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Petit à petit, Venelia ouvre ses yeux. Je lui laisse le temps de s'ajuster à la lumière, et moi, je ne me suis jamais sentis autant rassuré, autant soulagé. Illara et Kayda sont sortis, nous laissant quelques instants seuls.

- Venelia... Dis-je doucement.

Dès qu'elle a entendu ma voix, elle s'est levé en sursaut et s'est éloigné de moi, apeuré. Je fronce les sourcils, ne comprenant pas sa réaction.

- Vous... vous avez essayé de me tuer ! M'accuse-t-elle.

- Quoi ? Venelia, tu viens de te réveiller, tu dis des choses insensées.

- Non, vous vous êtes vengé de moi...

Je secoue ma tête, je ne peux pas la laisser penser cela.

- Non, non... je t'ai juré que je ne te ferais pas de mal. Dis-je doucement. C'est le prince héritier des fées, cette fois. Pas moi.

- Edham ? Il ne me ferait jamais... de mal.

- ... Il a raté sa cible. J'étais sa cible. Lui expliquais-je. Je suis passé chez lui pour lui demander gentillement de ne plus te courir après. Et il est sûrement venu te dire que je suis en vie, puis il t'a suivi jusqu'au palais et il nous a vu.

Elle fronce les sourcils, essayant de se rappeler des derniers événements. Et je comprends qu'elle s'en est rappelé lorsqu'elle s'est mise à rougir.

- Et aucun de mes hommes ne savaient encore que j'étais en vie, quand nous nous sommes vus dans le cimetière. Continuais-je. Mes sœurs non plus, ne le savaient pas. Je suis venue te voir d'abord.

- D'accord... Dit-elle, gênée. Vous n'étiez pas obligé de vous justifier.

Certes, mais pour une raison ou une autre, je me suis sentis contraint de me justifier. Ce qu'elle pense m'importe.

Au lieu de lui répondre, j'approche ma tête de la sienne.

- Même si je le voulais, je n'aurais jamais pu te faire du mal après notre baiser. Soufflais-je.

- C'est bon. Cessez. Dit-elle en me fuyant du regard.

- Pourquoi être gênée ? Lui demande-t-il. Ce sont des choses normales qui arrivent entre époux.

Elle rougit d'autant plus et je peux sentir son cœur battre rapidement.

- Comment cela se fait-il que je ne me sens pas fatiguée ? Dit-elle pour changer de sujet. J'étais à la porte de la mort...

- Justement, grâce à ce baiser et à mon sang que tu as bu avant. Lui dis-je. Notre lien est en train de te guérir. Je suis en train de te guérir.

Elle se racle alors la gorge.

- D'accord. J'aimerais seulement que vous arrêtez de parler de cela, et que vous arrêtez de me tutoyer. Me dit-elle.

- Non. Lui répondis-je. Il ne m'a fallu que d'y goûter qu'une seule fois pour que je sois dépendant de tes lèvres. Et il ne m'a fallu que de changer de pronom, pour me sentir plus proche de toi.

- C'était une erreur.

- Une magnifique erreur. La rectifiais-je.

Elle secoue la tête, exaspérée. Je suis content de la retrouver. J'ai l'impression qu'un énorme poids s'est levé de mes épaules.

- D'ailleurs... ne faites pas de mal à Edham. Me demande-t-elle. Penser qu'il m'a tué est déjà une grande punition pour lui.

- J'ai faillis te perdre. Rétorquais-je.

- Mais je suis là. Dit-elle en haussant des épaules. Je ne suis pas partis, et en tant que victime, je décide de lui pardonner. Vous n'avez aucun mot à dire dessus.

Je soupire, ne sachant pas comment réaliser son souhait. Je me rappellerais toute ma vie que ce vaurien a réussi à me mettre dans un état où je me craignais moi-même. Je n'ai jamais été aussi désespéré de ma vie.

- Je verrais. Finis-je par dire. Pour le moment, nous devons réparer le chaos qui a été créé en mon absence.

- Quel chaos ?

- Eh bien, techniquement je n'ai plus le trône. Ma sœur doit y renoncer pour que je l'aie... lui expliquais-je. Et faudra se préparer à une potentielle révolte des mortels quand ils sauront que je suis en vie.

Elle soupire, puis hoche la tête. Ma mort et mon retour ne peut signifier qu'une chose ; un nouveau monde, un nouvel ordre, le renouveau. Et tout ne changera pas seulement à l'extérieur du palais, mais à l'intérieur aussi. Ma relation avec Venelia ne sera plus la même.

En tout cas, de mon côté. J'ai un nouvel objectif : m'emparer de son coeur. Si elle m'attaque, je viserais son cœur. Je ne resterais pas dans une position de défense, j'attaquerai aussi mais pas de la manière dont elle pense.

Venelia est humaine. Si je ne peux pas aimer, elle le peut. Et je suis certain que je peux incliner son cœur à m'aimer, malgré elle.

Avec un peu d'efforts, tout est possible.

VENELIA

Assis devant moi, sa chemise était ouverte vers le haut, et malgré son air relaxé, je peux voir à ses yeux qu'il est fatigué. Je suis certaine que s'il était humain, il aurait eu d'énormes cernes. Et ses cheveux sont ébouriffés.

Tout cela lui donne un air excessivement séduisant, sans qu'il n'ait à faire aucun effort.

- Tu me détestes toujours ? Me demande-t-il.

- Oui. Répondis-je rapidement. Énormément.

Il s'approche de moi, jouant avec mes cheveux et les réorganisant. Je sens mon cœur s'arrêter lorsque je comprends qu'il veut regoûter à mes lèvres. Son regard ne laisse plus place aux doutes.

Mais ce serait idiot de ma part de le laisser faire. Je l'ai laissé une fois, et maintenant il fait tout pour s'approcher de moi alors que nous sommes censés nous détester.

Cependant, ses actions me font oublier que j'étais proche de la mort il y a peu. Sans lui, je serais sûrement en train de perdre la tête dans cette chambre. J'avais littéralement sentis mon âme quitter mon corps.

Et je sais que mon père était là. Je ne lui ai pas dis, mais je l'ai vu se battre contre mon père pour me garder sur terre. Je sais que mon père voulait me prendre dans le royaume des morts...

Alors je préfère penser à l'Empereur plutôt qu'à ces événements. Pour une fois, il fait bien de me distraire...

Blood's CrownOù les histoires vivent. Découvrez maintenant