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Un de mes serviteurs entrent dans mon appartement, avant de me faire une profonde révérence. Je le reconnais. C'est notre espion.

- Alors ? Qu'as-tu de nouveau ? Lui demandais-je.

- Le prince Gavril, le prince des fées, il a rendu visite à la reine. Me répond-il. Il est partit, mais semblait mécontent.

Tapant des doigts contre le bois de mon bureau, je fronce les sourcils. Que pourrait bien faire ce fichu prince dans le royaume des mortels ? Comme si la trahison de ses ancêtres n'étaient pas suffisantes, je suis certain qu'il est venu en aide à la reine et aux mortels.

Longtemps, très longtemps, les créatures surnaturels étaient unis. Enfin, "surnaturel", je n'aime pas ce terme. C'est ainsi que nous définissent les humains. Ils sont tellement égocentriques qu'ils se croient être des êtres naturels, mais nous, non.

Bref, pour revenir à notre unisson... les  vampires, sorcières, fées, loups-garous et tout ceux à quoi l'on peut penser, nous étions unis contre les humains. Et justement, car ils nous voyaient comme des êtres surnaturels, qui ne devaient être rien d'autre que fictif, ils nous ont chassés. Torturés. Tués.

Jusqu'à ce que mes ancêtres disent : assez. Nous étions beaucoup plus puissants qu'eux, alors nous n'avons eu aucun mal à les surpasser. Et c'est ainsi que l'empire des vampires est né. Avec la souffrance et le sang des humains.

Bien-sûr, les futurs générations nous ont acceptés. Nous étions devenus leur normes. Mais comme je l'ai dis, l'humain est égocentrique alors nous sommes les méchants et eux sont les gentils. Un mort chez eux, et c'est la fin du monde. Par contre, un mort chez nous, et ils le fêtent.

Et comme ils existent des traîtres, les fées ont décidés de garder les mortels. Les sorcières elles, sont divisés. La moitié sont pour nous, l'autre moitié pour les mortels. Par contre nous, les vampires, nous sommes et resterons les éternels ennemis des mortels.

- Contactez notre servante du palais. Ordonnais-je à mes hommes.

Ils hochent la tête puis s'en vont. Je porte ma cape et pose la capuche sur ma tête. Je sors de mon appartement, puis sans grands efforts, je cours et en moins d'une minute, ‏je me retrouve là, devant le palais de la reine.

J'attends, caché derrière les buissons. Je souffle de loin sur les gardes, pour les endormir, alors que la servante sort du palais en regardant autour d'elle. Je sors alors de derrière les buissons et m'approche d'elle.

- Votre Majesté l'Empereur. Dit-elle en me faisant la révérence.

Je lui commande de se lever avec ma main, puis elle lève sa tête vers moi.

- La reine vient de s'endormir, suivez-moi. Me dit-elle.

Puis elle rentre au palais et je marche derrière elle. Cette servante s'est marié avec un vampire et est devenue notre véritable atout. Une humaine trahissant sa propre espèce. Encore un pas d'avance sur ces mortels.

Je traverse rapidement les couloirs du palais, en passant inaperçu. Comment les mortels pensent-ils pouvoir gagner la guerre quand je peux rentrer aussi librement dans le palais de leur reine ? Qu'ils sont naïfs. C'est déjà peine perdue.

- Va-t'en. Ordonnais-je à la servante.

Elle hoche la tête puis je pénètre dans les appartements de la reine. Dans sa chambre, plus précisément. Elle dort, dans son lit. Je m'approche d'elle lentement pour ne pas la réveiller, et je la regarde de haut.

La couverture couvrait la moitié de son visage, alors je la décale légèrement pour que je puisse la voir... c'est donc elle, la reine du royaume des mortels. Cette reine que personne n'a jamais vu. Je reste figé un instant, étudiant ses traits. Elle me semble familière. Mais je n'arrive pas à me souvenir où est-ce que je l'ai vu.

J'allais poser ma main sur sa joue, la chaleur émanant de sa joie l'attirait à elle. Mais je m'en empêche, la froideur de ma main risque de la réveiller. Et ce n'est pas ce dont j'ai besoin, tout de suite.

Regardant la chambre vide, je sors mes canines. Je pourrais très bien les planter dans cette magnifique gorge, et boire tout son sang jusqu'à l'assècher complètement et sentir son cœur cesser de battre. Je pourrais mettre fin à sa lignée, à ce royaume et par conséquent, à cette guerre.

Mais je recule. Je ne la laisserais pas avoir une mort aussi facile. Elle mérite pire. Bien pire.

Avant que je ne m'en aille, je fixe sa tête, tentant d'y extraire ses pensées et revoir ses souvenirs. Peut-être trouverais-je ses plans avec le prince des fées. Mais aucune réponse ne me vient. Du vide.

Elle a sûrement reçue un sort de protection.

C'est évident.

Je repars donc les mains vides. Je ne m'attendais pas à grand chose. Cependant, j'ai vu la reine. Je sais à quoi elle ressemble. Si jamais elle sort avec anonymat, mes hommes pourront l'attaquer, la kidnapper ou... la tuer.

Je continue à fixer sa tête, à me concentrer dessus. En un souffle, je lui crée des cauchemars. Des cauchemars que ‏je transmets à son subconscient. Et l'effet est presque immédiat car elle commence à se débattre lentement dans son sommeil et à dire des choses incompréhensible.

Je souris, satisfait, face à la faiblesse des Hommes. Bientôt, elle se réveillera en sursautant, le cœur battant à la chamade et de la sueur au front. Tout cela causé par quelque chose qui n'existe pas. Quelque chose que leur propre cerveau crée, et qu'il utilise contre eux. Bien-sûr, cette fois, j'ai dû lui donner un coup de pouce.

Je ris légèrement. Ils ont un ennemi dans leur propre corps. Faible. Ils sont faibles.

Je regarde la reine, toujours entrain de se débattre avec une entité invisible dans son sommeil, puis je finis par m'approcher de sa fenêtre.

- Dormez mal, votre Majesté la Reine. Soufflais-je. Nous nous reverrons bientôt.

Puis sans plus attendre, je saute de la fenêtre. Ses gardes sont toujours endormis. Parfait. Je cours ensuite vers la forêt, pour retourner dans mon Empire.

Je sens que je vais bien m'amuser avec notre chère Reine.

Blood's CrownOù les histoires vivent. Découvrez maintenant