Nous Étions Destinés | Tome 1 et 2 |

52 - Merci, Bae.

Zorah

Je me parque devant chez Alexandre et remarque que sa voiture n'est pas là. C'est étrange, mais je décide tout de même d'aller frapper à sa porte, si ça se trouve, c'est Ophélie qui l'a prise. Après quelques secondes, la porte s'ouvre sur la femme de mon ex-mari. Elle me fait entrer et m'informe qu'il est parti faire une course, mais qu'il revient vite.

Je profite de ce moment seule avec elle pour la remercier de sa patience à l'égard de ma fille, mais aussi envers moi, étant donné tout ce qu'Alexandre a fait pour nous lorsque j'étais à l'hôpital. Ophélie déclare qu'elle a agi comme il le fallait et que Malia n'a pas besoin d'une marâtre dans sa vie. Ce qui est on ne peut plus vrai. Je trouve l'attitude d'Ophélie très différente en comparaison de nos premières rencontres. Elle ne me toise plus, son regard n'empeste plus la jalousie, désormais, elle est posée.

La femme face à moi se risque à s'informer sur mon état par rapport à tout ce qu'il s'est passé. Mal à l'aise, je déclare que je fais aller au mieux, mais que ce n'est pas toujours facile, puis pour mon plus grand soulagement, Malia sort de sa chambre comme une furie et se rue sur moi. Je la réceptionne, la câline et l'embrasse. Alors que je suis sur le point de lui demander comment elle se porte, son père entre. Nous nous saluons et parlons un peu de leur semaine, sans nous attarder, pendant ce temps, Malia part récupérer ses affaires et nous retrouve pour dire au revoir à son père et sa belle-mère. Je lui laisse le temps nécessaire tout en me faisant discuter et lorsque qu'elle en a terminé, nous partons.

Sur la route, je lui demande si elle veut que je passe au drive, ce à quoi elle répond par la positive. Nous faisons une halte au fast-food, puis nous rentrons à la maison manger. Assise dans le salon, à dévorer nos sandwichs et nos frites, Malia me parle de sa soirée chez sa copine ainsi que de sa semaine à l'école. Elle me fait part de ses dernières notes, je la félicite pour son travail et lui avoue à quel point je suis fière d'elle.

Alors que je m'apprête à lui annoncer qu'Aydan et moi nous nous reparlons, une idée me vient et je passe cette information sous silence pour lui raconter ma soirée à Aquaboulevard sans évoquer mon retour foudroyant sur Terre. Malia se moque de Mily quand je lui explique de quelle façon elle s'agitait dans le bassin à vagues et boit mes paroles quand je lui parle de toboggans.

- Ça te dirait qu'on y retourne toutes les deux ? demandé-je, devant ses yeux pétillants d'envie.

- Oh, oui ! s'écrit-elle. Ça a l'air trop cool, maman.

Je confirme et lui promets de l'emmener prochainement. Après manger, elle rapporte son sac d'école et me fait signer ce qui doit l'être, puis elle range tout et va préparer ses affaires pour le lendemain matin. Sa tâche accomplie, elle me rejoint et nous nous installons devant la télé tout en nous câlinons avant l'heure du coucher.

Après ces derniers jours qui m'ont pas mal remuée, mes discussions avec Aydan, ses mots qui me font autant de bien que de mal, ma culpabilité et mon incapacité à évoquer cette part de l'histoire, dont il ignore tout, je dois dire que la présence de ma fille m'apaise énormément. Comme toujours, elle est ma bouée de sauvetage. Mon calme dans la tempête et je remercie la vie, je remercie le ciel de m'avoir offert cette merveilleuse petite fille.

Ce matin après avoir déposé Malia à l'école et vérifié qu'elle était bien inscrite pour manger à la cantine, je me rends au café pour préparer l'ouverture. J'allume les lumières, dépose mes affaires derrière le comptoir et commence à descendre les chaises des tables au fond de la salle quand j'entends la porte s'ouvrir dans mon dos. Je peste intérieurement contre moi-même d'avoir oublié de la verrouiller et me tourne pour avertir l'arrivant que nous sommes encore fermés. Ma bouche s'ouvre, mais aucun son ne sort.