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Plusieurs jours sont passés. Tout se passe pour le mieux entre Revan et moi. Nous sommes devenus de plus en plus inséparable, et les personnes dans le palais le remarquent. Pour la première fois, je me sens réellement comme leur reine. Comme leur souveraine.

Je sens enfin cet Empire comme le mien. Comme ma maison. J'ai toujours été destiné à en devenir sa reine, dès le moment où j'ai rencontré Revan pour la première fois. Depuis que j'ai vu ce petit vampire me regarder jouer avec les autres enfants humains, avec envie. Depuis que j'ai pris sa main, et que je lui ai demandé de jouer avec moi.

Depuis ce jour où je lui ai dis que je ne suis pas une ennemie. Qu'il est un enfant autant que moi, et que je voulais être son ami. Depuis qu'il m'a sourit sincèrement, heureux de s'être fait une amie pour la première. Même si les autres enfants humains se sont enfuis.

Les sœurs de Revan se sont également rappelés de moi. Elles ne m'avaient jamais vu avant, mais Revan leur parlait beaucoup de moi. Elles ont été très heureuse de savoir que je suis de retour dans leur vie. Et que cette fois, je n'en sortirais pas.

- Venelia, je pensais à quelque chose... me dit Revan. Devrions-nous aller voir une sorcière pour savoir de quelle autre espèce es-tu ?

- Non, répondis-je. Je ne veux pas savoir. J'aimerais faire comme si cette partie de moi n'existait pas.

... Car je n'en veux pas de cette part de mon géniteur.

Revan hoche la tête. Il me comprend.

- Tu sais, c'était la première fois que j'ai remarqué ce genre de pouvoir en moi. Lui dis-je. Je pense qu'ils sont apparus car je sentais que tu étais en danger.

- C'est ce que je me suis dis, aussi... Dit-il avant de faire une petite pause. Car mes ailes sortent également lorsque je sens que tu es en danger... inconsciemment.

Mes yeux s'écarquillent. D'un côté, c'est évident. Et d'un autre, pas tellement. Il a fait sortir ses ailes deux fois, deux fois où n'étions encore rien l'un pour l'autre. La première fois, je m'en rappelle comme si c'était hier, était dans le royaume des fées...

- J'aurais dû comprendre à ce moment-là que tu n'étais pas n'importe quelle mortelle. Dit-il en soupirant. Nous aurions pu nous souvenir...

- Non, ce n'était pas encore le bon moment, Revan. Retorqué-je. Si j'avais su tout cela l'année dernière, je ne t'aurais pas cru. Ou j'aurais été dégoûté de notre passé. Nous n'étions pas encore prêt.

Il acquiesce. C'est dur de se dire que tant d'années ont été gâchées, mais toute chose arrive pour une raison. Mais je sens que cette histoire de temps perdu affecte particulièrement Revan. Il ne me le dit pas, mais je le connais assez pour savoir que cela trotte sa tête. Il n'oublie jamais que je suis mortelle, que mes jours sont comptés.

Que ces cinq ou six années passées sont un temps irrécupérable pour moi...

Soudain, le bruit de quelqu'un qui toque à notre porte interrompt nos pensées. Revan se redresse puis autorise les gardes d'ouvrir la porte. Et c'est Azaël qui rentre. Il s'approche de nous et s'incline.

- Vos Majestés, j'ai des nouvelles du royaume des fées. Nous dit-il.

- Parle.

- Le roi des fées a fait une conférence de presse. Il vous a accusé indirectement par rapport au feu dans la prison dans son palais. Rapporte-t-il. Il n'a pas cité de nom, mais a clairement annoncé qu'il n'allait pas laisser cela impuni... que le responsable soit un vampire ou une humaine.

Je soupire. Je suis certaine que lui aussi est au courant de tout. Qu'il est aussi vicieux que ses fils. Il se berne d'illusions s'il croit réellement pouvoir nous "punir".

- C'était prévisible. Avec la mort de son héritier... dit Revan en soupirant.

- Justement, votre Majesté, dit Azaël en grimaçant, le prince héritier n'est pas mort. Il est gravement blessé, mais il est en vie.

Revan tourne sa tête vers moi, alors que je fronce les sourcils, confuse. Je l'ai tué. Il n'a pas pu survivre contre mes flammes.

- Ne l'avais-tu pas tué, Venelia ? Me demande Revan.

- Si... j'ai brûlée toute la prison. Dis-je doucement. Je me suis arrêtée de force, sinon j'allais brûler le royaume entier... peut-être a-t-il réussi à s'en sortir, à ce moment-là ?

- C'est même évident. Dit-il.

Je passe une main dans mes cheveux. Je suis déçue de moi. Je n'ai pas réussis. Suis-je aussi faible ? Et maintenant, si Edham décide de parler à la presse, il nous dépeindra comme les méchants et révélera sûrement aussi mon secret de famille.

Les humains se révolteront en apprenant que je ne suis pas la fille biologique du roi... que je ne suis pas légitime au trône.

Et que je ne suis pas entièrement humaine...

- Enfin, ne nous prenons pas la tête. Dit Revan. Nous nous sommes défendus. S'il y aura un perdant dans cette histoire, cela ne sera pas nous.

Je hoche la tête, il a raison. Cette fois, Revan et moi sommes en guerre. Pas moi contre lui ou lui contre moi. Mais nous deux, ensemble, contre le monde entier.

- Azaël, ordonne à nos espions d'être prêt. Lui dit Revan. S'il remarque quelque chose de suspect chez les fées, qu'ils me préviennent immédiatement.

Azaël hoche la tête, puis s'en va après nous avoir demandé l'autorisation. Je me tourne immédiatement vers Revan, relâchant mes inquiétudes :

- Edham ne révélera pas mon secret, n'est-ce pas ?

- Non. Me répond-il. Même si je déteste l'avouer, cet idiot se soucie trop de toi pour te faire ainsi du mal.

J'ai envie d'y croire. Dans ce monde, il n'y a que lui, son père et Revan qui le savent. Et il n'y en a qu'un en qui j'ai confiance. Même si Edham se soucie assez de moi, son père ne s'en soucie pas. Et je me doute qu'après ce qu'il s'est passé, il doit terriblement me détester.

Ah, Edham... maudit soit le jour où je t'ai connu.

Blood's CrownOù les histoires vivent. Découvrez maintenant