Tous pour un, un contre tous (Partie 2)

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Face au miroir, GP Hunter se préparait élégamment pour son rendez-vous avec Anna. Le patriarche de la plus puissante dynastie Américaine n'avait jamais ressenti une telle excitation. Il était persuadé que cette journée sera exceptionnelle dans ses rebondissements, prometteuse dans ses enjeux, mais surtout bien déterminante pour les jours à venir.

Une fois qu'il jugea son apparence impeccable, il délaissa son reflet pour poser ses regards sur le corps inerte qui reposait sur son lit. Le macabre spectacle de la femme à qu'il arracha la vie avec sa ceinture nouée dans son cou l'invita à profiter d'un bon moment de confidences.

__ Ce que tu ne sais pas, ma chère Émilie, c'est qu'en plus des traîtres, je tue systématiquement tous ceux qui veulent faire du mal à mon fils. Ce plaisir n'appartient qu'à moi. À moi seul. Tu n'avais pas à venir me menacer de tout lui dire pour le blesser. Tu n'avais pas à essayer de briser sa relation avec Anna. Tu n'avais surtout pas à penser une seule seconde que ton métier de psychiatre t'aiderait à prendre la place que détient Anna dans ma tête et dans mon cœur. Oh Anna ! Parlons d'elle tu veux bien ?

Le vieux Hunter s'éloigna du miroir, et s'approcha du corps d'Émilie.

__ Tu croyais vraiment pouvoir lui ressembler avec tout cet accoutrement ? C'est vraiment bête venant d'une psychiatre si renommée. Tu nous a tous jugés fous, mais ma chère Émilie, c'est toi qui n'avait vraiment pas toute sa tête. Il faut vraiment être dérangée pour profiter de mon obsession, et d'essayer de devenir Anna, le fantasme de ma démence, et la pécheresse de ma sagesse. Cela dit, tu as le mérite de m'avoir apporté une aide précieuse, et rien que pour ça, je t'ai offert une mort assez douce.

Le vieux Hunter s'assit à côté du corps d'Emilie, puis il se mit à lui caressa la peau.

__ À mon âge, je ne croyais plus pouvoir satisfaire une femme. Mon membre viril a fait son temps, son palmarès fera rougir les Apollons des temps modernes. Des femmes, il en a connues, il en a possédées, il en a payées, il en a détruites, il en a engrossies. Sa retraite fut dur à encaisser. Grâce à toi, cette nuit-là, je viens de comprendre que ce n'était pas de l'impuissance, mais bien de la sagesse. La peur de ternir l'héritage des Hunter m'a poussé à faire vœu de chasteté, mais en vrai, et je pense que tu le sais bien, il aurait juste suffi de rencontrer une femme qui saurait faire renaître le phénix de ces cendres. Cette femme n'est pas forcément Anna. Si c'était Anna, pourquoi aurais-je couché avec toi ? Tu m'a donné la réponse, Émilie. Tu m'as fait comprendre que mes envies de domination me forcent à toucher et à posséder tout ce qui est cher à mes propres enfants. Pourquoi je ne le ferai pas ? Ils sont ma création, ma propriété, ma chose.

Le vieux Hunter s'allongea sur son lit en caressant les cheveux colorés d'Émilie.

__ Sauf Julian. En venant au monde, il n'a pas poussé un cri comme tous les bébés, Son hurlement était une explosion, une irruption vocale de fureur, de soif et d'envie. Julian est né pour régner sur le monde, et tout comme les plus grands rois et empereurs de notre histoire, un règne ne peut être absolu et légitime sans évincer ses rivaux, ses ennemis et même ses plus fidèles et proches alliés. Pour mériter son trône, Julian devra me passer sur le corps, s'il réussit, je mourrais en étant fier de lui. S'il échoue, c'est lui qui mourra. Je donnerai alors vie à un nouvel héritier qui sortira du ventre de la plus puissante des femmes...Anna.

Délicatement et sans lâcher Émilie des yeux, le vieux Hunter se redressa puis se releva en rangeant ses vêtements froissés.

__ Tu m'as laissé une puissante arme contre mon fils, Émilie. Tu m'as rédigé un rapport médical qui le jugera inapte à s'occuper de ses affaires et de sa fortune. Grâce à ce document, Julian sera non seulement impuissant face à moi, mais il finira ces jours sous mon contrôle.

Pour te quitter dis-moi je t'aimeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant