Nous Étions Destinés | Tome 1 et 2 |

1 - Il m'a libérée de ma dernière entrave

❤️ Zorah ❤️

Octobre 2017

Ça y est ! Je suis officiellement divorcée. Alexandre et moi c'est vraiment terminé et ce soir, je compte bien trinquer à ma liberté.

J'entre dans le bar de Fred, le conjoint de mon associé et m'installe au comptoir. Lorsqu'il a fini de servir ses clients, il s'approche et me fait la bise.

— Alors, ma belle, te voilà libre comme l'air ?

— D'après le juge, oui, dis-je en souriant. Du coup, je viens boire un verre à mon nouveau départ.

— Et tu as bien raison, tu mérites le meilleur ! Qu'est-ce que je te sers ?

— Merci, Fred, t'es un amour. Va pour une flute de champagne, s'il te plait.

Il s'exécute, je le remercie et le laisse s'occuper de ses autres clients. Comme souvent au bar, un groupe amateur joue, je tourne alors mon tabouret et apprécie la prestation du groupe. Ils sont jeunes, la vingtaine peut-être, l'effervescence et l'euphorie les habitent et ça se ressent dans leur musique que j'apprécie.

Le chanteur me lance un clin d'œil, je lui réponds par un sourire et me retourne vers le bar. Je ne suis pas habituée à ce que l'on me remarque où du moins je ne suis pas habituée à regarder les hommes ni à remarquer leurs attentions à mon égard. C'est assez nouveau pour moi et j'ai parfois tendance à me sentir mal à l'aise en pensant que je trahis Alex. Je soupire longuement. Zorah, tu es libre. C'est vrai, je suis célibataire et libre de faire ce qu'il me chante.

Je tente d'analyser l'espace et jette une œillade sur la droite au même moment qu'un homme entre. Et quel mâle! Nos regards se croisent et je n'arrive pas à détourner le mien, je suis comme envoutée. Il se dégage de lui une force sauvage et bestiale. Il est grand, sa carrure est imposante et ses cheveux mi-longs et châtains ainsi que sa barbe de quelques mois se marient à la perfection avec son regard de glace. Cet homme a les yeux les plus déstabilisants et les plus perçants que j'ai pu croiser. Nous nous dévisageons et un sourire en coin se dessine sur ses lèvres ni trop fines, ni trop épaisses, elles sont parfaites.

L'homme s'approche de l'endroit où je me trouve sans rompre le contact visuel, je sens mon cœur palpiter et je deviens de plus en plus fébrile. J'ai du mal à assimiler ce qu'il m'arrive, d'autant que l'instant d'avant j'étais gênée par un simple clin d'œil. Toutefois, je ne peux pas nier que cet inconnu me plait physiquement, maintenant, reste à voir s'il me plaira autant quand il ouvrira la bouche. Il désigne le tabouret libre à côté du mien.

— Il est libre ?

Sa voix grave me fait vibrer, il a une telle prestance que c'en est presque intimidant. Je me ressaisis.

— Il faut croire, oui.

Il s'installe donc et fait signe à Fred qu'il désire la même chose que moi. Je finis ma flute et il me demande,

— Je peux vous en offrir une?

Libre ! J'accepte volontiers. Fred nous sert et m'observe avec un petit sourire, il approuve le fait que je me laisse approcher. Ma raison me lâche et je laisse cet inconnu faire. Il observe mon avant-bras où ma veste laisse entrevoir une rose et quelques perles de mon tatouage. Je sens que sa curiosité est piquée, toutefois lorsqu'il ouvre la bouche c'est pour me demander :

— Tu viens souvent ici ? Ça ne te dérange pas si je te tutoie ?

— Pas de soucis et oui je viens assez souvent ici.

— OK ! Et ce soir, tu trinques à quelque chose en particulier ?

Je fronce les sourcils et ne réponds pas dans l'immédiat. Il sourit et reprend,