Chapitre 89 : Cinquième année : La semaine précédente

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Vendredi 23 avril 1976

"Bon après-midi, M. Lupin", le professeur McGonagall a souri quand il est entré dans son bureau.

"Bon après-midi, professeur." Il répondit poliment en s'asseyant sur la chaise en face de son bureau.

"Vous êtes tous prêts pour vos examens ?"

"Er... Je pense que oui."

" J'ai toute confiance en vous ", sourit-elle - le sourire de McGonagall n'était donné que lorsqu'elle estimait que la situation le méritait. Pour cette raison, Remus a souri en retour.

La sorcière d'âge moyen baissa les yeux sur un tas de parchemins lissés devant elle. Des notes de ses autres professeurs, peut-être. Elle s'est raclé la gorge, a levé les yeux et a souri à nouveau : "Vous avez obtenu d'excellents résultats pendant votre séjour à Poudlard."

"Pas tout le temps", murmura-t-il en pensant à ces mois gâchés en première année.

"Vous êtes un préfet", poursuivit McGonagall, "un jeune homme généralement bien élevé et réfléchi. Vous semblez exceller dans votre travail de sortilèges et d'histoire, et j'ai entendu dire que vous avez même rassemblé quelques élèves de votre côté ?"

"Ça ne me dérange pas de donner un coup de main", a-t-il expliqué, gêné. "Si les gens sont coincés."

"Une qualité admirable, M. Lupin."

"Er... merci."

"Alors, dit-elle d'un ton vif, avec toutes ces bonnes choses à l'esprit, avez-vous réfléchi à une carrière à poursuivre une fois que vous aurez terminé vos études ?"

Il était nerveux, il s'en est rendu compte. Plus nerveux qu'il ne s'y attendait. Il a frotté ses paumes humides sur les jambes de son pantalon, et a essayé d'établir un contact visuel.

"Je vais devoir m'enregistrer moi-même. Auprès du ministère."

Il l'a vue pincer les lèvres, mais elle ne l'a pas interrompue.

"Et... je veux dire que je n'en sais pas beaucoup, pas autant que je le devrais, peut-être, mais... la guerre..."

"Et la guerre, Lupin ?" Elle a claqué des doigts.

"Eh bien... les gens - les sorciers - ne veulent pas que quelqu'un comme moi, avec mes problèmes, ait un travail, alors j'ai pensé..."

"Nous ne pouvons pas nous soumettre aux faibles attentes des autres à notre égard, Lupin. Tu as fait de grandes choses, à Poudlard, et je ne doute pas que tu sois capable de plus grandes choses encore."

"Peut-être," il haussa les épaules, "Mais je n'en aurai pas l'occasion à moins que je... à moins que je m'implique, je suppose."

"Impliquez-vous." Toute trace de gentillesse ou d'encouragement avait quitté son visage.

"Ouais."

"M. Lupin." Les sourcils de McGonagall se sont froncés. Elle avait l'air fatigué, comme si elle avait travaillé sur un problème difficile toute la journée. "Vous savez que j'ai déjà parlé avec M. Black, de ses propres projets."

"Ouais." Remus n'était pas sûr de ce que ça avait à voir avec quoi que ce soit.

"Et je suis sûr que vous pouvez imaginer quels sont les plans de M. Black."

"Er... Je pourrais deviner..."

Il n'avait pas besoin de deviner. Ils en avaient discuté hier soir, tous les quatre sur le lit de James.

James avait toujours été la tête du groupe, le leader. Sa bonté innée, son assurance et son attitude décontractée l'avaient assuré dès leur première rencontre dans le Poudlard Express. Mais maintenant, du moins pour Remus, il semblait avoir pris une nouvelle dimension d'héroïsme sage en décidant de rejoindre Dumbledore et de se battre contre Voldemort.

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