55 - Bienvenue dans cette famille, piot !

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Aydan

J'appréhende les réactions, même si jusque là tout le monde s'est montré agréable et accueillant avec moi. Malia fait le tour de la table et nous rejoint, elle glisse sa main dans la mienne et se colle contre mon flanc comme pour appuyer les dires de sa mère. Sans qu'elle s'en rende compte, du haut de ses huit ans, cette petite fille vient de m'apaiser comme le fait souvent Zorah. Et au final, même si la famille de ma femme ne conçoit pas ou ne comprend pas notre situation, je m'en contrefous. Malia est la seule personne qui devait m'accepter et elle la fait.

Abrianna est la première à réagir, elle se lève et prend sa cousine dans ses bras, tout en me lançant un grand sourire, puis elle déclare :

- Mes félicitations à tous les trois, ce petit cœur va avoir le droit à un foyer remplit d'amour.

Les autres suivent le mouvement, des congratulations s'élèvent de tous les coins, et ce n'est pas des paroles dites en l'air. À les regarder, ils sont vraiment contents pour nous, alors qu'ils ne me connaissent même pas.

Quand ma femme m'a annoncé que son entourage était cool et ouvert d'esprit, je ne voyais pas ça comme ça. Je comprends mieux pourquoi la famille est sacrée pour elle. Nous nous réinstallons à nos places et continuons à festoyer.

Bertrand me ressert un verre de vin et déclare en souriant :

- Binv'nue dins cheule famile, tchiot !

- Même si je suis certaine qu'alcoolisé, tu comprends le ch'ti, je te fais quand même la traduction : « Bienvenue dans cette famille, piot ! » me taquine Zorah.

Effectivement, je n'ai pas eu de mal à comprendre les paroles de son oncle, mais je ne suis pas mécontent d'avoir une traductrice. Ce n'est pas aisé de décoder tout ce qui peut se dire, même s'ils font l'effort de mettre leur patois de côté.

J'avale une gorgée de vin, et ressens un certain émoi. Je n'imaginais pas qu'ils m'intégreraient aussi vite et aussi facilement, je me retrouve avec une nouvelle famille et lorsque je prends le temps de l'observer, je sens que je suis bien tombé. Mon regard capte celui de Brian, il sourit et lève son verre dans ma direction et j'en fais de même. Ma femme dépose un baiser sur ma joue et me chuchote en passant ses doigts dans ma barbe :

- Je t'avais dit que tu plairais à tous ces gins.

- Qu'est ce que je t'aime, toi.

- Tu as intérêt ! sourit-elle.

À la fin de la soirée, nous mettons tous la main à la pâte pour ranger que ce soit en cuisine ou dans le jardin, puis arrive le départ, les proches de Zorah s'en vont. Livia s'installe sur l'accoudoir du canapé en attendant sa sœur pour rentrer.

- Liv, t'es de la partie, ce soir ? s'informe ma belle.

Nous devons nous retrouver chez Abrianna pour le combat de Zayshann.

- Ouais, maman garde les enfants.

- OK ! Qu'est-ce qu'on ferait sans nos mamounes ?

- Je te jure. Heureusement qu'elles sont là.

Abrianna arrive dans le salon.

- C'est bon, on peut y aller ! Faut pas que je traîne, je dois préparer les boissons et les snacks.

- Je suppose que tu vas m'embaucher pour ça... geint Livia.

- Carrément, tu ne restes pas chez moi, les mains dans les poches, ricane-t-elle.

S'ensuivent des chamailleries entre sœurs. Je me rends compte qu'ils sont tous un peu fous et surtout je prends conscience de la différence entre la relation de chaque fratrie et la mienne.

Nous Étions Destinés | Tome 1 et 2 |Où les histoires vivent. Découvrez maintenant