Sur la terrasse (Partie 2)

161 17 8
                                    

Prise par une vive euphorie, Anna perdit le contrôle de tout son être libéré des chaînes de la peur et des fardeaux de la responsabilité. Tel un vent léger qui ferait danser une feuille un matin d'automne, la joie éthérée que ressentit la jeune femme la poussa dans les bras tendus de l'homme de sa vie.

Le contact impétueux de son corps contre le torse Herculéenn de Julian lui fit lâcher des larmes pétillante. Elle était là où elle souhaitait être, bercée par la douceur d'une virilité pourtant barbare, et rassurée par une force impitoyable.

Anna ne rêvait plus de ce moment. Depuis peu, c'était son seul but dans la vie, sa seule raison de vivre, une obsession que nul pouvait juger saine. Et pourtant, contre vents et marées, contre le monde entier, elle avait tenu et combattu pour avoir droit à ces retrouvailles.

__ Oh, Julian ! Ils t'ont enfin libéré ! Les enquêteurs ne m'ont pas laissé te voir ! Les avocats n'ont rien pu faire. Je...

__ Chut. L'interrompit Julian avant de lui lever son visage vers lui, et de plonger ses regards dans ses yeux. Embrasse-moi, mon petit cœur. Nourris-moi de ta chaleur et de ta douceur. J'ai si soif, j'ai si faim...j'ai si envie de toi et de ton corps.

Anna ne se fit pas prier, elle s'empressa de mettre ses lèvres au service des désirs de son homme. Elle embrassa Julian aussi tendrement que passionnément, mais rapidement, leurs baisers s'enflammèrent et se pervertirent pour combler ce manque causé par la cruauté de l'absence et le chagrin de l'amour.

Bientôt, à ces retrouvailles s'ajoutèrent les caresses des mains, la passion des doigts, l'agressivité des ongles et l'étreinte des peaux.

Par respect, l'hélicoptère s'écarta pour laisser un peu d'intimité au couple. Le froid intraitable de ce début de soirée se mit à chauffer au contact des deux enveloppes charnelles brûlantes de désir. Malicieux spectateur de cette rencontre pétulante de deux âmes assoiffées d'amour, le ciel les enveloppa de son obscurité afin de les protéger des regards indiscrets.

Cette nuit-là, sur l'une des terrasses les plus hautes de la ville de New-York, Julian et Anna ne dominait pas qu'une ville ou un pays, leur amour dominait le monde.

__ Julian. Gémit Anna dans une supplique hypocrite qui échoua à feindre la moindre envie d'arrêter les ardeurs du jeune homme.

Julian répondit à cela en soulevant fougueusement la jeune femme avant de l'allonger délicatement sur le draps voluptueux des pétales de roses.

__ Cela fait une éternité, Anna. Lui dit-il en lui caressant le visage.

__ C'en était une, en effet. Pensa Anna en laissant sa mémoire la ramener à cette journée au manoir où elle avait vu Julian pour la dernière fois avant d'être cruellement séparée de lui.

Après l'avoir longuement supplié, Anna avait fini par comprendre que son amour n'était pas aussi puissant pour vaincre le désespoir de Julian. La jeune femme avait alors lâché prise en pleurant la mort imminente d'un homme qu'elle n'oubliera jamais.

Mais alors qu'elle espérait un miracle tout en attendant les premiers cris de douleur de Julian, Anna sursauta en entendant Nicole lâcher une grossière injure.

__ Putain de merde ! J'en ai plus qu'assez de ce fils de trou-duc.

La sulfureuse blonde s'était alors approchée de la porte de la cave à vin qu'elle avait tabassée avec un violent coup de pied après avoir repoussé Anna.

__ Espèce de sale bâtard ! Tu ne mérites effectivement pas de vivre si tu es prêt à laisser mourir Anna.

La colère de la belle blonde avait tout de même pris un violent coup en entendant les gémissements de Julian.

Pour te quitter dis-moi je t'aimeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant