56 - Zorah est mon propre soleil

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Aydan

Zorah se douche, en attendant mon tour, j'observe toutes ces choses dans sa chambre qui m'en disent davantage sur elle.

Son lit pont gris, les peluches qui trônent sur son matelas, l'étagère à l'entrée de la pièce où reposent quelques livres et tout un tas de babioles. Je passe en revue ses murs recouverts de photos et posters lorsque mes yeux se posent sur un pêle-mêle d'Alexandre et elle, ils ont l'air amoureux, puis j'observe un cliché que j'aurais préféré ne jamais voir. La jalousie monte en moi accompagnée d'un grondement.

J'ai devant les yeux, ma femme enceinte, dans une sublime robe blanche qui met son ventre en valeur, se tenant au bras d'un homme qui n'est pas moi. Zorah respire la joie de vivre. L'amour et sa grossesse la font rayonner, et mon cœur manque un battement sous cette constatation. En effet, son mariage n'a pas été que déception, elle a été assez heureuse avec Alexandre pour se s'unir, pour partager un nom, pour partager une vie et mêler leur sang.

J'ai envie de la faire totalement mienne, de l'avoir comme lui l'a eue. Je ferme mes paupières, serre les poings. Mais quel connard que je suis. Elle n'est pas un objet et je ne dispose d'aucun droit sur elle. Je m'en veux de cette jalousie mal placée, finalement, je ne vaux pas mieux que son ex-mari.

Deux bras se referment avec douceur sur mon abdomen tandis qu'une tête se pose contre mon dos.

- Ces photos ne devraient plus être ici.

- J'ai tendance à oublier qu'on a eu une vie avant de se trouver, dis-je plus brusquement que je le voulais.

- Aydan, je manque de tact et j'en suis désolée, chuchote-t-elle en caressant mon torse.

Mes yeux se referment sous sa douceur et ses excuses. Je me tourne pour la garder dans mes bras, l'embrasse sur le front. Après un instant, je déclare :

- Je vais aller me doucher.

Elle acquiesce et s'écarte. Je sors de sa chambre avec mes affaires, m'enferme dans la salle de bain et me lave sans attendre.

Elle vient de s'excuser et pense sûrement que je lui en veux, alors que c'est après moi que j'en ai. Je me dépêche de terminer pour la retrouver, mais quand je reviens dans la chambre, elle est vide. Du bruit au rez-de-chaussée me parvient, je descends, la cuisine est allumée, je pénètre dans la pièce et surprends ma femme en train de se préparer une tartine de pâte chocolatée. Elle est incorrigible, je m'approche à pas de loup et murmure :

- Petite fringale à presque 3 h 30 du matin ?

Dans un sursaut, elle lâche sa cuillère pleine de chocolat, avant de me regarder interloquée.

- T'es fou ! Vois un peu le gâchis que je viens de faire.

Je ricane silencieusement et lui chipe son morceau de pain des mains.

- Eh ! Mais c'est à moi, se plaint-elle.

Je croque dedans avant de le lui rendre et glousse devant sa moue.

- Et ça te fait rire, gros malin ? demande-t-elle en m'envoyant une tape sur le bras.

- Je t'aime, Bae !

- T'as de la chance que moi aussi, je fais l'impasse sur ton erreur, mais ne recommence plus jamais, me menace-t-elle en souriant.

- T'es presque convaincante.

- Tais-toi ! Laisse-moi manger, et fais-t'en une.

Je secoue la tête négativement et l'observe, je pourrais passer l'éternité à le faire sans ouvrir la bouche tant elle me fascine. Ses iris plongent dans les miens pendant un court instant, et elle demande :

Nous Étions Destinés | Tome 1 et 2 |Où les histoires vivent. Découvrez maintenant