Nous Étions Destinés | Tome 1 et 2 |

31 - Ça me laisse un arrière goût de déjà vu

❤️Zorah❤️

J'émerge doucement sous un bruit sourd, peu à peu je prends conscience que ça vient de chez moi. Quelle heure est-il ? J'attrape mon smartphone qui indique six heures. Merde ! Aydan était sérieux quand il a dit qu'il serait là à la première heure. Je sors de mon lit avec flemme pour aller lui ouvrir.

- T'as une sale tête ! s'exclame-t-il moqueur sans un bonjour.

Je fronce les sourcils d'agacement et lui ferme la porte au nez, mais il la bloque et entre chez moi sans mon autorisation. Je l'ignore et me rends dans la salle de bain afin de me démaquiller.

- Pas trop dur le réveil ? demande-t-il toujours avec son sourire narquois sur les lèvres.

Je lève mon majeur en l'air et me brosse les dents pour faire disparaître le gout pâteux laissé par ma petite dose d'alcool improvisée.

- Tu ne pouvais pas venir me prendre la tête un peu plus tard ? demandé-je en m'essuyant le visage.

- On était d'accord pour la première heure.

- Tu étais d'accord, j'étais ironique.

- Je ne l'avais pas remarqué, ça.

Je soupire, frustrée d'avoir dû quitter mon lit pour me retrouver face à cet énergumène.

- Attends au moins que j'aie fini de déjeuner pour déblatérer tes conneries d'excuses. Parce que je suppose que c'est ce que tu viens faire ? T'excuser ? dis-je d'un ton las.

- OK ! répond-il simplement.

Il n'est vraiment pas facile à cerner parfois et il ne sait décidément pas s'il est mâle ou femelle. On dit des femmes qu'elles sont compliquées, mais les hommes sont champions et nous surpassent, sur ce coup.

Je pénètre dans la cuisine, la plaquette de ma pilule vide sur la table me fait paniquer un instant, puis je me souviens de la pose de mon stérilet. Je lâche un soupir de soulagement, le petites frayeurs comme ça, de bon matin, je m'en passerais bien. Je reprends la préparation de mon petit-déjeuner tandis qu'Aydan s'installe sur une chaise et attend patiemment que je daigne lui accorder mon attention. Je m'assieds face à lui et pose mon regard sur sa personne avant d'avaler une longue gorgée de chocolat.

- Je crois qu'on a eu une première engueulade, déclare-t-il en souriant.

- Non, c'était une rupture ! claqué-je. Et dans tous les cas, on n'est pas à notre première embrouille.

Monsieur perd son sourire et passe sa main dans ses cheveux.

- J'ai mal réagi, je suis désolé. J'aurais dû te laisser parler,

- Ouais, t'aurais dû ! Et là, tu dois me laisser finir mon choco.

Il acquiesce et m'observe avec insistance. Je déteste ça et il le sait très bien.

- Vas-y ! capitulé-je. Dis ce que tu as à dire, tu me stresses à me regarder comme ça !

- OK ! Hier, je n'étais pas dans mon assiette et entendre que tu allais mettre un terme à notre histoire, alors qu'une demi-heure avant tu m'aguichais, ça m'a foutu les nerfs. Tu peux comprendre ça ? demande-t-il en haussant la voix sur la fin.

Et le voilà qui change encore d'attitude. Il est définitivement pire qu'une nana et je n'arrive pas toujours à suivre le rythme.

- Déjà, ne m'agresse pas dès le matin, sinon tu retournes d'où tu viens. Ensuite, la vraie question, ce n'est pas de savoir si je le comprends, mais de savoir si toi, tu peux comprendre que tout le monde ne cherche pas à te nuire ? Et pour finir, plus jamais tu me fais un coup pareil, ça va ! riposté-je d'une voix tranchante et à bout de souffle.