Électrochoc

179 14 11
                                    

Avec un sourire narquois, GP Hunter fixait le téléphone qu'il tenait dans la main, et qui, sans cesse, sonnait. Au bout de quatre sonneries, et plus d'une dizaine de messages, il éteignit le mobile, puis le posa sur la table.

__ On dirait que mon petit-fils s'est enfin rendu compte qu'on est en train de faire connaissance. Dit-il en levant ses yeux vers Anna.

Assise en face de lui autour de la table d'une grande terrasse ensoleillée, Anna fit de son mieux pour surmonter sa peur, ert se montrer forte et imperturbable face à l'impitoyable grand-père de Julian.

Si la jeune femme avait entendu les pires rumeurs sur le caractère du patriarche des Hunter, elle ne s'attendait pas à ce qu'il irait jusqu'à envoyer des hommes armés prendre d'assaut la maison de Julian pour l'enlever elle et son père, et qu'il pousserait son sadisme jusqu'à à imposer ce même triste sort à Mégane et à Hugo, deux pauvres et innocents adolescents.

Enfermée avec les trois otages dans un lieu inconnu, Anna avait fait de son mieux pour rassurer tout le monde alors qu'elle était terrorisée. Son angoisse avait sauté d'un cran quand elle avait été informée qu'elle était convoquée par son vieux ravisseur.

__ Que voulez-vous de nous ? Pourquoi nous avoir enlevés ? Lui demanda-t-elle.

__ Tu m'as l'air stressée et anxieuse, Anna. Tu devrais goûter à ton jus de citron. Il vient des citronniers de mon jardin. Bio et naturel, il va t'aider à te calmer. Bois-en, tu n'as pas à avoir peur.

__ Je n'ai pas peur de vous.

__ Mais si. Tu as peur de moi. Dans le cas contraire, tu ne serais qu'une idiote, et je peine à croire que Julian ait pu épouser une femme bête et stupide.

__ Et moi je peine à croire que vous enlevez quatre personnes juste parce que vous êtes en désaccord avec votre petit-fils. Je vous demande de relâcher mon père ainsi que Mégane et son petit-ami. Quelque soit ce que vous cherchez à obtenir de Julian en nous enlevant tous, je pense qu'une seule personne suffira à le faire plier.

__ Courageuse et philanthrope ! J'aime beaucoup cela !

__ Je vous assure que vous n'aviez pas besoin d'en arriver là.

__ Tu as vingt-quatre ans, petite. Je fais quatre fois ton âge. Ce n'est sûrement pas toi qui me dira ce que je dois faire.

Même en remettant Anna à sa place sans s'emporter, GP Hunter ne manqua pas de lui montrer sa contrariété. La jeune femme rebondit immédiatement pour réparer les dégâts.

__ Loin de moi l'idée de vous dicter votre conduite, monsieur. Je voulais juste vous rappeler que Megane et Hugo ne sont que des adolescents. Ils sont encore jeunes pour vivre une épreuve aussi traumatisante. J'aimerais aussi, s'il-vous-plaît, vous informer que mon frère vient de subir une grave intervention chirurgicale, et qu'il a besoin de quelqu'un à ses côtés. Il n'a que mon père et moi comme famille. Par pitié, relâchez tout le monde, et ne gardez-moi.

__ Ah oui ?! Ton frère est hospitalisé ?!
Mais il fallait me prévenir avant. Rétorqua GP Hunter en levant sa main vers l'un de ses gardes.

Sous les regards stupéfaits d'Anna, il ordonna de relâcher Martin, et de le déposer à l'hôpital.

__ Ça te va ?

Sceptique, Anna lui répondit par des regards soupçonneux. Cela fit rire le vieil homme.

__ Tu ne me crois pas, hein ? Tu peux jeter un regard depuis la balustrade de la terrasse. Tu verras que ton père quitte effectivement les lieux.

Hésitante, Anna suivit la recommandation de GP Hunter, et vérifia d'elle-même que son père était réellement relâché.

Pour te quitter dis-moi je t'aimeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant