15 - Tu as volé un bout du ciel pour moi, Malia?

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Zorah

Allongée devant un programme télévision qui ne m'intéresse pas le moins du monde, j'attends Malia, son père devait la déposer il y a une demi-heure déjà, je m'impatiente, mais dans un coin de ma tête, j'ai peur et j'espère qu'il ne leur est rien arrivé. Cette peur, je l'avais déjà avant l'accident, elle était tapie dans l'ombre, je me rends compte qu'aujourd'hui, elle prend de l'ampleur et je dois lutter contre. Je dois lutter de toutes mes forces pour ne pas nous faire vivre un enfer à toutes les deux. La porte de ma chambre s'ouvre et me sort de mes pensées dans un sursaut. Le rire de ma fille remplit la pièce, mais surtout mon coeur. Malia se rue vers moi en riant.

- Joyeux Noël, maman et pardon de t'avoir fait sursauter.

Mes craintes s'échappent, Malia les chasse comme toujours. Je prends ma fille dans mes bras et l'embrasse tendrement.

- Joyeux Noël, mon bébé. Tu as été gâtée ?

- Oui, s'écrit-elle alors que son père entre dans la pièce.

- Dis, petite sauterelle, c'est que tu cours vite.

Je souris en voyant mon ex-mari les bras chargés.

- Mais c'est quoi tout ça ? m'informé-je.

Je me redresse et m'apprête à lui venir en aide, mais il me stoppe et demande à notre fille de le faire à ma place.

- Et bien, il y a tes cadeaux pour Malia, celui de Mal pour toi et maman a préparé un rôti de porc en cocotte et des pommes de terre comme tu aimes. Elle voulait faire un chapon, mais elle s'est souvenue que tu ne courrais pas après la volaille. Donc voilà comment je me retrouve à faire le service de midi.

Je pouffe doucement. Nadine est un amour. Son attention me va droit au coeur. Malgré qu'Alexandre et moi sommes divorcés, je m'entends toujours très bien avec ses parents et ses frères. D'ailleurs, lorsque je retourne à Calais, il n'est pas rare que je passe un peu de temps avec eux à partager un apéritif, une balade, un café... C'est tout naturellement que nous sommes restés en bonne entente. Même ma mère côtoie Nadine, je dirais même qu'elles ont toujours été proches depuis leur rencontre et que notre divorce n'a pas entaché leur amitié. Ce qui est une très bonne chose pour Malia et pour elles aussi.

- Tu remercieras ta mère pour moi, s'il te plaît. Son attention me touche énormément. Cela dit, elle aurait pu venir me faire un petit coucou.

- Je le ferai et tu sais que pour elle, tu fais toujours partie de la famille. Maman n'a pas voulu venir de peur d'être trop émotive et te miner le moral, mais elle t'embrasse.

- Ne dis pas que je fais partie de la famille devant Ophélie, elle va me détester, souris-je.

- Ce n'est pas faux, j'en prends bonne note. Enfin, je dis ça, mais elles ont eu l'air de bien s'entendre, hier soir. Hein, Mal qu'est-ce que tu en penses ?

Ma fille me regarde avec de grands yeux, sa grimace en dit long.

- Euh... Papa, mamie coquine n'aime pas du tout Ophélie. Elle me l'a dit quand elle m'a couché et même après elle a dit qu'aucune de tes nouvelles nenettes ne seraient mieux que maman.

Je m'esclaffe instantanément, tandis qu'Alex ne sait plus quoi dire. Mon rire redouble devant son air déconfit.

- Cette Mamie Coquine est un sacré phénomène, déclaré-je.

- T'es sûre que tu n'inventes pas ? demande Alexandre.

Malia fixe son père, interloquée.

- Mais, non c'est vrai, elle me l'a dit, t'as qu'à lui demander d'abord.

Nous Étions Destinés | Tome 1 et 2 |Où les histoires vivent. Découvrez maintenant