5.

429 39 3
                                    

J'ai reçue une lettre du commandant de l'armée. Notre armée s'avance. Et tous mes nerfs lâchent. Tout mon stress redescend. Miraculeusement, nous avons un pas d'avance sur les vampires.

Je soupire de soulagement en m'affalant sur mon sofa. J'ai eu raison de faire confiance à mes hommes, ils sont capable. Ils peuvent renverser les vampires, les soumettre à nous. Ils peuvent leur montrer que oui, nous les humains, nous ne sommes pas faibles malgré notre absence de pouvoirs surnaturelles.

Ensuite, je régnerais sur ce royaume et sur leur Empiee. Moi, une reine mortelle, une reine humaine.

Et si ce n'était pas pour mes héritiers, je me serais contenté de rester ainsi jusqu'à la fin, non mariée. Mais je dois me marier. Je dois avoir des héritiers. Sinon, tout ce que j'ai fais sera réduit à néant. À ma mort, tout redeviendra comme avant.

- Un nouveau rapport vient d'arriver, votre Majesté. Me prévient mon conseiller.

Je me redresse, impatiente d'en connaître le contenu.

- Bien que nous devions vous le cacher, cela semble incorrect. Vous devez le savoir. Me dit-il.

Je fronce les sourcils. Qu'y a-t-il de si grave, au point de vouloir me le cacher ?

- Nous n'avons pas réussis à vaincre les vampires seuls. M'informe-t-il. En fait, nous aurions été vaincus si ce n'était pas pour l'aide envoyé par le prince des fées.

Tout ce en quoi je croyais s'écroule. Je pensais que nous avions réussis. Mais en réalité, ce sont les fées qui ont réussis. C'est le prince Edham, j'en suis certaine. Le prince Gavril n'aurait pas osé. En fait, il n'aurait pas pu même s'il le voulait. Il est le cadet. Les fées ne prennent les ordres que du roi et du prince héritier.

Je soupire. Malgré mon refus, Edham a tout de même fait ce qu'il avait en tête. Et je n'arrive pas à lui en vouloir. Il cherche à m'aider, alors je ne peux pas être en colère.

- Invitez le prince Edham. Ordonnais-je.

- Maintenant ?

- Maintenant. Affirmais-je.

Il hoche la tête et sort d'ici. Normalement, dans moins de dix minutes, il sera là. Un des oiseaux royaux apportera personnellement mon message au Prince, qui lui n'a pas besoin de grand chose pour se transporter. Ils ont des portails spéciaux pour se téléphoner d'un royaume à un autre.

Je me rassois sur le sofa, attendant son arrivé. Je prie pour que le prince Gavril ne soit pas avec lui. Il fera tout pour empêcher son frère et moi de nous rencontrer, ne se doutant pas un seul instant que nous ayons eu un passé commun. Personne ne s'en doute.

Sauf mon père et le sien. Tous deux savaient que nous étions amoureux. Enfin, je pense que "amoureux" est fort. Mais du jour au lendemain, j'ai perdue tous mes sentiments pour lui. Je ne sais pas ce qui a pu en être la cause, tout est encore flou dans ma tête. Mon père pensait que j'étais peut-être sous l'emprise d'une magie noire.

Une magie qui n'a jamais été prouvé. Jusque là, personne ne sait comment mes sentiments ont pu être réduits à néant le lendemain, alors que la soirée d'avant nous étions en train de nous embrasser sous les étoiles. Tout ce qui a pu rester est seulement une attraction physique.

- Venelia.

Je lève la tête, chassant mes pensées, en le voyant face à moi. Je me lève et nous nous approchons l'un de l'autre. Mais il ne s'arrête pas. Il s'empare de mon visage et pose agressivement sur les miennes. Je n'ai pas eu le temps de répondre, qu'il recule. Cependant, il n'éloigne toujours pas sa tête.

- Dès que j'ai reçu ton message, je suis venu. Me dit-il.

Je souris légèrement en le regardant dans les yeux.

- Tu m'as envoyé une armée. Lui dis-je. Grâce à toi, nous avons un pas d'avance sur eux.

Il sourit, fier de lui. Sa décision, pour moi, me facilite énormément les choses. Mais pour lui, c'est le contraire. Il met son peuple en danger. Je ne sais pas quoi en penser.

- Je ferais tout pour toi, ma chère. Souffle-t-il.

- Comment peux-tu être aussi bon envers moi, alors que je t'ai rejeté durant toutes ces années ? Dis-je avec incompréhension.

- Je suis fou amoureux, Venelia. Et l'homme amoureux n'est pas raisonnable. Me dit-il doucement.

Je le regarde tristement. Cela doit être si douloureux pour lui. Être si proche de la femme qu'il aime, mais aussi si éloigné. Il aime une femme qui ne sait pas comment l'aimer. Qui n'y arrive pas.

Si je le pouvais, je t'aurais aimé. Mais je n'ai pas de pouvoir sur mon cœur...

- Je n'attends plus de toi que tu m'aimes en retour, si c'est ce qui t'inquiète. M'assure-t-il. Tant que tu ne prives pas de tes lèvres, de tes yeux, de toi, je suis satisfais.

Je ferme les yeux quelques instants afin de reprendre mon souffle. Je l'ai fais venir pour une raison, avant toute chose, je dois l'en informer. Bien que je doute qu'il soit contre.

- Edham... j'ai pris une décision. Dis-je.

Et mes mots brisent la tension qui planait entre nous. Edham me regarde, attentif.

- Après la guerre, j'ai décidé de me marier. L'informais-je. C'était également ce que voulait mon père.

Son regard s'assombrit soudainement. Cela ne lui plaît pas et il ne tente pas de le cacher, il veut que j'en sois consciente.

- Ne le fais pas, Venelia. M'avertit-il. Je suis prêt à entrer en guerre avec l'homme auquel tu penses.

- Donc tu entreras en guerre avec toi-même ?

Il fronce les sourcils, tentant d'assimiler cette nouvelle. Je décide alors de lui faciliter la tâche, en reformulant ma phrase :

- Je veux t'épouser, Edham.

Il prend un instant avant de réaliser, puis lentement, un sourire se dessine sur son visage.

- Et je vais t'épouser, Venelia. Dit-il en souriant.

Et je souris à mon tour. Edham est le meilleur choix que je puisse faire... je préfère épouser un homme que je connais déjà. Puis... je l'ai aimé une fois, je pense pouvoir l'aimer une seconde fois. J'essaierais.

Je le laisse ensuite m'embrasser. Cela sonne si faux, mais j'aime tout de même la sensation de ses lèvres sur les miennes. De ses mains parcourant mon corps. Cela me fait tellement de bien que je ne peux m'empêcher de m'agripper à lui et l'approcher davantage de moi.

- Je vais t'épouser... Répète-t-il, comme pour se convaincre qu'il ne rêve pas.

Que cette guerre se finisse, puis notre union sera bien réel.

Blood's CrownOù les histoires vivent. Découvrez maintenant