Révélation (Partie4)

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Depuis la vitre extérieure de la salle d'attente, Anna, à la fois ébahie et émue, observait Julian qui discutait avec son père à l'intérieur. Comme s'ils se connaissaient depuis des lustres, les deux hommes parlaient de tout et de rien sur un ton très amical et très joyeux même.

C'était la première fois où Julian donnait l'impression d'être un homme ordinaire capable d'aborder des sujets moins sérieux que le business et plus innocents que son jeu, mais Anna était plus surprise de le voir présent pour l'opération de Jimmy alors qu'il n'était pas forcé de le faire.

La jeune femme avait toujours refusé de laisser sa famille devenir un objet de moquerie pour Julian, mais en voyant ce dernier discuter avec son père, elle ne décela aucun signe de sarcasme et d'ironie dans son comportement ou sa façon de lui parler. Mieux encore, elle eut même l'impression qu'il était là pour le soutenir moralement dans cette épreuve.

Scotchée à la vitre comme s'il regardait un beau film, Anna finit par remarquer l'étrange comportement du personnel médical. Médecins et infirmières la regardaient étrangement en faisant des messes basses. Ignorant tout à propos du tourbillon médiatique causé par la révélation de leur mariage, et loin d'imaginer que rumeur, qui la désignait comme l'épouse secrete de l'homme d'affaires, circulait dans tout l'hôpital, et ne demandait qu'à traverser les portes de l'établissement pour se répandre dans tout New-York,  la jeune femme crut à tort qu'on la soupçonnait d'entretenir une liaison avec le célibataire le plus convoité du pays.

Comme toujours, Anna ne put que blâmer Julian de vivre des situations aussi gênantes, mais en reposant ses regards sur lui, elle oublia ses rancoeurs et le voyant rire avec son père.

Quand Julian tourna ses yeux vers elle, et remarqua qu'elle l'observait, il se perdit au milieu des traits de son visage si innocent. Elle n'était pas faite pour lui, elle lui convenait pas, elle n'avait rien pour lui plaire, et pourtant il l'aimait comme le fou qu'il était. Son amour pour elle prouvait qu'il avait changé, et que l'homme, qui n'aurait jamais apprécié les délices d'Éden de cet ange déchu, n'était plus.

Pour la première fois, Julian se rendit compte qu'il avait aimé Anna depuis le premier jour, depuis qu'elle était apparue dans le parking d'Ernesto's Delizia, depuis qu'il avait posé les regards sur elle.

À présent, il l'aimait tellement qu'il ne supportait pas qu'un bout de vitre pouvait les séparait de la sorte.

Julian se releva, et ouvrit la porte à Anna qui s'approcha de lui timidement.

__ Pourquoi tu n'entres pas ?

__ Je ne voulais pas vous déranger. Avec papa, vous sembliez avoir une bonne conversation.

__ Très bonne même. J'ai même eu un petit cadeau de bienvenue dans la famille Carson. Rétorqua Julian avec malice en lui tendant son téléphone.

Stupéfaite et honteuse, Anna rougit en voyant une de ses photos d'enfance les plus gênante sur l'écran. Sur la photo, elle avait six ans. Tartinée de chocolat des cheveux aux orteils, elle salissait ses deux chiens et son chat en vidant trois grands bocaux de chocolat dans leurs gamelles et litière.

__ Mon Dieu !

__ J'ai trouvé mon nouveau fond d'écran. S'amusa Julian de la voir noyée dans la honte.

__ Papa !

En entrant dans la salle d'attente pour reprocher à son père la divulgation de ses photos, Anna ne put que sourire en le voyant rire aux larmes. Elle sursauta en sentant le bras de Julian détendue tout le long de ses épaules. En relevant la tête vers lui, elle vit un visage rayonnant de bonheur.

__ Vous avez l'air...

__ Heureux. Je le suis. L'interrompit-il en la dévisageant passionnément.

__ Dites-moi si je suis de trop. Lâcha Martin sur un ton amusé en remarquant les regards et les sourires que le couple s'échangeait.

Pour te quitter dis-moi je t'aimeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant