57 : ophelia

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Ophelia sent son souffle s'accélérer

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Ophelia sent son souffle s'accélérer. Elle a l'impression que les doigts de Circé qui vont et viennent sur sa peau impriment la trace de leur passage, laissent leurs empreintes. C'est à la fois grisant et déroutant.

Par Artémis, qu'est-il en train de se passer ?

Elle ne sait plus quoi faire, arrête de chercher à contrôler la situation. Une telle vague d'émotions et de sensations n'est de toute façon pas contrôlable. Alors elle ose, elle attire encore un peu plus sa compagne contre elle, sans jamais rompre le contact avec ses lèvres. A son tour, elle passe les doigts dans les mèches de cheveux de Circé. Ils sont si soyeux, elle voudrait continuer à les entortiller sur son index indéfiniment.

Est-ce à cela que ça ressemble, un vrai baiser ? Quelqu'un qui n'est pas ton mari, rentrant de la taverne, soûl comme jamais, qui t'embrasse simplement pour te montrer que tu lui appartiens ?

Ophelia n'a jamais éprouvé autant de tendresse et d'amour envers personne. Elle a été mariée pour décharger sa famille, sans ressentir la moindre once de sympathie pour son défunt mari. Ce qui se passe là est... indescriptible.

Soudain elle sent son rythme cardiaque et sa respiration qui s'emballe. Sa température monte en flèche. Elle se met à paniquer.

— Circé... susurre-t-elle sans reconnaître sa propre voix.

Immédiatement, la magicienne s'éloigne. Ophelia a envie de lui crier de revenir, ne ne pas arrêter, mais elle hyperventile. Les mains de sa compagne redescendent vers ses épaules.

— Que se passe-t-il ? s'empresse-t-elle de demander.

— Je...

Elle peine à trouver les bons mots pour s'exprimer. Y'a-t-il vraiment des mots à employer dans cette situation ? Et pourquoi Circé a-t-elle cessé de caresser l'arrière de son crâne ?

— C'est la première fois que ça m'arrive, glisse-t-elle, en s'efforçant de reprendre le contrôle sur son souffle. Je crois que c'est un peu... un peu rapide.

Le visage de la magicienne est grave. Ophelia voudrait lui dire que tout va bien, qu'elle ne doit pas s'inquiéter, elle veut voir cette expression faciale s'en aller. Mais elle est tellement submergée qu'elle n'y arrive pas.

Pourtant, petit à petit, les lèvres de Circé s'étirent à nouveau vers ses joues. Ophelia sent un contact dans sa main, et découvre les doigts de sa compagne qui entourent les siens dans un geste réconfortant.

— Eh, eh, ça va aller, lui assure Circé. Désolée de m'être emballée. Tu as bien fait de me dire que-

— Je ne veux pas que tu arrêtes de t'emballer, rétorque Ophelia. Simplement que tu me laisses... respirer.

Elle entraîne leurs deux mains vers son coeur.

— Tu le sens ? Mon coeur bat à toute allure, j'ai jamais vu ça !

Le sourire de sa compagne lui réchauffe les joues.

— On dirait que je ne suis pas la seule à m'être laissée déborder, rit Circé.

Après un bref silence durant lequel seuls persistent les battements de leurs coeurs respectifs et le grondement de l'orage à l'extérieur, elle ajoute :

— Promis, on va aller un peu plus doucement.

Son regard dévie d'un côté puis de l'autre de la pièce. Ophelia l'intercepte dans la direction de l'échelle qui mène à la chambre de Circé. Sans se concerter, comme si leurs pensées se transmettaient simplement à travers leurs mains enlacées, elle se déplacent de quelques pas.

— Un peu de discrétion en plus ne nous fera pas de mal, conclut la magicienne dans un murmure. Même si je crois que ce serait un miracle que les occupantes de la pièce d'à côté n'aient rien remarqué.

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