46 : ophelia

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Le silence qui s'installe entre elles une fois à l'extérieur met Ophelia mal à l'aise

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Le silence qui s'installe entre elles une fois à l'extérieur met Ophelia mal à l'aise. Circé a encore le visage rouge, et marche d'un pas déterminé vers la forêt.

- On- on devrait peut-être en discuter, ose Ophelia. Sinon on aura pas de solution ce soir.

Mais la magicienne ne répond pas et accélère le pas.

- Écoute, continue la rescapée en essayant de la suivre, je vois bien que ça t'a mise en colère, alors...

- Je te jure, ces filles vont me rendre folle...

- Je m'arrangerai. Je dormirai sur le divan à la place de Mélité. Ou alors dans le lit de Chloris, s'il le faut.

Circé se tourne vers elle. Elle a toujours l'air aussi furieuse.

- Il n'en est pas question ! Tu ne vas tout de même pas céder au caprice de ces enquiquineuses !

- Mais alors, qu'est-ce qu'on peut faire ?

- On ne change rien. On les laisse se débrouiller.

Ophelia détourne le regard, songeuse. Elles sont maintenant bien enfoncées dans la forêt, non loin de l'endroit où, si elle ne se trompe pas, elle a entendu Circé chanter pour la première fois.

Étrangement, cette pensée lui donne du courage pour poser la question qui lui brûle les lèvres.

- Circé... Je ne veux pas te vexer et je suis désolée de te le demander, mais...

- Bon sang, Ophelia, ce n'est pas contre toi que je suis en colère, tu sais ?

- Je n'en sais rien. Ce n'est pas facile de te décrypter.

- Oh ! Dit celle qui garde encore le secret sur sa malédic- non, pardon, oublie. J'ai dit que je n'essaierai plus de te forcer la main. Alors, quelle est ta question ?

- Et bien, je... Je voulais savoir si ce serait vraiment inenvisageable pour toi qu'on dorme ensemble ? Je veux dire, je comprends que tu veuilles ton jardin secret et-

La magicienne laisse échapper un petit rire, avant de se laisser tomber contre le tronc d'un arbre. Ophelia l'imite pour s'asseoir dans l'herbe.

- Bien sûr que non, ça n'est pas inenvisageable.

- Mais alors, pourquoi tu leur a répondu de cette façon ?

- Oh, par Aphrodite... Tu vas vraiment réussir à me le faire dire, hein ?

Ophelia fronce les sourcils. Un instant, leurs regards se croisent et aucun mot ne sort de leurs bouches respectives. Et puis Circé se met à rire de nouveau.

- Si j'étais réticente à l'idée que tu dormes avec moi, Ophelia... C'est parce que j'ai peur que ça te mette mal à l'aise. Et aussi parce que... J'ai peur de ne plus être capable de maintenir cette distance et de prétendre que je n'ai pas de sentiments pour toi.

Oh.

Ophelia voudrait détourner les yeux, mais elle en est incapable. Elle est happée par les iris sombres de Circé et leur lueur de sincérité désarmante.

Je savais que ce baiser était une mauvaise idée.

Elle voudrait rester impassible et continuer et détailler les traits harmonieux du visage de sa compagne - ou plutôt, la dévorer des yeux comme l'a formulé Pitys - mais elle n'y arrive pas non plus.

Alors, elle se lève.

Qu'est-ce que tu fais ? lui crie la petite voix dans sa tête.

Mais c'est trop tard. Le mouvement est enclenché. Et sans plus attendre, elle prend la fuite, laissant Circé seule et désemparée.

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