7 - T'es une grande malade

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❤️ Zorah ❤️

Je me rends sur la terrasse du bar, une chance pour moi, il n'y a pas un chat. J'approche de la barrière et l'empoigne en remettant chaque chose à sa place dans mon esprit. Ce soir, je suis l'embrouilleuse de service, mais en même temps tout ce serait bien passé si la mère d'Aydan n'avait pas été odieuse avec Ely et si ce connard d'ivrogne ne l'avait pas insultée de « salope ». Je n'ai fait que défendre mon amie.

Je pratique un exercice de respiration qui a la faculté de m'apaiser, l'adrénaline fait place à la raison, je prends conscience que j'ai été bien trop hardie et que ça aurait pu très mal finir. Je secoue la tête négativement en désapprouvant ma propre conduite lorsque j'entends un grondement derrière moi, je sursaute et me retourne.

C'est Aydan ! L'expression de son visage ne me dit rien qui vaille et mon corps se tend de nouveau comme un arc. Il s'en aperçoit et met le plus d'écart possible entre nous en allant s'installer à l'autre bout de la terrasse. J'apprécie l'effort et m'accoude à la rambarde.

— C'était stupide ta façon d'agir, tonne-t-il, de sa voix ferme.

Super ! Il est venu me saouler.

Je soupire et réponds, lasse :

— Je n'ai pas besoin de leçons de morale, Aydan.

Il m'ignore et poursuit sur un ton plus doux :

— Stupide, mais appréciable ! Enfin, ça dépend de quel point de vue on se place. Ce connard n'a sans doute pas apprécié autant que moi.

Serait-il en train d'approuver mon emportement ? Non, impossible ! Jay serait du genre à m'applaudir, mais pas Aydan. Certainement pas cet homme qui cherche à m'évincer de la vie de sa cousine.

— Qu'est-ce que tu veux ? Pourquoi t'es là ? demandé-je, sur la défensive.

Il hausse les épaules et répond :

— Je veux juste savoir comment tu vas?

C'est le monde à l'envers! Depuis quand s'intéresse-t-il à moi ?

— Je vais bien ! réponds-je sur le même ton que sa question.

Il hoche la tête et reprend :

— OK ! Et c'était quoi, ça ? questionne-t-il, en désignant le bar de la tête.

C'est à mon tour de hausser les épaules.

— Je me suis laissée emporter ?

— J'ai cru comprendre, ouais...

Il laisse sa phrase en suspens et reprend après quelques secondes :

— Je croyais que tu ne pratiquais pas d'autres sports de combat ? Pourtant, c'est bien un art martial que tu as utilisé pour te défaire de sa saisie...

Sa question sonne comme une accusation, mais je ne lui en tiens pas rigueur et réponds, un sourire aux lèvres :

— Je n'en pratique pas d'autres. Simplement, ça a son avantage de servir de cobaye à un combattant de MMA. Il faut croire que mon frère ne m'apprend pas que des conneries.

Aydan s'esclaffe, son rire est franc et que c'est beau à entendre ! Moi qui pensais avoir affaire à un ours mal léché, je me rends compte qu'il y a peut-être de l'espoir et qu'il n'est pas si aigri que ça. Je me détends sous son rire et me surprends à aimer ce bruit au point de vouloir l'entendre plus souvent.

— T'es une grande malade.

Ça m'arrive de l'être, oui...

— C'est un compliment ? demandé-je, en regardant mes converses.

Nous Étions Destinés | Tome 1 et 2 |Où les histoires vivent. Découvrez maintenant