110 : circé

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Hécate et Circé arrivent devant le fleuve qui entoure les Enfers

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Hécate et Circé arrivent devant le fleuve qui entoure les Enfers. La déesse et sa fille sont immobiles, silencieuses. Leur corps tout entier est tendu, d'avoir dû voyager ensemble après la conversation houleuse qu'elles ont échangé quelques heures auparavant.

- On y est, finit par lâcher Hécate.

- Oui, de toute évidence, j'avais remarqué, ricane Circé.

- Je n'ai pas le droit de t'accompagner plus loin, puisque je n'ai pas reçu l'autorisation de Hadès ou de sa femme.

- Je n'ai pas besoin que tu m'accompagnes plus loin, rétorque la magicienne. Je me debrouillerai.

En disant ces mots, elle sort de sa sacoche une petite fiole remplie d'un liquide gris à l'aspect presque gazeux. Hécate remarque son geste, mais elle ne fait pas de remarque et se contente de lancer :

- Bon. Tu n'as pas d'autre faveur à me demander ?

- Non, je t'en prie, je ne te retiens pas.

- Très bien.

Hécate se volatilise alors sans un bruit, sans un au revoir. Circé n'en attendait pas davantage. Elle n'est pas déçue. Sa relation avec sa mère est irréparable depuis bien trop longtemps.

Elle n'attend pas davantage et hèle le passeur, qui s'est approché de la berge en les voyant arriver.

- Charon ! J'ai besoin de traverser !

L'homme arrête son embarcation sur la rive et lance un regard moqueur à la magicienne.

- Je ne suis pas aveugle, madame. Mais vous n'êtes pas morte, pourquoi donc devrais-je vous faire traverser ?

Circé sort quelque chose d'autre de sa besace. Elle brandit ensuite cette pièce d'or devant les yeux du passeur.

- Parce que j'ai une obole, donc vous serez payé.

Et puis, elle dégoupille d'un doigt agile le capuchon de son flacon. Une fumée grise s'enroule autour de Charon, qui toussote, avant de cligner des yeux de manière appuyée.

Il fait signe à Circé de grimper sur sa barque, et il entame la traversée sans une protestation de plus.

Une fois de l'autre côté du Styx, Circé remercie sobrement le passeur et saute sur la terre ferme. Sans se retourner, elle avance d'un pas décidé en direction du palais dont elle aperçoit l'ombre au loin.

Arrivée devant les portes, elle jette un regard à droite, puis à gauche, et elle tourne la poignée pour entrer dans l'immense demeure.

Comme elle n'est jamais entrée dans le domaine d'Hadès et Perséphone, elle ne sait pas où se diriger. Elle vagabonde donc dans les couloirs, attendant de tomber sur quelqu'un. Ses souhaits sont vite exaucés, lorsqu'elle croise une nymphe.

Circé l'apostrophe. La nymphe fronce les sourcils.

- Qui êtes-vous ? Qui vous a permis d'entrer ?

- Je voudrais voir Perséphone, s'il vous plaît. C'est urgent.

- La Reine est occupée, je suis navrée. Vous n'avez pas répondu à mes questions, qui êtes-vous ?

- Désolée, je n'ai pas le temps de répondre à cela. Je dois voir Perséphone au plus vite.

Et sur ces mots, Circé dégaine sa fiole, un nouveau nuage gris s'en échappe et vient brouiller l'esprit de la nymphe, qui murmure :

- Suivez-moi, madame.

Elle la guide alors dans des corridors labyrinthiques, parfois éclairés de torches et d'autres fois plongés dans l'obscurité. Le palais, bien que plus grand, rappelle un peu à la magicienne l'endroit où elle a grandi : sombre, mystérieux, il semble parfois qu'il n'en existe qu'une entrée, mais pas une sortie.

Et finalement, la nymphe s'arrête devant une porte. Elle frappe trois fois, et une voix diffuse lui répond de l'autre côté. Alors elle pousse le battant, et s'efface pour laisser Circé rentrer.

Aussitôt, les questions fusent. Sur un trône, à l'autre bout de la pièce, Perséphone pose ses yeux noirs sur sa visiteuse imprévue et assène :

- Qui êtes-vous ? Qui vous a autorisé à entrer, et comment avez-vous convaincu Electra de vous amener jusqu'à moi ?

Sans se démonter face au visage sans pitié de la Reine des Enfers, Circé avance de quelques pas, et déclare d'une voix qui résonne dans toute la salle :

- Je suis Circé, fille d'Hécate, et je viens vous demander une faveur.

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