Sean
Sarah et moi, nous sommes donnés rendez-vous devant l'entrée du bar, voilà cinq minutes que j'attends dans le froid et que je marche en long et en large pour me réchauffer, tout cela afin d'être le premier et pouvoir l'accueillir. Pour une raison qui m'échappe, elle me rend nerveux et Zorah a raison, je perds tous mes moyens quand il s'agit d'elle. Une bande de personnes arrive à ma hauteur et me tire de mes songes.
- Qu'est-ce que tu fous là ? m'interpelle une voix agressive.
- Bonsoir à toi aussi, petit frère.
- La ferme ! Tu veux quoi ? Et qui t'as dit que je serais là ?
Je m'esclaffe.
- Le monde ne tourne pas autour de toi, Aydan. Tu devrais le savoir.
- On entre, tu nous rejoins ? nous interrompt, la petite minette qui travaille avec lui.
Aydan acquiesce et revient à moi.
- J'ai un rendez-vous, et crois-moi si j'avais su que c'était devenu ton refuge, j'aurais changé d'endroit
- Un rendez-vous dans un bar de sport ? T'es sérieux mec ?
- Elle apprécie le hockey, visiblement.
- Intéressant.
Il m'offre un sourire narquois qui ne me rassure pas. Je n'ai pas envie qu'il vienne mettre la zizanie dans ma rencontre avec Sarah, pourtant ça serait tout à fait légitime avec tout ce que je lui ai fait subir. Soudainement, je réalise et comprends ce qu'il a pu ressentir lorsque je suis revenu en ville dans le but de lui chiper Zorah.
- Reste à ta place, Aydan !
Nouveau sourire.
- Je serai aussi sage que tu l'as été.
Je déglutis avec peine. Depuis le début, ce rencart s'annonce catastrophique, mais là ça dépasse tout ce que j'imaginais. Je décide donc de jouer le tout pour le tout afin de déstabiliser mon frère.
- Alors, t'as parlé à ta femme ?
Son visage se ferme, ses sourcils se froncent, puis il ricane amèrement.
- À en juger par ce que j'ai vu et entendu, hier, elle n'a plus rien de ma femme.
Il crache ces mots acides, je feins de ne pas être au courant, peut-être que je grappillerai des informations concernant ces deux idiots qui semblent ne plus savoir se comprendre.
- Dis-m'en plus pour voir.
- Elle ne m'a pas décroché un mot, pas un regard. En revanche, j'ai bien compris que mon employé en pinçait pour elle et qu'elle n'était pas indifférente. Alors non, elle n'est plus ma femme. Non, je ne lui ai pas parlé, et ouais, elle peut aller se faire foutre. Je ne veux plus rien entendre, plus rien savoir. Ely me baratine à coup de « tu lui manques », toi tu me pousses encore et toujours à lui parler, mais la vérité, c'est que vous interprétez tout de travers. La femme que j'ai aimée et qui fut naguère la mienne m'a viré de sa vie, et bien que nous ayons des amis en commun, elle m'a clairement fait comprendre par ses actes que rien n'avait changé. Alors, gardez tous vos spéculations pour vous, vous serez sympathiques.
Abasourdi par tant de hargne envers celle qu'il aime, je ne réagis pas et il me plante pour rejoindre ses collègues. Seul comme un con, je cherche encore comment il peut se tromper à ce point sur Zorah et inversement. Ce sont eux qui interprètent tout de travers, ils s'entêtent à ne pas voir les choses telles qu'elles le sont, et ils perdent du temps pour rien. Je n'en reviens pas qu'on puisse être aussi cons.
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Nous Étions Destinés | Tome 1 et 2 |
Romance⚠️ Attention! il s'agit d'un premier jet, les corrections ne sont pas faites ⚠️ Trigger Warning : Violence, maltraitance infantile, sexe, mort, deuil prénatal, vulgarités. Les ténèbres ne se trouvent pas seulement dans les endroits sombres. Elles s...