39 : ophelia

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Le soleil se lève lorsque les deux femmes terminent juste de nettoyer les derniers résidus du massacre

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Le soleil se lève lorsque les deux femmes terminent juste de nettoyer les derniers résidus du massacre. À part le sang sur leurs mains et leurs vêtements, la maison est redevenue étincelante, et les corps ont tous été dissous dans l'air et dans la terre.

Ophelia est exténuée, mais contente que sa nausée ait fini par partir. Malgré tout, son corps reste perturbé par les événements de la nuit. Elle vacille sur ses jambes, et ne cesse de regarder par la fenêtre de peur qu'un autre bateau n'approche de l'île d'Aea.

Elle ne sait toujours pas ce qui lui a pris de faire ces fichus signaux. Elle n'a pas réfléchi. Tout ce qui lui importait, c'était de quitter cet endroit au plus vite.

Mais après la dispute avec Circé où elle a avoué son problème, après la venue des marins et la fin de soirée désastreuse, elle n'en est plus aussi certaine.

- Ça va ? s'enquiert justement la magicienne. Tu as l'air exténuée.

- C'est le cas. Contrairement à toi, je n'ai pas l'habitude de faire des nuits blanches plus qu'une fois par mois.

Dès que les mots franchissent sa bouche, elle regrette de les avoir prononcés. Pourquoi a-t-elle mis le sujet sur le tapis ? À coup sûr, Circé va lui demander des explications, et elle ne se sent pas en état d'expliquer toute la vérité, pas maintenant.

Mais à sa grande suprise, la magicienne n'en fait rien. Elle se contente de lui conseiller d'aller se coucher. Mais Ophelia n'est pas certaine d'être capable de dormir.

- Je... je ne veux pas dormir seule, avoue-t-elle, consciente de la teinte rouge que ses joues doivent afficher.

Heureusement que le soleil n'est pas encore suffisamment entré dans la maison, et que les couleurs ne sont pas très vives.

- Oh, je comprends.

Circé semble hésiter.

- Je te proposerai bien de dormir avec moi, mais je ne suis pas sûre que c'est ce que tu veux. Surtout après m'avoir vu tuer un équipage entier...

Ophelia s'étonne que ça ne lui ait même pas traversé l'esprit. La vérité, c'est qu'après ces quelques jours mouvementés, elle a désespérément besoin de s'accrocher à quelque chose de réconfortant. Et finalement, Circé est la seule personne à même de la rassurer, en cet instant.

- Si ça me dérangeait, je n'aurais pas passé ma nuit à t'aider à mettre de l'ordre ici.

- Oh. Et bien dans ce cas... Tu sais où se trouve ma chambre. Je te rejoins dans quelques instants, le temps de ranger la cuisine.

Ophelia acquiesce et se dirige vers l'échelle. En s'approchant de Circé, elle croit remarquer quelques rougeurs sur le visage de cette dernière.

Elle remonte dans la chambre où elle a passé quelques heures dans la soirée. Mais cette fois, elle se sent intimidée. Peut-être parce qu'elle sait que cette fois, elle ne sera pas seule.

Elle n'ose pas se coucher tout de suite. Et puis, la tête de Circé apparaît dans l'ouverture de la trappe.

- Tu peux t'installer, tu sais.

- Oh, euh, oui.

Elle obéit. Quelques instants plus tard, la magicienne se glisse à son tour entre les draps, après avoir placé une tenture par dessus la fenêtre pour atténuer la lumière du jour.

Ophelia se raidit. La proximité du corps de Circé la met mal à l'aise, elle n'ose plus bouger. Pourquoi n'a-t-elle pas regagné sa chambre, comme d'habitude ? Elle n'aurait peut-être pas dû lancer cette idée... Et en même temps, elle est certaine que seule, elle n'aurait pas pu fermer l'œil.

Alors, elle se détend progressivement, s'abandonne à l'écoute de leurs deux respirations, des bruits du dehors qui s'éveille.

Et finalement, elle tombe dans le sommeil sans se rendre compte que Circé a attrapé sa main.

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