75 : circé

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Malgré l'état d'Ophelia, la situation est cocasse, et Circé a envie de rire

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Malgré l'état d'Ophelia, la situation est cocasse, et Circé a envie de rire. À force d'être isolée, elle avait presque oublié la faible résistance des mortels à l'alcool.

Elle accompagne la jeune femme sur la plage, un petit sourire sur les lèvres.

- Ça va ? s'assure-t-elle malgré tout.

Ophelia fait signe que oui, mais son visage exprime son inconfort. Elle peine à tenir sur ses jambes et à marcher droit. La magicienne la fait asseoir quelques instants sur le sable.

La tête d'Ophelia se pose sur les épaules de Circé. Elle est lourde. Machinalement, Circé passe sa main dans les cheveux clairs de sa compagne avec un rythme lent et régulier.

- J'ai trop bu...

Circé rit doucement.

- J'avais remarqué ! Si j'avais su qu'il fallait te surveiller...

- J'ai toujours essayé d'éviter l'alcool... Sur le bâteau, avant le naufrage, je refusais quand on m'en proposais, de peur qu'une fois ivre, on découvre que je n'était pas un garçon... Et le comportement de mon mari lorsqu'il rentrait de la taverne ne m'a pas non plus donné envie de tester.

- Ça se comprend.

La magicienne se relève.

- Tu te sens capable de marcher ? Je crois qu'on ferait mieux de rentrer, pour que tu puisses te coucher.

Ophelia pose ses deux mains dans le sable, cherchant à se donner l'impulsion pour se relever, mais elle n'y parvient pas. Sa compagne saisit délicatement son bras et l'aide à se hisser sur ses deux jambes.

Elle ne cesse de la soutenir alors qu'elles empruntent le chemin qui les ramène à la maison. Heureusement, car Ophelia ne parvient pas, malgré tous ses efforts, à marcher droit.

Elle rit bêtement, ce qui déclenche l'hilarité de Circé. Elle ne peut s'empêcher d'être étonnée. Si quelqu'un lui avait dit que son exil la mênerait à rire avec une mortelle ivre après une soirée sur la plage, elle ne l'aurait pas cru. Et pourtant, elle est bien là.

Et elle a l'impression d'être plus vivante que jamais.

Elles entrent, tentent de ne pas faire de bruit pour les nymphes, mais c'est sans compter sur le rire éclatant d'Ophelia.

- Chuuuut ! s'exclame Circé à voix basse en l'entraînant vers la chambre.

- Pardon, pardon !

Elle ne fait que parler plus fort. Et la magicienne ne peut pas s'empêcher de pouffer à nouveau.

C'est seulement une fois en haut de l'échelle, que la mortelle se calme. Son fou-rire s'étouffe peu à peu. Elle se déshabille, puis tombe sur le lit, les membres écartés.

Circé rit de plus belle en la voyant dans cette position. Ses yeux ne peuvent s'empêcher de s'attarder une fraction de seconde sur la poitrine de sa compagne, avant de dévier vers son visage.

Ophelia a les joues rougies par l'alcool. Celles de la magicienne ne sont sûrement pas en reste, mais pour elle, cela n'a rien à voir avec le vin.

Elle s'allonge à ses côtés, repousse une jambe et un bras pour se faire une place sur le lit.

La mortelle tourne la tête vers elle, plante ses yeux dans les siens.

- Merci de m'avoir ramenée, Circé, prononce-t-elle finalement d'une voix endormie. C'est... Je t'aime...

Elle ferme les yeux.

Circé reste un instant interdite. Est-ce l'incohérence des propos d'Ophelia, ou bien ses trois derniers mots, qui la troublent ? La réponse est évidente.

- Ophelia ? murmure-t-elle.

Mais sa compagne ne répond pas. Elle s'est assoupie.

Avec un sourire attendri, la magicienne se blottit à ses côtés et la rejoint dans ses rêves.

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