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Après le départ d'Edham, je fais les cents pas dans ma chambre. Je tente d'oublier ce qu'il s'est passé plus tôt. Je n'aurais pas dû agir ainsi. J'aurais dû me contrôler et le rejeter plus fermement. Mais j'y penserais plus tard, je dois d'abord penser à mon royaume.

Je me masse légèrement les tempes, cette guerre me provoque un stress énorme. L'Empereur des vampires, lui, en sa qualité d'immortel, il ne doit rien ressentir. Ils sont plus rapides que nous, plus discrets, plus forts et plus résistants.

Mais nous, nous nous battons pour survivre, eux se battent pour se nourrir de notre sang.

Les vampires sont les plus vils des créatures. Au départ, nous étions en sécurité le jour. Mais depuis quelques décennies, ils ont réussis à déjouer leur malédiction, celle de rester des créatures de la nuit. Maintenant, ils nous attaquent de nuit et de jour.

- Votre Majesté, je suis venu pour vous faire un compte rendue. Dit mon conseiller.

Je l'invite à rentrer puis nous nous asseyons dans mon salon.

- Pour cette semaine, nous avons perdus une centaine de soldats. M'informe-t-il. Du côté des civils, une dizaine de jeunes femmes ont disparus. Nous avons cherché leurs corps, mais nous n'avons rien trouvés.

- Alors il est fortement possible qu'elles aient épousés un vampire. Dis-je en soupirant.

Depuis quelques temps, des vampires et des humains s'unissent. C'était un phénomène rare mais qui devient de plus en plus inquiétant. Ces humains alors deviennent généralement des vampires. La rapidité de mouvement, la force surnaturelle et l'immortalité sont des choses tentantes certes, mais je n'arrive pas à comprendre comment peut-on renoncer à son humanité et embrasser la cruauté.

- Il semblerait que les vampires aient une nouvelle tentative d'attaques. Dis-je. Ils séduisent notre peuple pour que leur rang s'agrandisse. Nous devons empêcher cela à tout prix.

- Mais comment, votre Majesté ? Me demande-t-il. Tant que la guerre continue, nous ne pourrons empêcher ce genre de choses se produire. À moins d'instaurer un couvre-feu... les humains victimes des vampires seront facilement réparables et nous les arrêterons.

Un couvre-feu... je ne veux pas limiter la liberté de mon peuple, mais si c'est le seul moyen...

- Très bien. Faites donc ainsi. Lui dis-je. Instaurez un couvre-feu dans tout le royaume.

Mon conseiller hoche la tête, avant de s'excuser et s'en aller. Je soupire. Je ne suis même plus certaine que je puisse gagner cette guerre et vaincre l'Empereur. Surtout lorsque je vois des humains nous trahir pour s'unir avec ces créatures.

Alors que le soleil commence à se coucher, je vois de loin plusieurs flammes s'allumer avec des cris de colère. Le couvre-feu a commencé. Bientôt, mes hommes arrêteront toutes les jeunes filles fuyant de chez elles pour rejoindre l'autre côté du royaume et se joindre aux vampires.

Je dois garder la tête haute. Pour mon père, pour ma sœur jumelle, je dois garder la tête haute et ne pas abandonner. Même si je me sens faible, je dois mettre fin à cette guerre pour que nous puissions vivre en paix. Pour que mon peuple prospère. Pour qu'aucune personne ne sorte en regardant autour d'elle, craignant de perdre la vie à chaque instant.

Ils dépendent tous de moi.

Et si je suis une mauvaise dirigeante, c'est eux qui subiront les conséquences...

- Je ferais tout pour vous. Soufflais-je en regardant l'horizon.

EMPEREUR

J'arrive sur le champ de bataille, légèrement éloigné afin de ne pas être vu. Voir la faiblesse des hommes me réjouit. Les voir tenter malgré tout de s'en tenir à la vie, les voir regarder le ciel avec désespoir lorsqu'ils se rendent comptes qu'ils sont gravement blessés, tout cela m'arrache un sourire narquois.

Vous êtes faibles.

Je suis puissant.

Très puissant.

Et leur reine, qui reste au chaud dans son palais, se faisant de faux espoirs. Elle n'est jamais venue sur le terrain, elle n'a pas vu la faiblesse des siens. Pourtant, elle espère s'en sortir, avec victoire.

Alors que je me perdais dans mes pensées, une chose inhabituelle se produit. Le nombre d'Hommes se multiplient très rapidement. Quelque chose cloche. À leur odeur, je peux dire qu'ils ne sont pas humains.

Des fées.

Les fées nous ont encore montrés leur traîtrise, ils ont envoyés des soldats pour nous affronter. Pour sauver les mortels. Comme si les mortels n'avaient pas emprisonnés leurs ancêtres pour les expérimenter.

Ils ont pardonnés et oubliés.

Et c'est pour cette raison que le prince Gavril s'était rendu dans le palais de la Reine. Mais connaissant les fées, malgré qu'ils soient connus pour leur extrême bonté, ils demandent toujours quelque chose en retour. Toujours.

Si la rumeur est vrai, la rumeur qui dit que l'un des princes aime la Reine des mortels, alors je n'ai aucun mal à deviner ce qu'il a demandé. Sa main.

- Envoyez tous nos hommes. Dis-je à mon bras droit. Anéantissez les fées et les mortels. Mettez fin à cette guerre avec notre victoire, puis revenez à moi.

- À vos ordres, votre Majesté. Me répond-il.

Puis il s'en va, répendant la nouvelle. Une fois vainqueur, je sais quel sera mon prix. Mes yeux viraient au rouge, alors que je voyais les fées abattre mes hommes et se faire abattre à leur tour.

D'abord, je m'occuperais des mortels.

Ensuite viendra leur tour.

Aucun d'eux n'épousera la Reine.

Je peux le promettre.

Je décide enfin de faire demi-tour, et courir jusqu'au palais. Je me dirigeais vers mon appartement avant que quelqu'un m'arrête. C'est l'époux de mon espionne, de la servante humaine.

- Votre Majesté, il y a peu, mon épouse m'a prévenu que le prince Edham, l'héritier, est entré dans les appartements de la Reine. Me prévient-il. Et je pense que l'on doit se méfier de lui plus que de son frère cadet...

- Et pourquoi cela ? Demandais-je, les sourcils froncés.

- Eh bien... Ils se trouvent qu'ils sont amants. Dit-il en grimaçant. Mon épouse les a discrètement vu s'embrasser. Et pas d'une façon qui laisserait penser que c'est accidentel. 

- Bien... tu peux partir. Lui dis-je.

Il hoche la tête puis s'en va, et je rentre dans mon appartement. 

Une fois la porte fermée, je me mets à rire. Idiot. Cet idiot s'est engagé dans la guerre pour une femme. Une femme qu'il n'aura jamais. Petit à petit, mon rire s'estompe.

Je dois gagner cette guerre le plus tôt possible.

Je dois gagner mon prix avant que qui que ce soit le gagne avant moi.

Bientôt, les hommes seront à ma merci. La reine aussi.

Blood's CrownOù les histoires vivent. Découvrez maintenant