Beauté cachée

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Le Golden Leaf était un des clubs les plus réputés et les plus sélect de New-York city. Seule l'élite de la société Américaine et étrangère, minutieusement triée sur le volet, bénéficiaient du droit d'accès à l'établissement ultra branché.

Chaque soirée, on assistait à un défilement de célébrités au sommet de la gloire, de personnalités influentes qui faisaient le beau et le mauvais temps dans la vie politique et économique du monde, et d'hommes et de femmes d'affaires qui dirigeaient des empires financiers. Tous venaient pour profiter des plaisirs divers et de l'ambiance frénétique garantis par la boîte de nuit.

L'architecture du Golden Leaf était principalement inspirée du style gréco-romain. Quatre vigoureux gladiateurs gardaient son immense porte qu'ils n'ouvraient qu'à de rares chanceux. Une fois à l'intérieur, ces privilégiés tombaient nez à nez avec les gigantesques statues d'Appolon et de Dionysos, les Dieux de la musique et des fêtes et de l'ivresse dans la mythologie grecque. Les deux sculptures tenaient
deux solides chaînes qui maintenaient un énorme lustre en diamant qui pendulait du plafond en verre, et qui surplombait l'immense pièce de danse.

Entièrement peinte en blanc, et harmonieusement entourées de colonnes aux ornements floraux dorés, la pièce maîtresse de la boîte de nuit sur était capable de contenir une centaine de fêtards déchaînés. Sur sa grande estrade surélevée, les plus grands DJ et les célèbres artistes se produisaient et animaient des soirées inoubliables. À table ou aux comptoirs des bars, les barmen, les barmaids ainsi que les serveurs et les hôtesses servaient les clients habillés en tenus traditionnelles grecques.

Le Golden Leaf comptait également deux étages supérieurs, tous deux réservés aux VIP qui souhaitaient passer leurs soirées loin des regards indiscrets et des objectifs des caméras des paparazzis. Le premier se composait de petites pièces qui donnaient directement sur la piste de danse grâce à des vitres teintées. Le second n’était accessible que par un ascenseur à carte. Le précieux sésame était délivré par le propriétaire de l'établissement à ses
connaissances les plus proches et à sa clientèle la plus fidèle. Contrairement au deuxième étage, ce niveau n'était pas vraiment dédié à la danse. À l'intérieur de ses salons privées aux différentes couleurs selon l'activité, les services variaient entre drogue, sexe, poker, striptease.

Julian n'aimait pas forcément passer ses soirées au Golden Leaf. Il jugeait l'atmosphère fort antipathique. Seul l'intérêt de narguer l'ego de son véritable rival en affaires le poussait à s'y rendre.

Daniel Foster clamait toujours qu'il était le maître des lieux, et qu'il n'avait qu'à lever la main pour mettre tout le monde, à commencer par les femmes, à ses pieds. Quand il était de bonne humeur, Julian s'amusait à lui prouver le contraire en s'imposant comme un Dieu et non comme un maître.

Ce jeu ne lui demandait souvent aucun effort particulier. Il lui suffisait d'avoir un sourire appuyé pour la compagne de soirée de son rival, de convoiter la même femme sur la piste de danse, ou même de l'empêcher d'accéder au troisième étage.

Avec le temps cependant, mettre Daniel Foster en rogne était devenu si facile, que Julian n'en tirait plus aucune délectation. S'il n'avait pas déserté le club, c'était pour rendre service à Adam qui n'avait aucune chance d'y accéder sans lui.

Pour cette soirée, Julian choisit le salon gris, au grand dam d'Adam qui ne souhaitait pas gâcher une si précieuse à jouer au poker.

— Et si on descendait danser un peu avant l'arrivée d'Erica ? Proposa-t-il à son ami.

Assis sur le sofa, avec un verre de whisky dans une main, et une cigarette fumante dans l'autre, Julian ne lui répondit pas.

Remarquant son agaçante absence, Adam s'assit en face de lui dans l'espoir de le faire bouger.

Pour te quitter dis-moi je t'aimeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant