L'entretien (Partie 1)

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— Anna ! C'est l'heure de se réveiller, ma chérie !

Même si la douceur de la voix de son père était accompagnée de l'exaltante odeur du café chaud, Anna avait beaucoup de mal à s'extirper de sa couette. Sa soirée avec Liam fut agréablement longue, et les amoureux n'avaient descendu du toit qu'à une heure très tardive. En retrouvant son lit dans le coin du salon, la jeune femme avait prédit un réveil plus que difficile, mais elle s'était tout de même endormie avec des lèvres souriantes.

Cette nuit de confidences n'avait pas uniquement ressorti toutes ses angoisses, elle l'avait surtout libérée de son sentiment de culpabilité envers Liam. Une fois de plus, le jeune homme lui avait prouvé qu'il tenait encore à elle malgré tous ses problèmes. Pour se sentir plus légère et plus rassurée, la jeune femme n'avait pas besoin d'entendre plus que ce serment d'amour et de fidélité.

— Anna, tu auras droit à un seau d'eau glacée ! La taquina son père depuis la cuisine.

Même si la menace de son père n'était pas sérieuse, et que quitter la chaleur et la douceur de sa couette ne l'enchantait pas, Anna s'empressa de chasser la mollesse de son corps en étendant ses bras et ses jambes dans un mouvement accompagné par un bruyant grincement de gorge, elle posa ensuite sa main sur sa bouche bâillante, puis elle se redressa en tentant de remettre de l'ordre dans ses cheveux ébouriffés.

— Anna ?! Je peux ? Lui demanda son père derrière le rideau de séparation.

— Entre, papa.

Martin tira donc le rideau, et offrit à sa fille un radieux sourire avant de s'assoir à ses côtés en lui tendant une tasse de café.

— Quand Anna ne vient pas à son café, cesry son café qui se déplace pour elle. Et une tasse de café chaud pour la plus belle des demoiselles !

À chaque fois que son père donnait des signes positifs de son état psychologique, Anna devait lutter pour retenir ses larmes de joie. Rien au monde ne pouvait la combler que de voir un sourire sincère sur les visages de son père et de son frère.

— Bonjour papa ! Dit-elle à son père tout en posant un tendre baiser sur sa joue. Tu n'avais pas à m'apporter mon café au lit voyons, j'allais me lever !

— Mais si je ne dorlote pas ma petite princesse, qui dois-je donc gâter ? Ne me dis surtout pas Jimmy ! Il paraît que c'est un homme à présent, et qu'on doit plus le traiter comme un garçon de douze ans.

Amusée, Anna éclata de rire avant de déguster son café.

— Ce que ça fait du bien ! S'exclama-t-elle en inspirant la fumée transparente de son café chaud.

— Chérie, j'ai des questions à te poser concernant cette carte de visite.

Anna faillit renverser son café quand son père lui tendit la carte de visite de Julian.

— C'est vraiment celle du Julian Hunter, le nouveau patron du Hunter Group ?

Par crainte de donner de faux espoirs à sa famille, et pour éviter de parler à son père de l'offre d'emploi de Julian, Anna avait laissé la carte de visite à la pizzeria. Elle était donc certaine que celle que tenait son père n'était pas celle que lui avait personnellement remis le PDG du groupe Hunter.

— D'où sors-tu cette carte, Papa ?

— Je l'ai trouvée sur la table de la cuisine. Tu peux m'expliquer comment la carte personnelle du PDG du Hunter Group a atterri chez nous ?

Dans l'esprit encore brouillé d'Anna, même si l'hypothèse était encore inconcevable, il n'y avait que Liam qui aurait pu poser cette carte dans la cuisine. Avant de s'en aller, il l'avait aidée à redescendre le restant du dîner et même à faire la vaisselle. Sans en être certaine, elle pensa qu'il avait agi de la sorte pour la mettre sous la pression familiale, et la pousser ainsi à rejoindre le personnel du groupe Hunter.

Pour te quitter dis-moi je t'aimeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant