Nous Étions Destinés | Tome 1 et 2 |

12 - Bouge ton cul pour la récupérer

Aydan

Les jours passent et se ressemblent. La semaine dernière, Zayshann est passé à la maison pour nous dire au revoir, un nouveau combat se profile pour lui et il a dû reprendre ses entraînements. Il est donc resté toute la soirée avec Ely, Jay et moi. Il nous a donné des nouvelles de sa sœur qui suit scrupuleusement sa rééducation, en mentionnant le fait qu'elle avait hâte de sortir de l'hôpital. J'imagine comme ça doit l'agacer d'être dans cette chambre sans rien faire, je l'imagine aussi se démener pour pouvoir rentrer chez elle le plus rapidement possible. Je connais Zorah et à travers les récits de son frère, je sens toute son irritabilité, pourtant, je ne réagis jamais quand il parle d'elle, de toute façon Ely pose toujours les questions qui me brûlent les lèvres, alors je ne fais qu'écouter. Sauf ce soir-là, mais mes questions ne se sont pas portées sur Zorah, elles concernaient Malia. J'ai demandé à Zayshann si elle allait bien ? Si toute cette histoire ne l'avait pas traumatisée ? Et si elle parlait de nouveau puisqu'avant le réveil de sa mère, Malia ne dialoguait pas beaucoup. J'ai donc appris que ma petite poule s'en sortait bien mieux que sa mère et moi. Bien sûr, elle est triste pour Maze, mais d'avoir Zorah et son père pour la réconforter l'aide beaucoup et elle est redevenue elle-même. Zayshann m'a informé que la petite lui avait glissé que je lui manquais, mais elle ne parle pas de moi devant sa mère. Cette annonce m'a fait autant de bien que de mal, Zorah me hait tellement que même Malia ne lui parle pas de moi.

Au cours de la soirée, j'ai senti le frère de la femme que j'aime peu enthousiaste à son départ. Après discussion, il a avoué ne pas vouloir laisser Mily et encore moins sa nièce et sa sœur, même si cette dernière lui a clairement dit qu'il l'étouffait. Ce à quoi j'ai failli répondre instinctivement que j'étais là pour elles et qu'il pouvait partir tranquille, mais mon esprit n'a pas manqué de me rappeler le rejet de Zorah. Non, son abandon, parce que c'est ce qu'elle a fait, elle m'a abandonné.

Je devrais être en colère contre elle et j'ai essayé, mais je n'y arrive pas, dès que je songe à elle, je ne ressens qu'une immense douleur de ne plus l'avoir près de moi. D'ailleurs, si elle m'appelait maintenant, ou au milieu de la nuit, enfin n'importe quand, je rappliquerais illico parce que mon manque d'elle est invivable. J'ai même pensé plusieurs fois à aller lui rendre visite à l'hôpital, mais je revois toujours l'image de son regard rempli de dégout. Je pourrais y aller et la confronter, d'autant qu'elle ne pourrait pas fuir, mais lorsque je vois sa façon d'être avec sa famille, je me dis que l'idée est vraiment mauvaise et en y repensant, je n'aimerais pas qu'on agisse comme ça avec moi. Alors je freine mes idées à la con, et j'attends. Je deviens fou, je me languis d'elle et je rêve de son retour et je tourne en rond, mais j'attends comme un pauvre mec désespéré, enfin pas comme, puisque c'est réellement ce que je suis. Une épave et rien d'autre. Mes nuits sont toujours aussi courtes, mon esprit reste bloqué sur Zorah, Malia et Maze, mais puisque la première ne veut plus de moi, la seule façon que j'ai trouvé pour avancer et me relever, c'est For The Ragnarok.

Les travaux d'extension pour la salle ont commencé. William pourrait laisser ses employés gérer le chantier, mais non il est présent chaque jour et à même accepter que je mette la main à la pâte. Je bâtis mon antre de mes mains et ça a quelque chose de grisant même si c'est épuisant.

D'ailleurs, ça fait un bon moment que les gars de William ont terminé leur journée, mais je continue ma pose de carrelage sans me préoccuper de l'heure qu'il est. Not Dead Yet - Bullet For My Valentine tourne à fond dans le local, et tente d'empêcher mes pensées de vagabonder vers Elle, même si c'est mission impossible, quand soudain le volume baisse et qu'un sifflement se fait entendre.

- Et bien, tu ne chômes pas !

À peine arrivé que sa voix m'irrite, je sors de la pièce pour le retrouver.