mécontente qu'il soit resté avec nous après la randonnée.

- Ça va ? Tu préfères qu'on reporte le dîner ?

Ma tête se pose contre son torse et mes paupières se ferment un instant.

- C'est OK. Je récupère mes affaires et nous pouvons partir.

Je rentre chez moi, file dans ma chambre chercher mon trench-coat camel qui ira parfaitement avec ma paire de jeans et mes Stan Smith, je sors de la pièce et attrape mon sac à main en passant dans le séjour. Je quitte ma demeure et verrouille la porte pour rejoindre Aydan qui m'attend devant sa voiture.

Plus j'avance, plus il sourit et plus mes lèvres s'étirent naturellement. Qu'il est beau dans son chino beige, sa chemise bleu nuit et son bomber noir. Simple et efficace comme toujours.

- Je n'ai pas eu l'occasion de te le dire, mais tu es très beau.

Sa tête s'incline à mon compliment.

- T'es pas mal non plus. Je vois que madame a troqué ses Tim' contre des Stan, c'est surprenant.

Je pouffe en silence.

- Disons que les Stan sont plus légères et me conviennent mieux en ce moment, mais les Tim' restent indétrônables dans mon cœur.

- Le contraire m'aurait vraiment étonné.

Je fais le tour et monte en voiture, tandis qu'Aydan s'installe et démarre pour prendre la direction de la crêperie.

- Je suis content que tu aies accepté mon invitation.

- Je sens comme de la surprise dans le ton de ta voix, non ?

- Je le reconnais, après cette grosse journée, je pensai que tu aurais refusé.

- Avoue, c'est pour ça que t'as demandé et t'es deg que j'aie dit oui, le taquiné-je.

Ses yeux quittent la route un court instant pour se poser sur moi, puis prêtant à nouveau son attention à sa conduite, il rétorque :

- Je suis percé à jour ! T'es chiante de si bien lire en moi.

Je m'esclaffe et lance un juron à son égard qui le fait marrer. Ce n'est pas grand-chose, une boutade parmi tant d'autres, mais ce petit moment simple et complice me fait quelque chose au fin fond de la poitrine. Ça réveille davantage mon envie de me laisser aller, de le retrouver. Je suis tellement bien avec lui, tellement sereine que c'en est addictif. Plus les jours passent, plus nous nous rapprochons, et plus je désire le voir revenir entièrement dans ma vie. Mon Aydan !

Nous arrivons à destination, Aydan s'est garé à quelques pas de la crêperie, alors nous terminons le trajet à pieds. De l'extérieur, l'endroit ne paie pas de mine, s'il ne m'avait pas fait découvrir le lieu, je ne serai jamais venue de moi-même. Quel gâchis ! Nous pénétrons dans l'établissement, il n'y a pas beaucoup de monde, l'hôtesse nous accueille et nous demande si nous ne sommes seuls, après confirmation, elle nous dirige vers une table pour deux et nous donne la carte avant de s'éclipser.

J'observe la salle, la lumière dorée des appliques murales se réfléchit sur les murs de pierres avec douceur et plonge la pièce dans une ambiance feutrée que j'aime beaucoup. Il se dégage une certaine intimité qui ne me laisse pas de marbre et je meurs d'envie d'arrimer mes doigts à ceux d'Aydan, toutefois, je me retiens. Lui est à l'aise avec ça, moi pas encore tout à fait, je préfère le laisser prendre les devants.

Nous Étions Destinés | Tome 1 et 2 |Où les histoires vivent. Découvrez maintenant