L'impardonnable sacrilège (Partie2)

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Martin, Jimmy et Valérie d'un côté, Julian, sa mère, Amjad et Nicole de l'autre, la salle d'attente du Saint Clare's hospital était comme un champ de bataille qui opposait deux clans ennemis prêts à s'entretuer.

Comme dans une guerre froide, un semblant sentiment de paix apaisait les tensions palpables qui rendaient l'air irrespirable entre les murs de la pièce. Tout le monde était toutefois conscient que l'arrivée du chirurgien allait faire éclater la tempête canalisée jusqu'ici par un calme trompeur.

Anna se trouvait au bloc opératoire depuis plus de deux heures déjà. La balle reçue dans le dos lui avait traversé sa cage thoracique sans toucher le moindre organe. Malheureusement, elle s'était logée à trois centimètres à peine du cœur de la jeune femme, et avait causé une grave hémorragie interne.

Anna et son bébé étaient entre les mains de Dieu, et même avec tous le savoir faire des chirurgiens, aucun d'eux n'avait eu le cran de donner le moindre petit espoir à sa famille et à ses amis.

Dans le meilleur des cas, la jeune maman sera épargnée, dans le pire, elle partira avec son bébé dans un monde meilleur.

__ Tu es content ? Maugréa Martin en fixant Julian avec des regards haineux.

Assis avec la tête baissée et soutenue par ses mains, Julian ne lui répondit pas, il ne l'avait même pas entendu d'ailleurs.

Depuis son arrivée à l'hôpital, Julian n'avait pas décroché un mot préférant rester enfermé seul avec ses regrets et sa douleur. Mathilde s'était alors retrouvée pour la première fois de sa vie à jouer véritablement son rôle de mère. Telle une forteresse infranchissable, elle avait tenu son fils loin des attaques de Martin. Et plus le père d'Anna s'obstinait à accuser Julian du malheur qui avait frappé sa fille, plus elle sortait ses griffes.

__ Martin, je t'ai déjà demandé de ne plus parler à mon fils de cette façon. Répondit-elle sévèrement au père d'Anna.

__ Il a fini par avoir ce qu'il voulait, non ? Il ne peut qu'être content ! Il a pris goût à tuer. Après son père, le voici qui tue sa femme et son bébé pour savourer je ne sais quelle pulsion dépravée.

__ Je t'interdis de dire ça ! Lui ordonna Mathilda en se levant brusquement de sa chaise. Mon fils n'est pas un assassin !

__ Dommage qu'on soit incapable de ressusciter son père. Il nous aurait confirmé le contraire. Ton fils n'est pas qu'un tueur, c'est un psychopathe, un monstre !

__ T'as pas des larmes à verser plutôt que de nous cracher ton venin ? Tu nous fait chier depuis ce matin !

La scandaleuse intervention de Nicole choqua tout le monde, et lui valut des regards outrés. Cela ne suffit pas à la dissuader de s'en prendre une nouvelle fois, et d'une façon plus explicite, au père de son amie.

__ Attends qu'Anna crève pour de vrai pour parler d'un tueur, bordel de merde. Ta fille est encore vivante, je te signale, alors fais des prières à ton Dieu au lieu de souhaiter sa mort ainsi que celle de son enfant juste pour t'offrir l'occasion parfaite de régler tes comptes avec Julian.

Aussi indigne que honteux, Martin ne sut quoi répondre aux graves et indécentes accusations de Nicole. Le silence et les regards des présents semblaient donner raison à cette jeune femme élégante et classe en apparence, mais bien triviale dans le fond.

Le père d'Anna exprima son désarroi en donnant un violent coup de poing au mur avant de s'effondrer en larmes.

__ Et voilà ! S'en moqua la sulfureuse blonde.

__ Nicole ! La réprimanda Amjad. C'est bon ! Arrête !

Ne supportant plus l'ambiance qui régnait dans la salle d'attente, la belle blonde quitta la pièce en claquant la porte derrière elle. Amjad la suivit.

Pour te quitter dis-moi je t'aimeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant