113 : nuit sans lune

29 3 16
                                    

Circé est dans sa cuisine, en train d'avaler la potion qu'elle prend tous les jours depuis quelques années, lorsqu'elle entend frapper à la porte de sa maison

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

Circé est dans sa cuisine, en train d'avaler la potion qu'elle prend tous les jours depuis quelques années, lorsqu'elle entend frapper à la porte de sa maison.

Elle s'immobilise.

Elle n'a pas eu de visiteur depuis plus d'une centaine d'années.

Un regard rapide par la fenêtre, et elle devine la silhouette d'un voilier blanc amarré juste avant la plage.

Elle fronce les sourcils. Ce n'est donc pas un dieu ou une déesse, mais bien des mortels.

Le bateau n'a plus rien à voir avec les imposants navires de commerce grecs qui faisaient escale à Aea à l'époque d'Ulysse, ou même d'Ophelia. Celui-ci est léger et petit, il ne doit pas abriter plus de cinq personnes.

Allez, va ouvrir la porte, se dit-elle. De quoi as-tu peur ?

Elle quitte la cuisine. À pas feutrés, elle se dirige vers la porte, où retentissent à nouveau deux coups brefs.

Prudemment, elle tourne la poignée, et ouvre le battant. Elle se trouve alors face à trois personnes, un homme et deux femmes, l'air épuisés mais avenants.

- Excusez-nous pour le dérangement, madame... commence l'homme. Serait-il possible de camper sur cette île pour la nuit ? Ils ont annoncé une tempête dans les environs à la météo, et notre bateau n'est pas vraiment équipé pour ça...

Derrière lui, les deux femmes chuchotent. Circé fronce les sourcils.

- Qui êtes-vous ?

- Oh, pardon, je m'appelle Edgar !

Il s'écarte légèrement et désigne ses compagnes, l'une après l'autre :

- Et voici Dido et Alma.

Circé remarque qu'elles se tiennent la main. Elle étouffe le semblant de sourire qui se dessine sur ses lèvres, en pensant qu'autrefois, elle aussi avait quelqu'un à tenir par la main.

Pendant ce temps, le dénommé Edgar continue.

- Je suis écrivain, et je m'intéresse à la mythologie grecque. Les filles sont chimistes, mais elles rêvaient de faire le tour de la Méditerranée en bateau. Alors on est partis tous les trois, on a commencé par les côtes italiennes, il y a un mois... Enfin, pardon, je vous raconte ma vie ! Est-ce qu'on peut camper, alors ? On ne vous dérangera pas, on restera sur la plage et on repartira dès la fin de la tempête... Elle ne devrait pas durer longtemps, d'après les prévisions.

- Vous ne serez pas beaucoup plus à l'abri sur la plage, remarque Circé. Mais j'ai des chambres de libres, alors si vous voulez éviter de finir glacés et trempés, vous pouvez aussi dormir ici.

- Vraiment ? Ce serait super, madame, merci !

Il se tourne vers les deux femmes.

- Qu'est-ce que vous en pensez ? Ça vous va ?

The BeastOù les histoires vivent. Découvrez maintenant