Monsieur et Madame Hunter (Partie 6)

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Elle le défiait. Elle le narguait dans son amour propre. Elle provoquait sa virilité. Elle résistait à ses intimidations. Elle l'affrontait dans un duel perdu d'avance avec comme seule arme...sa naïveté.

Julian n'en revenait pas. Anna lui tenait encore tête alors qu'elle était écrasée sous le poids de son corps, et totalement livrée à ses pulsions qui n'avaient rien de chastes. Son inconscience, bien parsemée de stupidité, la poussait sans doute à croire qu'il n'osera jamais la toucher de cette façon...

Elle n'avait pas si tort.

Des femmes, il en avait mis plus d'une centaine à ses genoux. Des corps sculpturaux, il en avait tellement visité que l'anatomie féminine ne lui réservait aucun mystère. De l'extase, il en avait donné, reçu et même plongé dedans. Des expériences sexuelles, il en avait vécu dans leurs formes les plus obscures et les plus perverses.

Avec cette luxueuse vie de débauche et de luxure menée précocement, Julian s'ennuyait pourtant à mourir. Au fil des ans, son errance dans les jardins fleuris des conquêtes, et ses parties de chasse qui visaient des gazelles faibles ainsi que son jeu de briseur de couple ne lui apportaient plus aucune satisfaction. Être avec une femme, c'était comme lire un livre dont il avait même appris le code décimal de classification.

Tout était différent avec Anna. Alors qu'elle était étendue sur son lit à la merci de sa folie, et que sa faim carnivore et sa soif sanguinaire s'intensifiaient au contact de sa peau et de sa chair, tout ce que Julian désirait vraiment était de s'allonger à côté d'elle, et de la serrer contre lui et mourir ainsi s'il le fallait.

Seulement voilà, la femme qu'il désirait comme il n'avait jamais désiré aucune auparavant se refusait à lui même en lui livrant son corps sur un plateau de soumission et d'indifférence.

Anna ne lui offrait que ce qu'il avait toujours eu. Elle s'obstinait encore à lui donner la seule chose qui lui manquait, et qu'il n'avait jamais eu. Elle refusait de lui donner son cœur même en étant amoureuse de lui.

Un homme sensé aurait encaissé humblement ce refus. Un homme fou amoureux aurait continué d'insister jusqu'à l'obtention d'une chance. Un homme pervers aurait usé de violence pour venger son égo. Julian, lui, estimait qu'il ne représentait aucun des trois cas de figure. Lui, c'était avant tout un Hunter, et Hunter signifiait chasseur, et qui mieux qu'un chasseur pouvait piéger une proie en l'attirant aveuglément dans ses filets ?

Pour intimider Anna, Julian envoya en éclaireurs ses mains habiles et baladeuses sous son T-shirt. Tétanisée par ce contact intime beaucoup moins tolérable qu'un baiser forcé, la jeune femme poussa un cri.

__ NON !

Tombé dans les oreilles d'un sourd, le cris strident d'Anna ne fit pas arrêter son assaillant qui se pencha vers son ventre désormais découvert pour y poser un long baiser. La jeune femme, qui ne s'attendait pas à subir cet assaut, tenta de repousser Julian en se débattant de toute ses forces pour le fuir.

__ Arrêtez ! Arrêtez, je vous en prie ! Sanglota-t-elle quand Julian lui empoigna les mains au dessus de sa tête.

__ N'est-ce pas ce que tu as demandé, Anna ? La nargua Julian en lui agressant les yeux avec des regards acérés. N'est-ce pas ce que tu voulais ?

__ J'avais tort de vous provoquer. Je suis désolée.

__ C'est bien ! C'est très bien même ! J'adore quand tu confesses tes péchés telle une vilaine fille, mais je ne suis pas Dieu, Anna. En tant qu'homme, t'accorder mon pardon exige des garanties que plus jamais tu n'oseras refaire les même erreurs.

Sans aucune pudeur ou gêne et sans même donner un peu de répit à Anna, Julian lui libéra violemment les poignées avant de poser ses mains sur le nœud de son pantalon.
Devinant ses intentions malveillantes, la jeune femme tenta de toutes ses forces d'éloigner ces mains baladeuses qui souhaitait mettre à nu son intimité.

Pour te quitter dis-moi je t'aimeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant