L'entretien (Partie 3)

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La violente réaction d'Anna dérouta grandement Julian qui ne s'attendait pas à un tel excès de colère d'une si douce créature. Dans son esprit, son offre ne pouvait qu'alléchait une pauvre serveuse qui n'avait aucun moyen de se payer des vêtements de luxe.

Bien qu'il se doutait que la jeune femme jouait encore le rôle d'une sainte, il n'était pas prêt à la laisser sortir de son bureau puis de sa vie au risque de ne plus la revoir.

Sans réfléchir aux conséquences de son acte, et prenant le risque d'envenimer encore plus cette situation déjà empoisonnée par les doutes bien fondés de sa proie, Julian n'hésita pas à la rattraper par le bras, puis à l'obliger à se retourner vers lui.

— Lâchez-moi immédiatement ! Cria Anna.

— Pas avant de vous expliquer ce que vous avez, vraisemblablement, mal compris !

— Vous me méprisez, cela est évident !

— Et vous, vous me jugez encore selon mon attitude envers votre petit ami. Or les circonstances sont complètement différentes.

Perturbée par cette remarque plus que judicieuse, Anna ne sut absolument pas quoi répondre. Incapable de se défendre contre un fait qui n'était finalement que vérité, la jeune femme se trouva réduite à essayer de détecter dans les yeux de Julian le moindre indice qui trahirait sa véritable nature.

— Miss Carson, vous avez tout de même osé vous présenter à un entretien d'embauche dans votre tenue de serveuse.

—  En trente minute, je n'avais pas vraiment le choix ! Se défendit-elle.

— J'en suis conscient, soyez-en certaine. Mais en pénétrant dans la tour, vous avez sans doute croisé plusieurs de mes employés, les femmes en particulier. J'imagine que vous avez compris que, sur le point physique et vestimentaire, il y'a un certain niveau d'exigence à atteindre et à respecter.

— Et quoi donc ? Vous allez me faire croire que tous vos employés bénéficient de votre charité ?

— Ce n'est pas de la charité, miss Carson. Ça s'appelle une prime. Et même si elle diffère selon le poste de chacun, je vous confirme que oui, tous les employés en ont droit ! Vous trouverez cette clause dans le contrat.

À la fois soulagée et honteuse par les arguments assez crédibles de Julian, Anna se détendit en retrouvant un semblant de calme qui n'avait rien d'une totale sérénité.

Le PDG d'une des plus grande firme du pays la tenait par le bras, dans son bureau, et pour un entretien d'embauche. Cela n'était ni convenable ni rassurant pour la jeune femme totalement dépassée par les évènements qui se produisaient et se succédaient entre ces quatre murs.

Comme s'il avait lu dans ses pensées, Julian ne tarda pas à relâcher Anna, puis à l'inviter à se rasseoir pour mieux discuter à propos de l'étrange clause violemment qu'elle incriminait lourdement.

À contre cœur, la jeune femme s'exécuta en espérant enfin mettre fin à cette entretien cauchemardesque.

— Dites-moi, miss Carson. Les hôtesses à l'accueil vous ont terriblement snobée, non ?

— Euh...Oui...Un peu. Reconnut Anna comme si elle était coupable du comportement des deux employées de Julian.

— Leur attitude a bien changé en apprenant que vous veniez pour un entretien d'embauche avec moi, n'est-ce pas ?

— En effet.

— Vous n'êtes que candidate susceptible d'être refusée, et pourtant, et vous l'avez sans aucun doute remarqué, on vous a montré un immense respect en déclinant votre identité. Vous savez pourquoi ? Parce-que le poste d'assistante au groupe Hunter est le plus important après celui du PDG. Tous les employés savent que celle qui aura cette place tant convoitée sera la deuxième dans la hiérarchie du groupe. Elle devancera même les DG et les directeurs de toutes nos succursales. En devenant mon assistante, miss Carson, vous ne serez pas une simple employée, vous serez la humaine du groupe et de moi-même. Cette position vous obligera à soigner votre apparence de la tête aux pieds, et cette obligation vous imposera de dépenser des sommes colossales en vêtements et autres. Vu que c'est moi qui exige une impeccable allure, j'ai jugé normal d'en payer les frais au lieu de vous les faire subir à mes employés. Est-ce clair pour vous ?

Pour te quitter dis-moi je t'aimeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant