76 : ophelia

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Lorsqu'elle ouvre les yeux, Ophelia prend conscience de la lourdeur de sa tête

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Lorsqu'elle ouvre les yeux, Ophelia prend conscience de la lourdeur de sa tête. Les effets de l'alcool ne l'ont pas épargnée. Elle ne se souvient pas de tous les détails, mais elle sait qu'elle a bien trop abusé de ce vin sucré dont la maison de Circé regorge.

D'ailleurs, la magicienne n'est pas à ses côtés, mais elle entend des bruits de bocaux  qui s'entrechoquent à l'étage du dessous. Elle est déjà devant ses fourneaux.

La mortelle descend les marches avec difficulté. Elle a l'impression qu'elle titube encore.

Mais dès qu'elle arrive dans la cuisine, Circé se tourne vers elle. Elle a un petit sourire sur le visage, un sourire un peu different de d'habitude, plus malicieux. Elle attrape un verre et le tend à Ophelia.

- Tiens, bois, ça atténuera les maux de tête. Tu as bien dormi, malgré tout ?

Comment sait-elle qu'Ophelia a mal au crâne ? La magicienne la connaît sans doute mieux qu'elle ne le pensait.

- J'ai dormi comme un bébé !

Elle avale sans réserve. Cette fois, elle sait qu'elle peut faire confiance à Circé.

- Ça ne m'étonne pas. Tu es tombée d'un seul coup !

Le sourire de Circé grandit. Sa compagne fronce les sourcils.

- Qu'y a-t-il ? Mes cheveux sont décoiffés, je sais, je viens juste de me ré-

- Non, ce n'est pas ça.

La magicienne se met à rire doucement. Puis, elle reprend sans se départir de son sourire :

- Cette nuit, avant que tu t'endormes, tu m'as dit quelque chose...

- Ah ?

Elle ne s'en souvient pas. Elle ne se souvient pas vraiment de quoi que ce soit après être entrée dans la maison. Elle est même surprise d'avoir réussi à monter l'échelle dans son état.

- Ça ne te dit rien ?

Ophelia secoue la tête.

- Tu m'as dit que tu m'aimais.

- Oh ! Et bien... C'est peut-être un peu direct j'imagine... Mais je... Enfin, je le pense, donc...

Elle imagine qu'elle vient de rougir, mais elle s'en fiche. C'est au tour de Circé d'être gênée.

- Je ne pensais pas que... Moi, je t'aime, c'est évident depuis un moment, mais je ne m'attendais pas à ce que tu me le dise si vite...

Ophelia écarquille les yeux. Comment ça, c'est évident ? Elle n'est pas dans la tête de Circé ! Comment pourrait-elle deviner ce genre de choses ?

C'est ce qu'elle formule à voix haute, la surprise passée.

- Oh, Ophelia...

Sa compagne se rapproche d'elle, un air désolé sur le visage.

- J'avais peur de le dire, parce que je sais comment tu as réagi lorsque tu as compris que tu me plaisais. Lorsque tu m'as embrassée, la première fois. Je ne voulais pas te brusquer, mais je pensais que mes actes étaient assez évidents. Je suis désolée, j'aurais peut-être dû te le dire plus tôt.

Ophelia reste figée, elle ne sait pas comment réagir. Les aveux de la magicienne l'ont touchée. Mais une petite voix apparaît soudain dans son crâne et lui souffle : tu ne mérites pas cet amour. Tu ne mérites pas Circé.

Elle bégaie :

- Mais tu... Tu es un déesse ! Tu- je...

- Je ne comprends pas le rapport...

Circé semble perplexe.

- Ben, tu aurais pu aimer n'importe qui, alors pourquoi moi ?

Ses épaules s'affaissent. Elle se sent soudain fragile, vulnérable. Indigne de l'attention qu'on lui porte.

Pourtant, Circé prend ses mains et répond, un regard sévère dans les yeux.

- Premièrement, je ne suis qu'une demi-déesse. Deuxièmement vois-tu d'autres personnes ici desquelles j'aurais pu tomber amoureuse ? Ma soeur avait l'embarras du choix. Mais moi ? Je suis la sorcière en exil ! Troisièmement, il y a mille raisons qui expliquent pourquoi je t'aime, toi.

Elle lâche une des mains d'Ophelia pour éteindre le feu d'un geste fluide. Puis elle désigne l'échelle qui mène à la chambre.

- Remontons, il faut que je te montre quelque chose.

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