50 : circé

30 3 10
                                    

Circé et Ophelia ont retrouvé le chemin de la maison

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

Circé et Ophelia ont retrouvé le chemin de la maison. De nouveau dans la cuisine, la magicienne fouille dans ses étagères et ses potions, tout en repassant ce qu'elle vient d'apprendre :

- Si je récapitule, tu as été maudite en mangeant de la viande humaine. Et depuis, toutes les nuits de pleine lune, tu te métamorphoses en louve. Tu n'as aucune idée de moyen pour mettre fin à cette malédiction ?

- Pendant mon voyage, j'ai essayé de me renseigner ici et là, mais ça s'est bien souvent terminé sur un échec. J'imagine que seuls les dieux auraient le pouvoir de m'en dire plus sur ce que je subis. La seule chose que j'ai entendu, mais dont je ne suis pas certaine, c'est qu'il me faudrait ne plus manger de viande humaine pendant dix ans pour être débarrassée de ce fardeau.

- Si les légendes au sujet des hommes-loups sont vraies, il est possible que ça aussi contienne une part de vérité. As-tu réussi à ne pas céder, une fois que tu as quitté les alentours de ton village ?

Ophelia ne répond pas tout de suite, et Circé lui lance un regard. Elle a les yeux rivés à terre et ses épaules se sont recourbées.

- Écoute, tu n'as pas à avoir honte. Dois-je te rappeler ce qui est arrivé à l'équipage du dernier bâteau ?

- J'aurais aimé pouvoir te dire que je n'en ai plus mangé, mais... La vérité, c'est qu'en temps que louve, je ne me contrôle pas. Je ne me souviens même pas de ce que j'ai fait le matin venu ! Et je crois que les cochons que j'ai éventré... Étant donné qu'ils ont un jour été humains...

- Mmh... Il est possible que ça compte, en effet. Mais tout n'est pas perdu. Tu es jeune, Ophelia. Tu peux encore vivre dix ans et te débarrasser de cette malédiction.

Je resterai avec toi, si tu as besoin de moi.

- Et moi, je vais tout faire pour trouver un moyen de t'en délivrer avant cette échéance.

Elle lui jette un nouveau coup d'œil. La jeune femme semble toujours aussi perdue. C'est peut-être le contrecoup des confessions. Ça a être difficile pour elle de parler presque sans ciller.

- Va te reposer, ordonne-t-elle. Maintenant, c'est à moi de faire ma part.

Ophelia soulève le rideau.

- Pas sur le divan, proteste son hôtesse. Prend ma chambre.

Un maigre sourire se dessine sur les lèvres de sa compagne.

- Je vais finir par croire que la seule chose que tu veux, c'est de pouvoir redormir avec moi.

- Tu sais que ce n'est pas ça, rétorque la magicienne. De toute façon, je ne dormirai sûrement pas cette nuit. Alors qu'au moins, mon lit serve à quelque chose.

- Très bien.

Elle capitule et se retourne pour partir dans l'autre sens, et gravir les échelons qui mènent à l'antre de Circé. Avant de disparaître complètement, elle lance :

- Circé, merci. Pour ton écoute et pour ce que tu fais.

- Ça n'est rien. Juste la moindre des choses.

Peut-être pas. Mais je suis prête à le faire, pour Ophelia.

Une fois seule dans sa cuisine, elle se met au travail. Toute la nuit, elle s'affaire à la chaleur des fourneaux, elle mélange deux mixtures, en forme une troisième, en réchauffe une quatrième, les saupoudre de pétales de moly.

Le matin, elle entend à peine Ophelia descendre et passer derrière elle pour accéder au séjour.

Et puis Hélios continue sa course dans le ciel pendant que les mains de Circé s'agitent. Elle murmure des sortilèges, l'air de la cuisine devient épais, empreint d'une odeur âcre. Elle entend de loin les nymphes se plaindre, mais elle continue.

Lorsque le soleil s'apprête à tomber, elle verse le contenu de son chaudron dans plusieurs fioles vides.

Elle en saisit une, puis récupère la seconde sur l'étagère où elle l'a mise de côté.

Elle cherche son invitée dans toute la maison, et finit par la trouver à son poste habituel, sur la falaise.

- Tu es prête ? s'enquiert-elle.

Ophelia sursaute. En la voyant, un petit sourire illumine cependant son visage.

- Tu as réussi ?

- Je l'ignore. Mais nous le sauront bientôt, dit-elle en pointant l'horizon orangé.

Elle tend un des deux flacons à sa compagne.

- J'ai manqué de temps, alors je pense que je ne pourrai pas t'empêcher de te transformer. Mais peut-être que j'aurais au moins réussi à te faire éviter la viande humaine pendant une nuit.

- Et ça, c'est pour quoi ? demande Ophelia en désignant le second flacon.

- Ça, c'est pour moi, sourit Circé.

Quelques minutes plus tard, Ophelia se met à convulser. Muette, la magicienne assiste alors à sa métamorphose. Ses cheveux deviennent poils gris, ses ongles deviennent griffes et son nez, un museau.

Alors, Circé avale à son tour sa potion.

L'instant d'après, c'est une lionne qui court à la poursuite de la louve.

Et c'est ainsi que se termine l'acte 3 !

Malheureusement, je vais devoir faire une pause dans la publication, car je n'ai pas terminé d'écrire l'acte 4. Je sais, je sais, je vous laisse sur un petit suspens, mais bon, au mois vous avez enfin eu l'histoire d'Ophelia 😉 Promis je reviens vite !

D'ici là, passez de bonnes vacances si vous l'êtes et sinon, bon courage !

À bientôt !

Vega.

The BeastOù les histoires vivent. Découvrez maintenant