21 - En voiture, Simone !

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Zorah

Aydan s'en va. Je regrette de le voir partir, j'aime tellement sa présence et surtout j'adore être dans ses bras. J'ai encore du mal à croire que nous sommes un « nous ». Quand il est venu cet après-midi, je ne savais plus où j'en étais. Coucher avec un homme et me faire embrasser par un autre n'est pas dans mes habitudes, je me suis sentie terriblement mal après le baiser d'Alexandre. J'avais l'impression de trahir Aydan, alors que rien n'était officiel entre nous. J'en veux au père de ma fille de m'avoir mise dans cette situation et quand nous reparlerons de cet épisode, il va bien comprendre que je ne veux plus de lui. Jamais !

Je prépare mes affaires afin de tout avoir sous la main, demain et vais me doucher. Une fois prête à aller au lit, je fais un saut dans la chambre de Malia. Je m'approche d'elle, dépose un baiser sur son front en lui soufflant que je l'aime et je vais me coucher.

Ce matin, le réveil a à peine eu le temps de sonner que déjà nous étions dans la cuisine pour le petit déjeuner. À présent, nous sommes habillées, nos affaires sont dans le coffre et j'ai coupé ce qu'il fallait au niveau du compteur. Pourtant nous ne sommes toujours pas en voiture.

- Mal, m'écrié-je depuis l'entrée, tu attends le déluge pour pointer le bout de ton nez ?

La petite frimousse de ma fille apparaît pleine de larmes, je me baisse à sa hauteur et lui demande ce qu'elle a.

- J'ai perdu Pilou, renifle-t-elle.

Je souris et réponds en essuyant ses joues :

- Si tu m'avais demandé, tu n'aurais pas ces vilaines larmes aux yeux. Pilou t'attend sagement là où tu l'as laissé, c'est-à-dire dans la salle de bain.

Elle court le chercher et revient en souriant pour me faire un câlin et chuchoter son remerciement. Je la serre contre moi et lui dis :

- Rien n'est perdu tant que je ne le déclare pas, tu devrais le savoir.

J'embrasse son front et me relève.

- En voiture Simone ! m'exclamé-je en montrant l'automobile du doigt.

- OK, chef !

Malia se précipite dans l'automobile et s'attache, pendant que je ferme la maison en insistant sur la clenche pour vérifier que c'est bien fermé à clé. Puis, je rejoins ma minette et nous voilà parties pour deux heures et demie de route avant d'arriver chez nous, à Calais.

Ma playlist tourne dans l'habitacle, Malia est concentrée sur sa console et chantonne de temps à autre avec moi.

- Maman, on va voir tonton ? demande-t-elle soudainement en souriant.

Je fais la moue et son sourire s'efface.

- Non, petit chat. Tonton va bientôt avoir un combat et il doit s'entraîner.

- C'est dommage, marmonne-t-elle.

- Ouais, je trouve aussi. Il saoule de ne jamais être là quand on vient.

Malia pouffe en hochant la tête et je poursuis :

- Mais, il a dit qu'il viendrait nous voir chez nous quand il pourra.

- D'accord, dit-elle en retournant à sa console.

Après une heure et demie de conduite, Malia s'endort. Je baisse le volume et continue de pousser la chansonnette. Nous engloutissons les kilomètres et les derniers sont d'une lenteur extrême comme à chaque fois. Lorsqu'enfin je me parque devant chez ma mère, Malia se réveille comme si elle l'avait senti.

- On est arrivée ? demande-t-elle la voix éraillée.

- Oui mon chat !

Elle lance un petit cri de joie me faisant sourire, tandis que j'envoie un rapide message à Aydan pour l'avertir que nous sommes bien arrivées. Alors que nous sortons de la voiture, la porte de la maison qui nous fait face s'ouvre sur une petite femme. Ses cheveux ébène sont attachés en chignon qui dégage son visage aux grands yeux bleus océan et au sourire rayonnant. Ma mère nous accueille chaleureusement comme à son habitude et je retrouve la sécurité de mon chez-moi en un instant.

Nous Étions Destinés | Tome 1 et 2 |Où les histoires vivent. Découvrez maintenant