67 - Vous vous draguez ?

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Zorah

Mes pensées oscillent entre les événements d'hier et l'absence d'Aydan à la salle ce matin. Il s'est rendu à For The Ragnarok, pour régler l'affaire Amélie. Lorsqu'il nous a rejoints, il avait l'air contrarié, mais il n'en a pas parlé outre mesure. Il semblerait qu'elle ait de véritables sentiments pour lui. Ça m'effraie. Pas par rapport à lui, mais je ne sais pas ce à quoi je dois m'attendre avec Amélie, maintenant qu'il l'a renvoyée. Après ce qu'il s'est passé avec l'autre folle, je me prépare à tout. C'est sûrement débile de penser comme ça, mais j'ai appris que par vengeance, les gens sont prêts à tout. Donc, cette semaine à Calais tombe à pic, je n'aurai pas à m'inquiéter, mais j'appréhende un peu notre retour à Creil. J'espère que ça ne durera pas et que cette crainte s'envolera rapidement.

L'asphalte défile sous les roues de la voiture, aussi vite que le paysage sous mes yeux. Malia est happée par sa console et Aydan nous conduit tout droit vers mon Nord natal. Il m'a quasiment supplié de le laisser monter en voiture avec nous pour ne pas supporter les petites remarques incessantes d'Ely concernant Amélie. J'avoue que depuis qu'elle a appris ce qu'il s'est passé, ma meilleure amie n'y va pas avec le dos de la cuillère et les « je t'avais prévenu » pleuvent à tout va.

La main d'Aydan se pose sur ma cuisse, sa chaleur se propage dans mon corps et me ramène au moment présent.

- Je dois prendre la prochaine sortie, on est d'accord ?

J'observe ce qui nous entoure, paysage, panneaux et me resitue sans difficulté. Dans une vingtaine de minutes, nous serons arrivés à bon port.

- On l'est !

- Maman, c'est quand que je vois mamie coquine ?

- Un jour dans la semaine ! ricané-je. Mercredi ou jeudi, elle doit me le confirmer, parce qu'elle veut que tu passes toute la journée avec elle, papou et peut-être que tonton sera là, mais rien n'est sûr.

- Lequel ?

- Orion.

- Trop bien ! En plus, je ne les ai pas vus beaucoup papou et tonton, la dernière fois.

- Ben, voilà, ça sera l'occasion de les embêter un peu.

Elle acquiesce tout sourire et reporte son attention sur son jeu. Pour ma part, je pose ma main sur celle d'Aydan, aussitôt, il tourne la tête vers moi et m'offre ce sourire qui ne cesse de me faire craquer. Qu'il est beau que je l'aime ! Quand il repose ses yeux sur la route, je continue de l'observer. Il a été chez le coiffeur dans la semaine, sa coupe undercut est légèrement différente de ce qu'il a l'habitude de faire, il a opté pour la latérale et je reconnais qu'il absolument sexy avec cette coiffure. Sa barbe aussi a eu le droit à un petit rafraichissement, malgré qu'elle lui mange les joues, elle est plus courte, surtout au niveau du menton. Toutefois, mes doigts se perdent toujours dedans, d'ailleurs, mes membres me picotent tant l'envie de les plonger dans sa barbe me démange.

- La marchandise te plaît ? s'informe-t-il sans quitter la route des yeux.

- Difficile d'en être autrement, avoué-je, en souriant.

Je me tourne vers Malia quand je l'entends ricaner, nos regards s'arriment, son sourire se fait plus grand.

- Vous vous draguez ?

Je pouffe doucement et acquiesce, tandis qu'elle lève son pouce en l'air en signe d'approbation. Je secoue la tête, puis me repositionne correctement.

Alors que nous approchons de chez ma mère, j'indique la route à suivre, mais mon chauffeur semble avoir une très bonne mémoire et actionne plusieurs fois ses clignotants avant que je lui dise où tourner. Très vite, nous arrivons devant la demeure qui m'a vue grandir. Aydan se gare et dans le rétroviseur, je vois que Jay en fait autant. Il était convenu de prendre une location à cinq en comptant ma choupette, mais quand j'ai annoncé notre venue à Calais, ma mère a insisté pour que nous venions chez elle. Selon ses dires, c'est ridicule de dépenser une fortune dans une location, alors qu'elle a de la place. Elle a raison, mais tout de même, la pauvre ne sait pas où elle met les pieds avec nous cinq sous le même toit. Cela dit, je suis ravie d'être chez moi et surtout je ne dis jamais non aux plats de ma maman.

Nous Étions Destinés | Tome 1 et 2 |Où les histoires vivent. Découvrez maintenant