Une haine ancestrale

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Julian ouvrit péniblement les yeux en entendant la sonnerie stridente de son téléphone. Étourdi et perdu, il jeta ses regards incertains autour de lui pour savoir où il se trouvait. En reconnaissant la décoration froide et inhospitalière de sa chambre à coucher, il mit ses interrogations de côté pour répondre au téléphone.

L'appel reçu dissipa le brouillard qui l'embrouillait. L'éveil de sa mémoire réveilla en lui une fureur spéciale, un rage uniquement destinées contre les traîtres.

__ Enfin réveillé ?

Enveloppée dans une serviette qui cachait à peine les monts et merveilles de son corps scandaleux, Erica apparut dans la chambre. Avec un sourire malicieux et une insolente assurance, la jeune femme s'avança vers le lit de Julian en s'ondulant telle une féline prête à sauter sur sa proie.

Ses souvenirs reconstruits, et son organisme libéré des doses surplus d'alcool et de médicaments, Julian retrouva toutes ses facultés et tous ses pouvoirs, notamment celui de tromper les cibles de sa colère avec un calme olympien.

Pourtant, Erica avait fait pire que de le piéger au Golden Leaf. Elle s'était donné le droit d'envahir la mezzanine, et de profaner les draps sur lesquels seule Anna s'était allongée. Le crime de l'avoir privé de l'odeur de l'objet de ses désirs était, pour Julian, plus condamnable que celui de le poignarder dans le dos.

Malgré la révolte de ses démons intérieurs, Julian trouva le moyen de sourire. Il humait avec appétence les senteurs de son met préféré. Un plat certes froid, mais qui nourrissait pleinement son esprit maléfique.

Il n'y avait pas plus agréable que d'ouvrir les yeux avec les délices réfrigérante d'une vengeance bien pimentée.

__ Prêt pour une nouvelle partie ? Lui demanda Erica en se penchant sur le lit.

__ Tu n'as pas tenu le pari, n'est-ce pas ? Le bonbon, tu ne l'as pas gardé toute la journée dans ta bouche ?

__ Si, Julian. Sans ça, on aurait pas couché ensemble.

__ Vraiment ?! J'ai certainement oublié. Rétorqua Julian en obtenant une nouvelle preuve que la jeune femme mentait.

__ Tu as abusé d'alcool hier, mais je vais te rafraîchir la mémoire.

Sans intervenir, Julian laissa Erica le chevaucher, puis la reluqua attentivement alors qu'elle se déshabillait pour lui.

__ Par quoi tu veux commencer ?

Julian se tourna vers sa table de chevet, prit une cigarette du paquet posé dessus, puis il l'alluma en dévisageant sa maîtresse.

__ On va causer.

__ J'aime quand on parle. C'est plus agréable que de baiser dès fois. Tu es si renfermé sur toi-même que...

__ Tu sais pourquoi j'ai fait de toi ma maîtresse, Erica ? L'interrompit Julian. Tu as beau être sublime, tu restes l'incarnation parfaite d'une devise laissée par mon père. Toutes des putes, les femmes sont toutes des putes, me disait-il, et me dit-il encore, encore et encore. Difficile d'oublier cela quand on te fréquente Erica.

__ Julian...

__ TA GUEULE ! Lui hurla Julian en la giflant.

Ne lui donnant aucune chance de riposter, Julian l'attrapa par les cheveux, la tira hors du lit, puis la plaqua contre la balustrade de la mezzanine en veillant à laisser tout le haut de son corps flotter dans le vide, et à bien se coller contre ses fesses.

Le sachant tout à fait capable de la jeter du haut, Erica craignit le pire.

__ Julian...Je t'en prie.

Pour te quitter dis-moi je t'aimeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant