Nous Étions Destinés | Tome 1 et 2 |

56 - Sur quelle planète, je viens d'atterrir ?

Aydan

Sur quelle planète, je viens d'atterrir ? Depuis que j'ai quitté For The Ragnarok, je ne suis pas bien, parce que la situation est gênante et que j'appréhende sa réaction, et tout ce qu'elle trouve à me répondre quand je l'informe que j'ai vu une autre nana à moitié à poil c'est un pauvre « c'est tout ? », comme si elle n'en avait rien à secouer alors qu'il y a quelques jours, elle me tapait une sorte de crise de jalousie par rapport à Amélie ? Je ne la comprends pas, et si elle me resserre son couplet sur le fait que je ne lui dois rien, je ne donne pas cher de mon calme.

- Comment ça, c'est tout ? grogné-je.

Zorah est assise en face de moi, son visage n'exprime plus la moindre trace d'inquiétude.

- Je m'attendais à pire, hausse-t-elle les épaules.

- Tu te fous de ma gueule ? Y a quoi de pire que ton... Non ! Tu sais quoi ? Oublie ça !

Putain de merde ! Elle me fout les nerfs à battre le chaud et le froid à longueur de temps comme ça. Je me lève et enfile ma veste.

- Tu fais quoi ?

- Je ne sais pas sur quel pied danser avec toi et ça me gonfle. Donc je préfère me tirer avant de partir en vrille.

Si la surprise habille son visage dans un premier temps, très vite son regard noir me promet des mots que je ne vais pas aimer entendre. Elle se lève, ses yeux ne quittent pas les miens, aucun son ne sort de sa bouche, mais d'un geste de la main, elle me montre la direction de sa porte.

Je suis dégouté. Je pensais qu'elle regrettait sincèrement ce qu'elle m'a fait subir, mais je réalise qu'encore une fois, je ne compte pas pour elle.

Je secoue la tête lentement en sentant la rage m'envahir, puis je sors de chez elle en claquant la porte. Mais quelle bonne femme à la con ! Il n'y a pas une seule fois où elle réagira comme il faut, c'est hallucinant. Le cœur battant à tout rompre, j'avance dans la nuit avec l'espoir que le trajet jusqu'à l'appartement de Rome me ferra retrouver mon calme.

Lorsque j'arrive devant la porte de mon ami, je suis toujours agité et j'espère que cette soirée m'aidera à me détendre un minimum. Je frappe et entends mon hôte me gueuler d'entrer, je m'exécute, enlève mes chaussures et rejoins mes amis dans le salon.

- Salut, mec ! s'exclame Tony depuis le fond du canapé avec une bière bien entamée à la main. T'as la gueule d'un mec prêt à péter des genoux.

- Tu veux une bière ? demande Rome en passant à côté de moi pour aller dans sa cuisine.

- Ouaip, je ne suis pas contre, réponds-je à mon hôte.

Je m'installe sur le canapé, Tony m'observe en long et en large, il s'approche de ma tronche, ferme un œil et m'inspecte comme un crétin.

- Qu'est-ce que tu fous ? râlé-je.

- J'essaie de deviner pourquoi t'es en colère.

- Et ça donne quoi ? souris-je, malgré moi.

- J'hésite entre ton frangin et ta nana, mais je penche plus pour Zorah, parce qu'avec Sean tu serais débraillé et t'aurais probablement du sang sur les mains.

Rome arrive, me tend une Corona et se pose sur son fauteuil.

- Il a raison. Qu'est-ce qu'elle a fait ?

- Ce qu'elle n'a pas fait plutôt...

- Raconte, on est de bons conseils. Enfin surtout moi, parce que lui, à part penser avec sa bite, il ne fait pas grand-chose.