Perpétuité

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À sa déclaration d'amour aussi explosive que sincère et vibrante, Julian répondit à Anna par un silence Indécent. Son mutisme face à ses sentiments enfin avoués donnèrent l'impression à la jeune femme qu'il n'était guère touché, qu'il s'en foutait, et qu'il attendait sadiquement plus d'elle.

Révoltée, elle lui bombarda le torse avec des coups de poings.

__ Je t'aime, Julian ! Je t'aime ! Dis quelque chose ! Réponds-moi ! Mets fin à tout cela ! Dis-moi que tu m'aimes aussi ou quitte-moi ! Hurla-t-elle dans un sanglot abyssal.

Anna cessa de se battre quand elle sentit les doigts de Julian qui s'enfonçaient sauvagement dans sa chair. Malgré la douleur qui lui crispa tout le corps, elle retrouva son calme au lieu de tenter de se libérer.

__ Julian, je t'en prie. L'implora-t-elle désespérément.

__ Fiche le camp d'ici. Je ne veux plus jamais te revoir. Lui dit Julian avec une mâchoire serrée.

Anna crut que la terre tremblait et s'ouvrait sous ses pieds, et que les sept couches du ciel lui tombaient dessus pour l'enfoncer puis l'enterrer dans le plus profond des gouffres.

Être rejetée par Julian de cette façon si détachée et si froide était atrocement cruel, mais cela restait une possibilité qu'elle avait envisagé. Par contre, apprendre que, pendant tout ce temps, elle s'était trompée sur les sentiments que Julian éprouvait à son égard était le plus insurmontable des supplices.

__ Lâche-moi ! Hurla-t-elle épouvantablement en tentant de se détacher des mains de Julian.

__ Je n'ai que faire de toi ! Va-t-en, et ne reviens plus !

En dépit de sa colère et de sa frustration, Anna remarqua l'attitude contradictoire de Julian. D'une part, il la chassait insensiblement, et de l'autre, il la retenait fortement. Intriguée, elle cessa de se battre pour mieux compter ce qui se passait avec lui. Cela lui permit de faire attention qu'il avait les regards sombres, et qu'il fixait quelque chose de précis derrière son dos.

En se tournant, elle ne put bien évidemment voir Richard Hunter qui, sale et ensanglanté, se tenait derrière elle avec un poignard planté en plein cœur, et qui parlait à Julian.

" Toutes des salopes, Julian !"

" Ne lui donne pas ton cœur !"

" Tu m'as tué, Julian ! Tu m'as tué, fils !"

Occupé dès son réveil à assurer ses arrières et à garantir la sécurité d'Anna, de sa famille et de Mégane, Julian n'avait pas pris son traitement. Son obsession pour son imminent duel avec son grand-père avait réussi à dompter son esprit trouble. À la fin de journée, face à Anna précisément, et sans aucun médicament préventif et restrictif dans le corps, il se trouva ciblé par une des crises les plus violentes.

Pour la première fois depuis son traumatisme et la manifestation de ses hallucinations, son père ne lui répétait pas des paroles qu'il lui avait dit durant la nuit du drame. Cette fois-ci, il lui parlait du présent. Il discutait avec lui de l'instant présent.

" Dis-lui de s'en aller, et viens me chercher. Je devrais passer avant elle."

__ Je tai dit de partir !

Pour te quitter dis-moi je t'aimeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant