63 - Tu me prends pour une tarée ?

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Aydan

Alors que mon coaching avec Christophe se termine, je le félicite pour tous les progrès qu'il a effectués, mais aussi pour son physique qui se développe d'une manière harmonieuse.

Après son départ, je me rends dans les vestiaires pour me doucher et me changer, parce que dans une demi-heure, je dois rejoindre mes princesses chez elles pour notre journée ensemble. Malia a proposé une randonnée pédestre, j'adore ça, alors j'ai tout de suite accepté, Zorah en revanche n'est pas trop convaincue par rapport à son bassin.
Je comprends tout à fait alors, pour la rassurer, je lui ai dit que si elle avait mal nous ferions demi-tour et que je la porterai sur mon dos. Évidemment, mon argument à faire rire Malia, mais ça mère ne semblait pas sereine, même si nous avons réussi à la convaincre.

Une certaine excitation coule dans mes veines, je me sens bien, je suis heureux de pouvoir passer du temps avec elles, cette randonnée de quatre heures et demie me comble au plus haut point.

Je sors des vestiaires, salue rapidement Ely qui me souhaite une belle journée avec mes nanas, puis je prends la route jusqu'à chez moi pour récupérer mon sac à dos et fonce directement jusqu'à la demeure qui naguère était la mienne et qui j'espère le redeviendra bientôt. Quelques minutes plus tard, je me gare et remonte l'allée pour frapper à la porte. Malia m'ouvre avec un sourire gigantesque collé sur le visage, quand je me baisse pour l'embrasser elle me chuchote que sa mère est un peu stressée. J'entre et retrouve ma belle dans la cuisine, je franchis à peine le seuil qu'elle relève la tête vers moi. Son regard rempli d'inquiétude me broie le ventre.

- Mal, toutes tes affaires sont prêtes ? demandé-je à la petite.

- Oui, mais je dois ranger ma chambre avant de partir.

- Alors, vas-y, princesse, plus vite c'est fait, plus vite on est parti.

Elle s'exécute et je me retrouve seul avec ma femme. J'avance doucement vers elle et la pousse à me faire face.

- Qu'est-ce qui ne va pas ?

- Je...

Ses iris se couvrent d'un voile translucide, elle baisse aussitôt la tête.

- Tu as peur d'avoir mal ?

Elle hoche la tête et demeure silencieuse. Je passe alors mes mains sur son minois pour le relever, son regard plonge dans le mien.

- La douleur c'est toi qui vas la faire apparaitre, parce que tu es convaincue de ne pas y arriver. J'ai choisi une rando facile...

- Seize kilomètres c'est facile pour toi, pas pour moi, me coupe-t-elle.

- Zorah, ces kilomètres tu les parcours tous les jours sans t'en rendre compte et je ne t'aurais pas proposé cette piste, si je ne t'en pensais pas capable. Vois ça comme un test, en plus aujourd'hui, on a la chance d'avoir un temps clément, on va passer un bon moment et tu ne penseras même pas à ton bassin.

- Et cette nuit qui est-ce qui va morfler ?

- Je te promets qu'on fera une séance d'étirements en rentrant. Tu te poses trop de questions et tu te mets trop de pression, Bae. Détends-toi, ce n'est qu'une balade, et si on ne la termine pas ce n'est pas grave, s'il faut que je fasse demi-tour pour me rapprocher au max avec la voiture, je le ferai, tenté-je de la rassurer.

- Tu me prends pour une tarée ?

Sa question ne dégage aucun humour, elle me la pose vraiment et je déteste ça. Je hais qu'elle ait perdu sa confiance en elle parce qu'une folle alliée s'en est prise à elle. Je hais qu'elle paie les pots cassés pour avoir voulu me sortir des griffes de ma génitrice.

Nous Étions Destinés | Tome 1 et 2 |Où les histoires vivent. Découvrez maintenant